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Haïti et la CARICOM

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De droit, Haïti n’est pas membre de la CARICOM et la CARICOM n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires internes d’Haïti avec son Conseil Présidentiel, selon le Mouvement Point Final.  Depuis la création de la CARICOM en 1973, Haïti a été marginalisée et écartée.  Ensuite, elle était considérée comme membre Observateur.  En 2002, Haïti a été acceptée comme membre ordinaire de la CARICOM. 
Par contre, jusqu’à nos jours, Haïti ne bénéficie d’aucun privilège de la CARICOM, à tous les niveaux.  Les États membres de la CARICOM utilisent Haïti comme leur comptoir de vente et non comme un partenaire.  Par exemple :


1) Migration :

Tous les États membres de la CARICOM jouissent de la libre circulation des personnes au sein du bassin de la Caraïbe, sauf Haïti.  Bien que les Haïtiens soient détenteurs d’un passeport de la Communauté Caribéenne, c’est un faux passeport.  C’est juste un moyen pour exploiter les Haïtiens.  Durant ces dernières années, malgré l’ampleur de la crise sociale, politique et économique d’Haïti, les pays de la CARICOM ont déporté plusieurs milliers d’Haïtiens et ont intercepté plusieurs boat people haïtiens qui cherchaient un mieux-être à l’étranger.  Ils les ont déportés dans des conditions infra-humaines, en dehors des normes de respect des droits humains.  Donc, on ne peut pas considérer Haïti comme un pays membre de la CARICOM.


2) Coopération ou échange commercial :

En majeure partie, les États membres de la CARICOM sont des petits pays insulaires de la Caraïbe qui vivent presqu’exclusivement du tourisme.  Sur le plan agricole, ils sont presque dépourvus de tout. On aurait dû avoir un échange commercial intense avec Haïti pour l’exportation des denrées en provenance d’Haïti.  Pourtant, c’est le contraire. Ce sont les Haïtiens qui prennent des emprunts fallacieux pour aller acheter des produits des manufactures au sein des États de la CARICOM et à Panama, surtout.  Jusqu’à présent, les diplômes des universités haïtiennes ne sont pas reconnus par les États membres de la CARICOM.  Au niveau des activités sportives, les sélections haïtiennes sportives, souvent ont du mal à voyager au sein de la Caraïbe pour jouer des compétitions internationales et regionales.  En matière d’emploi, tous les peuples de la Caraïbe peuvent voyager pour aller travailler n’importe où dans la Caraïbe, sauf les Haïtiens.  Quand les migrants haïtiens vont travailler au sein des États de la CARICOM, ils sont très mal rémunérés et sont souvent victimes des abus et des exploitations arbitraires.


3) Géo-politique :

Formellement, il n’existe pas vraiment des relations inter-étatiques entre les pays membres de la CARICOM et Haïti.


4) Réponses humanitaires :

Même en cas de catastrophes naturelles, dans le plan de contingence annuel de la CARICOM, on ne tient pas vraiment compte de la vulnérabilité d’Haïti.  À tel point que durant les 20 dernières années, on peut remarquer le comportement des États membres de la CARICOM en matière de réponses humanitaires en Haïti.


5) Politico-diplomatique :

Dans le cadre de la gestion des crises politiques en Haïti, les Haïtiens ont de très mauvais souvenirs de la CARICOM.  Que ce soit, après le coup d’état de septembre 1991 dans les démarches pour le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti, la CARICOM n’a rien fait de sérieux pour Haïti.  La même chose en 2004, avec l’arrivée de la force étrangère dans le pays (MINUSTHA).  Dans la question de l’assassinat du Président Jovenel Moïse, personne ne sait la position de la CARICOM dans cette affaire.  Au contraire, la CARICOM supportait aveuglement le régime de Facto d’Ariel Henry.


Donc, aujourd’hui, dans le cadre de la résolution de la crise haïtienne, on ne peut pas admettre l’imposition du Conseil Présidentiel de 9 membres de la CARICOM pour diriger le prochain gouvernement de transition en Haïti.  C’est une honte pour la classe politique haïtienne et, d’ailleurs, toutes les personnes et les institutions haïtiennes qui ont acceptées de faire partie de ce Conseil Présidentiel doivent être considérées comme des traîtres à la patrie.

Sur ce, le Mouvement Point Final demande à la CARICOM de ne plus mettre les pieds en Haïti et considère les membres du Conseil Présidentiel comme des personae non gratae dans le pays.


D’ailleurs, le peuple haïtien a déjà sa résolution à la crise qui n’est autre que la résolution finale du Congrès National Ouanaminthe pour la Nouvelle Haïti.  Elle prône un Gouvernement bicéphale, avec un Président issu de la Cour de Cassation, choisi parmi les juges régulièrement nommés, et un Premier Ministre de Consensus national.

Ulysse Jean Chenet

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