Jean Ronald Joseph, le directeur général du Fonds National de l’Éducation (FNE), lors d’un point de presse, le 31 janvier 2024, a présenté le bilan des réalisations de l’institution, au cours des 5 dernières années, selon les différents axes d’intervention et les perspectives pour l’année en cours (2024).
Au cours de sa présentation, Jean Ronald Joseph a mis en lumière les six axes d’intervention majeurs du FNE, offrant ainsi une vue d’ensemble de la mission et des programmes de l’institution, dans le secteur éducatif.
1 – Programme Spécial de Gratuité de l’Éducation :
Depuis 2019, le FNE a investi dans le Programme Spécial de Gratuité de l’Éducation (PROSGATE), prenant en charge les coûts de scolarité des élèves du fondamental (de la 1ère jusqu’à la 9ème A. F.), sur tout le territoire national, ainsi que le paiement du personnel enseignant contractuel. Ces efforts ont été soutenus à hauteur de 3 147 598 122 gourdes.
2 – Construction et la rénovation d’infrastructures scolaires :
Parallèlement, le FNE a investi 2 775 914 120,36 gourdes, dans la construction et la rénovation d’infrastructures scolaires, avec 52 chantiers lancés, 11 inaugurés, 16 terminés et 24 en cours d’exécution, dont 15 dans la région du grand Sud, touchée par le séisme du 14 août 2021.
3 – Mobiliers scolaires :
La FNE a également contribué à hauteur de 525 715 000 gourdes, pour la fourniture de 23 100 mobiliers scolaires de deux places, au niveau des dix départements géographiques du pays.
4 – Cantine scolaire :
En appui à la politique publique en matière de cantine scolaire, mise en œuvre par le MENFP à travers le Programme National de Cantine Scolaire (PNCS), le FNE a alloué une enveloppe budgétaire de 255 666 422 gourdes sur les cinq dernières années.
5 – Universités :
À travers un protocole signé avec l’UEH, un montant de 30 000 000 de gourdes a été alloué à l’enseignement supérieur et à la recherche. De même, pour soutenir les entités universitaires privées du pays, le FNE, à travers sa coopération avec la Conférence des Recteurs et Présidents des Université Haïtiennes (CORPUHA), a déjà versé, en 4 ans, un total de 285 500 000 gourdes. Cette allocation permet à près de 1 500 jeunes haïtiens de bénéficier gratuitement, sur la base du mérite et de l’excellence, d’une formation supérieure. Un partenariat a également été développé avec les Universités Publiques en Région (UPR), en vue de renforcer la formation des maîtres, principaux vecteurs de l’éducation de qualité prônée et soutenue par le FNE.
6 – Subventions scolaires :
Un autre grand champ d’intervention du FNE est la subvention scolaire. Au moyen de cet axe, le FNE a appuyé le projet de 229 étudiants en licence, maîtrise et doctorat, dans 16 pays différents, notamment dans le domaine prioritaire de l’administration publique. Le Directeur général a mis en exergue les retombées positives dont pourrait jouir le pays à moyen et à long termes, de cet investissement qui se chiffre à 133 157 717,11 gourdes.
Perspectives :
Comme perspectives pour l’année académique 2023-2024, le FNE poursuivra la mise en œuvre de son mandat visant à financer l’éducation. L’institution prévoit de passer un marché évalué à 130 000 000 de gourdes pour acquérir des produits alimentaires locaux, en appui au programme de cantine dans les écoles.
Comme instruit par le gouvernement, le FNE financera la construction de 20 nouvelles écoles dans la zone métropolitaine, dont 10 seront reconstruites. Les sites ont déjà été identifiés et le projet est présentement à sa phase d’étude géotechnique.
Parallèlement, Face à la montée de l’insécurité et de l’instabilité sociopolitique, l’UNESCO et l’UNICEF, dans une déclaration conjointe, ont lancé un appel au respect du droit des enfants à l’éducation en Haïti. Ces élèves ont raté plusieurs jours de classes, à cause de la violence des gangs. Les deux institutions en ont profité pour attirer l’attention de tout le monde sur la fermeture de plusieurs établissements scolaires dans le pays, notamment dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest.
« Au cours des derniers mois, certaines écoles, notamment dans le département de l’Artibonite et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ont fermé leurs portes par crainte d’être prises au piège par la violence des groupes armés. De nombreuses fermetures temporaires d’établissements ont également été constatées, en raison des mouvements associés à certaines manifestations et protestations à caractère politique et/ou syndical, dans divers départements, notamment dans la Grand’Anse et le Nord-Est », peut-on lire dans cette déclaration conjointe.
Par ailleurs, les deux organisations qui militent dans le secteur de l’éducation et la protection des enfants, invitent tous les acteurs influents de la société haïtienne à contribuer à la protection des élèves, des universitaires, des parents, du personnel enseignant et des archives des établissements d’enseignement, conformément à la Déclaration 1 sur la sécurité dans les écoles, signée par plus de 111 pays dans le monde, à laquelle Haïti a adhéré.
Sensible à l’éducation des enfants et aux protections de nos élèves, l’UNESCO et l’UNICEF décident de réitérer leur engagement à soutenir les dynamiques favorables à la transformation de l’éducation. « L’éducation est un droit fondamental. Travaillons tous à sa préservation. », ont-ils lancé.
Rappelons que la violence des gangs dans la région métropolitaine de Port-au-Prince oblige plusieurs établissements scolaires à fermer leurs portes dans des zones contrôlées par des bandits, notamment à Martissant, Pernier, Bel-Air, Cité Soleil, entre autres.
Emmanuel Saintus