Les groupes armés continuent leurs assauts meurtriers sur différents quartiers de la capitale, Port-au-Prince, et des communes avoisinantes, telles les communes de Ganthier et de Croix-des-Bouquets. La commune de Ganthier est actuellement sous le contrôle des gangs après leurs attaques et la prise du commissariat le samedi 9 mars. La commune de Croix-des-Bouquets est entièrement sous le contrôle des gangs après l’attaque et le pillage de la Mairie.
Le lundi 11 mars 2024, la population a tenté de retrouver un semblant de normalité dans un calme relatif, après une nuit de terreur au cours de laquelle des individus armés de l’association « Vivre Ensemble », réunissant les coalitions « G-9 » et « G-Pèp », dirigée par l’ancien policier Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », ont essayé de prendre le contrôle du Palais National mais ils ont été impitoyablement repoussés par les forces de sécurité qui ont fait plusieurs morts et blessés dans leurs rangs, lors des affrontements.
Le vendredi 8 mars, la tension montait d’un cran dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des coups de feu se sont fait entendre et se sont intensifiés dans une vaste zone qui s’étend du Champ-de-Mars à Nazon, Lalue, Canape-Vert et Turgeau, au cœur de Port-au-Prince. De plus, les abords du Palais National ont été le théâtre d’intenses fusillades.
Selon des témoignages de résidents, des individus armés voulaient prendre le contrôle du Commissariat de Port-au-Prince et de la base de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO) au Champ-de-Mars mais leurs divers assauts ont été repoussés par les agents de l’UDMO et des agents d’autres unités de la PNH, dont le SWAT.
Pendant plusieurs heures de violence maximale, avec d’intenses fusillades, les bandes armées ont tenté également mais en vain de prendre le contrôle du Commissariat de Port-au-Prince mais ils ont dû battre en retraite. Selon Lionel Lazarre, coordonnateur du Syndicat National de Policiers Haïtiens (SYNAPOHA) : « les forces de l’ordre ont blessé et tué plusieurs assaillants, tandis qu’aucune victime n’a été enregistrée au sein de la police ».
La coalition des gangs attaquait les commissariats et les institutions situés dans l’aire du Champ-de-Mars. Des membres de gangs sont déterminés à prendre le contrôle du Commissariat de Port-au-Prince et de la base de l’UDMO (Unité Départementale de Maintien d’Ordre).
Les agents de l’UDMO ainsi que des agents d’autres unités de la Police Nationale ont repoussé les malfrats. Les policiers affectés au Commissariat de Port-au-Prince ont lancé un appel aux autorités policières, en vue de ne pas donner la possibilité aux bandits de contrôler l’espace. En outre, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales a été attaqué par les gangs armés, le vendredi 8 mars. Au ministère de l’Intérieur, logé au Champ-de-Mars, à proximité de la Cour de Cassation, au moins deux véhicules au niveau du garage ont été incendié, et les hommes armés ont tenté d’incendier une génératrice qui se trouvait à l’intérieur dudit ministère. Hormis quelques impacts de balles sur la façade du Ministère, le bâtiment n’a subi aucun dommage.
Depuis vendredi, de l’après-midi jusqu’à la tombée de la nuit, des hommes lourdement armés ont tenté de contrôler plusieurs institutions stratégiques au niveau du Champ-de-Mars dont la base UDMO, le commissariat de Port-au-Prince, la DDO et le Palais National. Cette situation avait poussé les policiers à affronter les malfrats qui sèment la terreur depuis la semaine dernière au niveau de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Emmanuel Saintus
