La genèse même du Conseil Présidentiel est inconstitutionnelle, illégitime. Elle est empreinte de favoritisme, d’exclusivisme et même de racisme, en ce sens que, parmi une pléiade d’accords et de propositions de sortie de crise, issue de plusieurs secteurs vitaux du pays, de la classe politique et de la société civile, on en a retenu quelques-uns au détriment des autres.
La procédure débouchant sur la mise en place du Conseil Présidentiel est constituée d’embuches, et le pays n’a aucun intérêt à persister dans cette voie.
Suivez mon plaidoyer.
- Sur quelle base la CARICOM a fait choix des secteurs pour constituer le Conseil Présidentiel de 9 membres ?
- L’accord du 3 avril 2024, signé par les protagonistes représentés au sein du Conseil Présidentiel de Transition, ne révèle pas l’aspiration du peuple haïtien.
- Le Conseil des Ministres, organisé pour nommer les membres du Conseil Présidentiel, est une opération de faux et d’usage de faux, parce que la Constitution ne donne pas droit à un premier ministre d’organiser de Conseil des Ministres, ce qui est l’attribution d’un président de la République.
- Ensuite, un gouvernement démissionnaire n’a pas l’autorité morale et légale pour engager l’État au plus haut niveau de la magistrature suprême de l’État. Enfin, le décret nommant le Conseil Présidentiel de 9 membres, publié au journal officiel du pays, Le Moniteur, est entaché d’irrégularités. Donc, le Conseil Présidentiel est une entité illégale et inconstitutionnelle.
- La nomination des membres du Conseil Présidentiel n’est pas cadrée avec les principes de la Constitution haïtienne en matière de la nationalité, de bonnes vies et des fonctions administratives des membres, parce que les membres du Conseil Présidentiel ont refusé de faire le dépôt de leurs pièces.
- Concernant la prestation de serment des membres du Conseil Présidentiel, mêmes les médias d’État n’ont pas été en mesure d’assurer la retransmission de la cérémonie.
- Concernant l’installation des membres du Conseil Présidentiel, une structure qui va remplir les fonctions présidentielles ne devait pas être installée à la Primature. Ce n’est pas un cabinet ministériel.
- Concernant l’organisation de l’élection pour élire le coordonnateur général du Conseil Présidentiel, l’annonce des élections a été faite depuis plusieurs jours, la presse haïtienne a été mobilisée, la population haïtienne était en attente, les membres du Conseil électoral sont disponibles et les infrastructures pour organiser l’élection du Coordonnateur général du CPT ont été mises en place. Contre les attentes de tout le monde, un « Bloc Majoritaire Indissoluble » a procédé à la désignation de M. Edgard Leblanc Fils, comme coordonnateur général du Conseil Présidentiel.
- Concernant la nomination du Premier Ministre, le document cadre de la création du Conseil Présidentiel dit clairement comment on doit procéder pour nommer un Premier Ministre, ainsi que le fait le décret nommant les membres du Conseil Présidentiel publié au journal officiel du pays, le Moniteur. Et voilà que, dès la désignation de M. Edgard Leblanc Fils, coordonnateur général du Conseil Présidentiel, il procède déjà à la nomination de son Premier Ministre. C’est un fait qui a semé la pagaille au sein du Conseil Présidentiel.
Sur ce, pour éviter le pire, le Mouvement Point Final demande de procéder à la dissolution précoce du Conseil Présidentiel de 9 membres, pour éviter une explosion sociale ou une plus grande catastrophe politique dans le pays.