Haïti est au bord du gouffre. Les gangs armés continuent de brûler, de tuer et de kidnapper, en toute impunité, à Port-au-Prince et dans plusieurs communes avoisinantes. Le commissariat de la commune de Cabaret a été pris d’assaut puis incendié par des bandits armés, le dimanche 3 mars 2024.
Également, dans la nuit du dimanche 3 mars, des groupes armés ont mis le feu dans l’unique stade du pays, le stade Sylvio Cator, à la rue Monseigneur Guilloux.
La Banque Nationale de Crédit (BNC) a été pillée puis incendiée par des bandits à Croix-des-Bouquets, le dimanche 3 mars 2024.
Ils ont incendié, le vendredi premier février 2024, le sous-commissariat de Delmas 3.
Au cours de cette même journée, des civils armés ont incendié les locaux du Bureau Central de l’Office d’Assurance Véhicule Contre Tiers (OAVCT) à Tabarre.
Des individus armés, opérant dans la 3ème circonscription de Port-au-Prince, ont attaqué, le jeudi 29 février 2024, le sous-commissariat de Portail Léogâne. Ces malfrats ont incendié le bâtiment ainsi que les véhicules qui se trouvaient dans la cour du sous-commissariat.
Des rafales de cartouches ont été entendues dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince, notamment à Delmas, au Bicentenaire, à Carrefour-feuilles et à la rue Saint-Honoré.
Le vendredi 1er mars, vers 1 heure du matin, des individus armés ont attaqué le commissariat de Ouanaminthe (Département du Nord-Est), durant près de 20 minutes mais ils ont été mis en échec par les policiers, grâce aux agents de l’Unité Départementale de Maintien de l’Ordre (UDMO) venus en renfort.
Le samedi 2 mars 2024, Port-au-Prince a connu des moments d’extrême violence avec d’intenses affrontements armés entre gangs et forces de l’ordre. Au moins 10 personnes ont été tuées (bilan partiel) lors de l’assaut du Pénitencier National de Port-au-Prince où étaient incarcérés plus de 4000 détenus. Mis à part des évadés et des agresseurs, des agents pénitentiaires évoquent le décès de plusieurs détenus dans la prison dans des circonstances non encore élucidées. Cet assaut des bandits visait à libérer leurs complices, de dangereux criminels et chefs de gang, avant que d’autres détenus ne profitent de l’occasion pour s’évader.
Par ailleurs, simultanément, la prison de la Croix-des-Bouquets où sont incarcérés 1 450 prisonniers, a également été attaquée dans la soirée, libérant un grand nombre de détenus.
De nombreux chiffres circulent sur le nombre de prisonniers évadés, toutefois, aucun décompte officiel de la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) n’a été communiqué pour connaître l’étendue réelle des évasions, laissant tout un chacun à ses propres spéculations.
Selon le personnel de la prison : les Colombiens, accusés dans l’assassinat du Président Moïse ; l’avocat Robinson Pierre-Louis, l’ex-président de la Chambre des députés, Cholzer Chancy, Joseph Félix Badio, Frantz Aby Larco et l’ex-ministre Limond Toussaint, entre autres, ne se sont pas évadés et ont été transférés, dimanche après-midi dans d’autres centres de détention. Au Cap-Haïtien, la tension monte d’un cran, des barricades de pneus enflammés ont été érigés dans plusieurs rues de la Cité Christophienne.
Les compagnies aériennes American Airlines (AA) et Jet Blue ont annulé leurs vols de ce lundi 4 mars vers Port-au-Prince. Le périmètre autour du Commissariat de Pétion-Ville a été fermé à la circulation.
Le ministère de la Communication, dans une note a écrit : « Le Gouvernement de la République salue le courage des policiers haïtiens qui ont tenté de repousser l’assaut des gangs criminels contre le Pénitencier National et la prison de Croix-des-Bouquets dans la nuit du 2 au 3 mars écoulé.
Nos policiers, sur le théâtre de plusieurs opérations, face aux déchaînements de criminels lourdement armés, voulant à tout prix libérer des personnes incarcérées, notamment pour des faits de kidnappings, de meurtres et d’autres infractions, n’hésitant pas à exécuter des civils, à incendier et à piller des biens publics et privés à la faveur de complicités diverses, ne sont pas parvenus à empêcher les bandits de faire sortir un grand nombre de prisonniers.
Ces assauts contre des centres carcéraux (Pénitencier National et Prison de Croix-des-Bouquets) ont fait plusieurs blessés parmi les prisonniers et le personnel de l’Administration pénitentiaire.
Le Gouvernement remercie la population pour son calme, malgré les moments très difficiles, lui demande d’être prudente et de continuer de soutenir la Police Nationale qui mettra tout en œuvre pour traquer les prisonniers en fuite, arrêter les responsables de ces actes criminels et leurs complices, pour un retour à l’ordre public. »
Par ailleurs, la faculté d’agronomie a été envahie par des bandits, un étudiant a été blessé par balle. Des bandits lourdement armés ont envahi les locaux de la faculté d’agronomie, située à Damien, au cours de la journée du jeudi 29 février 2024. Un étudiant a été atteint d’une balle dans son oreille gauche. Les bandits armés avaient pris en otage les étudiants, avant de les laisser partir.
Entre autres, quatre (4) agents de la Police Nationale d’Haïti, ont perdu la vie le jeudi 29 février 2024. Ils ont été assassinés par des bandits armés à Bon-Repos, selon le coordonnateur du Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA). Ces agents faisaient partie des 26ème, 31e et 32e promotions de la PNH, selon le syndicaliste.
À l’aérogare Guy Malary, des tirs nourris ont causé des blessures par balles, au cours de la journée du jeudi 29 février 2024. Un agent de la Police Nationale d’Haïti et un employé d’une compagnie aérienne sont sortis blessés par balles.
Cet incident est survenu lorsqu’un siège de la salle d’arrivée de l’aérogare a été perforé. Un avion a également été atteint d’une balle à l’aéroport Toussaint Louverture
À noter que des tirs nourris continuent d’être entendus dans divers coins et recoins de la capitale, Port-au-Prince.
Emmanuel Saintus
