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Le pire dirigeant politique qu’ait connu Haïti…

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La curiosité des enfants les pousse parfois à poser des questions pertinentes, voire embarrassantes, aux adultes.  À titre d’exemple, mon jeune fils m’a demandé récemment de citer le nom du meilleur dirigeant qu’ait connu Haïti depuis  [la déclaration de] son indépendance le 1er janvier 1804.  Face à mon hésitation, mon fils, peut-être dans le souci d’aider son père, a martelé: ki pi move dirijan ki te pase nan tèt peyi a?

J’ai dû convoquer  mes proches et amis pour m’aider à répondre à cette question qui semblait si facile.  Mais, chaque personne consultée venait avec des réponses différentes.  Alors dans ce cas, j’ai ouvert le cadre, en lançant ma propre enquête sur la question.  Car une question pimentée mérite une réponse bien épicée, disait le sage.

Pour centrer mon travail et éviter toutes accusations partisanes, j’ai pris le soin de définir certains critères pour arriver aux candidats dans la liste des pires dirigeants haïtiens.  Probablement, dans chacun de ces critères, on aura des noms différents.  Pour éviter toute confusion et rester impartial, au moins 3 noms sont proposés dans chaque catégorie.  Et, à la fin de l’article, vous pourrez voir le (ou les)  (nom)figurant dans plusieurs groupes.  De là, vous pourrez vous-même faire votre propre déduction.

  1. Illégitimité et impopularité

Ici, le focus est porté sur le chemin parcouru pour arriver au pouvoir.  Durant la guerre de l’indépendance et de libération nationale, plusieurs leaders de l’armée indigène jouissaient déjà d’une certaine popularité, ce qui leur a permis de surmonter toute difficulté pour devenir Empereurs, Rois et Présidents, Généraux Putschistes.  Comme c’est souvent le cas en politique, la popularité d’un homme politique peut varier drastiquement de la période électorale, du début de son mandat jusqu’à la fin de son règne.  Au top 3 des dirigeants de facto et impopulaires, on trouve l’ancien premier ministre Gérard Latortue, l’ancien président intérimaire, Jocelerme Privert, et l’actuel premier ministre, Dr Ariel Henri.

  1. Sans mission  et manque de vision

Si nos premiers  leaders  révolutionnaires étaient des hommes avec de grande vision et des missions clairement définies, Haïti a connu pas mal de dirigeants sans agenda ni portefeuille, quand il s’agit de son futur.  Quand Sa Majesté l’Empereur Jacques 1er et le Roi Henri 1er mobilisaient toutes leurs forces pour protéger cette jeune nation libre, d’un retour éventuel des colons esclavagistes, les  présidents Alexandre Pétion et Jean-Pierre Boyer avaient eux-mêmes préféré négocier avec les Français, le paiement de 20 millions de francs pour la reconnaissance d’Haïti comme État libre et indépendant, par la France.  On peut toujours faire une polémique sur cette dernière approche mais l’essentiel est que Boyer ait choisi de sacrifier toute une nation, car la guerre risquerait de faire tomber son régime.  Bref, notre pays a connu des dirigeants dont la seule mission était de rester au pouvoir  le plus longtemps possible ou de récupérer le pouvoir au péril de leur vie ou du pays.  Les présidents Villebrun Guillaume Sam, Sudre Dartiguenave et le premier ministre de facto, Dr Ariel Henri, figurent au premier rang de cette catégorie.

  1. Mauvaise gestion de crises et malversations

Depuis sa création, Haïti ne cesse de vivre des moments d’instabilité, des embargos économiques, des guerres civiles fratricides, des intempéries, etc.  Crises après crises,  le pays et ses dirigeants devraient, en théorie, confronter ces défis de façon responsable.  Malheureusement, grand nombre d’occupants du Palais National, du Parlement et de la Primature se sont montrés incohérents et incompétents.  Leurs mauvaises décisions et actions ont conduit le pays dans une instabilité politique chronique.  Et de fait, ces leaders charlatans ont contribué grandement à l’appauvrissement du pays et à la misère de la masse populaire.  Incapables de trouver un consensus avec leurs adversaires politiques, ils jouent aux pourianistes (cons) avec le destin du pays.  Si cette question paraît difficile, c’est surtout à cause du nombre des candidats bien placés pour représenter cette catégorie.  Les malversations dans les caisses de l’État haïtien n’est rien de surprenant.  Du président Pétion, appelé « papa bon cœur » par ces amis corrompus, en passant par les bourgeois pro-macoutes corrupteurs, au président  “naje pou sòti”, René Préval, on croyait avoir tout vu en Haïti.  Cependant avec le projet des fonds PetroCaribe, sous la vigilance des anciens présidents Joseph Michel Martelly et Jovenel Moïse, puis du premier ministre   Ariel Henri, ces trois individus ont joué à l’aveugle, et à la sourde oreille pendant que leurs alliés et amis pillaient l’État haïtien.  En tête de liste on peut citer , les anciens présidents René Préval, Jovenel Moïse et le premier ministre Dr Ariel Henri.

  1. Interventionnisme et mercantilisme

Dans nos rangs point de traîtres, du sol soyons seuls maîtres?  Combien de nos anciens dirigeants peuvent, avec la tête altière et haut le front, chanter notre hymne national?  Après l’assassinat de l’Empereur Jacques 1er, Haïti fut divisée en deux régimes : au Nord, le général Henri Christophe, et à l’Ouest, le général Alexandre Pétion, se déclarant tous présidents et représentants légitimes.  Peu de temps après, avec l’arrivée du Général Rigaud dans le Sud, ce dernier s’autoproclamait le chef du Sud en 1810.  Dans les guerres civiles qui s’ensuivirent, le président Pétion et le roi Henri Christophe, les deux avaient utilisé à leurs soldes des bateaux de guerres avec des marins mercenaires anglais pour attaquer l’autre. Ensuite pour financer leurs guerres fratricides, chaque partie prendra des décisions commerciales donnant plus d’avantages aux commerçants étrangers anglais, américains et français, au détriment des commerçants haïtiens.  Le président Boyer chercha la bénédiction du régime de Louis XVI, avant la réunification totale de l’Île, en annexant la partie Est.  Plusieurs événements, des plus décevants aux plus humiliants, furent les résultats des demandes illégitimes des dirigeants haïtiens aux nations et forces étrangères contre leur propre pays.  Le 9 novembre 1865,  a eu lieu le  bombardement  du Cap-Haïtien par un navire Anglais, sous l’ordre du président Geffrard, contre les troupes de son opposant Salnave.  Ce dernier ordonna d’incendier la ville du Cap, avant de fuir comme un lâche sur un bateau Américain.

En 1992, le  président Jean-Bertrand Aristide, en exil après le  premier coup d’État contre son régime lavalassien, demanda à l’ONU d’imposer un embargo économique criminel contre le peuple haïtien.  Et, pour ajouter à son forfait, il obtiendra plus tard, en 1994, l’intervention de l’armée américaine avec environ 20 000 soldats, pour le rétablir au Palais National. 

Pour ajouter une page d’injure à notre histoire après tant d’insultes, le premier ministre a.k.a, président de facto, Dr Ariel Henri, a sollicité l’intervention des troupes étrangères pour souiller le sol sacré des héros de l’indépendance haïtienne.  Peuple libre et indépendant depuis 220 ans, le Commonwealth, qui représente les vestiges de l’empire anglais, envoie aujourd’hui ses sujets pour nous envahir.  Un autre traître a vendu notre fière Haïti aux Kenyans qui furent colonisés par les Anglais en 1920 et déclarés indépendants en 1963.  N’est-ce pas insolite que le Bahamas, une minuscule colonie britannique voudrait envoyer ses policiers rétablir la paix dans une nation qui vient de célébrer 220 années d’indépendance?  

  1. Un choix difficile du pire  mauvais garnement

Ils sont si nombreux, les mauvais leaders, les  décideurs incompétents, des dirigeants traîtres ayant dirigé notre nation, que cela rend la tâche difficile de choisir la pire de ces « mauvaises herbes ».  Ils ont comploté contre leurs adversaires politiques, n’ont pas hésité à assassiner le Père de la Patrie le 17 octobre 1806 et, aujourd’hui encore, ils prennent des décisions humiliantes contre la mémoire et le sang de nos héros révolutionnaires.  Comment choisir parmi les pires protecteurs de cette nation?  Les présidents haïtiens, complices du massacre de plus de 15 000 Caco, sous l’occupation américaine?  Le président Sténio Vincent qui n’avait pas défendu plus de 20 000 compatriotes massacrés par le dictateur criminel dominicain, Rafaël Trujillo en 1937-1938?  Les dictateurs Duvalier (Papa doc, Baby doc) avec leurs malfaiteurs macoutes, accusés de la mort et/ou disparitions d’environ 50 000 Haïtiens pendant environ 30 ans au pouvoir?  Les militaires putschistes Henri Namphy, Prosper Avril, avec leurs milices paramilitaires?  Les présidents PHTK dont les régimes sont accusés de dilapidation des fonds de PetroCaribe et de massacres de leurs opposants  par leurs gangs criminels et alliés?

Le champion est là…

Il est quand même possible de déceler un novice dans la gestion des deniers publics, un dirigeant pourianiste qui est présent dans presque toutes les catégories, un manfouben arrivé au pouvoir après l’assassinat de son prédécesseur.  Ce premier ministre, en apprenti dictateur, prolonge son mandat comme bon lui semble, sans se soucier des accords qu’il avait signés au préalable.  Le peuple haïtien ignore sa vision et sa mission à la tête d’un pays où les terroristes tuent les agents des forces publiques et les paisibles citoyens, en toute impunité.  Ce dirigeant, qui perd le contrôle des territoires à moins de 3 kilomètres du Palais National, a battu presque tous les records comme dirijan bò katedral.  Pour certains, il est un traître à la nation, pour d’autres  un lâche qui se cache derrière son bouclier de sécurité, sous les frais  du trésor public, pendant qu’il refuse de défendre les citoyens et les intérêts nationaux.  C’est un personnage, sans caractère ni colonne vertébrale, qui s’incline devant ses homologues étrangers.  Bravo Dr Ariel Henri, votre nom figure parmi les pires dirigeants qu’Haïti ait connus!  Et, qui sait si avec vos prochaines actions, vous ne serez pas couronné Roi Henri II, le protecteur des gangs et destructeur de la République?

Castro Joseph

Politologue

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