Des discours pastoraux envers les autorités publiques
La loi condamne tout propos outrageant venant d’un ministre des Cultes. Les dictatures ont souvent la vie dure, et disposent, bien sûr, de tout un arsenal mis en place, qui, au lieu de susciter certains réveils citoyens, obligent ceux qui sont appelés à le faire, à se comporter en des collabos.
Comme on l’avait fait avec le décret de septembre 1985, relatif aux complots contre la sûreté intérieure de l’État, une loi attend déjà tout prêtre, qu’il soit des cultes réformés ou du catholicisme, ce dernier avec ses trois tendances, pour pérenniser les pratiques sociales et, sans le savoir peut-être, contribuer au maintien des régimes au pouvoir. Ces provisions légales, on les trouve dans les articles 162, 163 et 164 du code pénal.
« Les ministres des Cultes qui prononceront, dans l’exercice de leur Ministère, et en assemblée publique, un discours contenant la critique ou la censure du Gouvernement, d’une loi, d’un arrêté du Chef de l’État ou de tout autre acte de l’autorité publique, seront punis d’un emprisonnement de trois mois à un an. » (Article 162)
Et, lorsque les propos sont de nature provocatrice, la loi est encore plus sévère.
« Si le discours contient une provocation directe à la désobéissance aux lois ou autres actes de l’autorité publique, ou s’il tend à soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres, le ministre du Culte qui l’aura prononcé, sera puni d’un emprisonnement d’un an à trois ans, si la provocation n’a été suivie d’aucun effet; et de la réclusion, si elle a donné lieu à la désobéissance, autre toutefois que celle qui aurait dégénéré en sédition ou révolte ». (Article 163)
En ce qui concerne l’incitation à la révolte, l’article 164 dispose ainsi :
« Lorsque la provocation aura été suivie d’une sédition ou révolte dont la nature donnera lieu, contre l’un ou plusieurs des coupables, à une peine plus forte que celle de la réclusion, cette peine, quelle qu’elle soit, sera appliquée au ministre coupable de la provocation. »
Alors, à tous nos prêtres et pasteurs : priez et veillez…!
Me Inseul Salomon.