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Haïti : des gangs élitaires, la population acquiescerait-elle à la perversion des décideurs ? 

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Évidemment, la société haïtienne a, en surabondance dans son sein, des potentialités ou des forces d’âme pour lui donner une nouvelle forme, et, ces caractères qui ont existé en puissance auparavant, engendrent malencontreusement des changements sociaux, dans la mesure où ces potentialités constituent cet ensemble d’individus que nous pouvons considérer comme des protagonistes du changement social (élites).  Car, ce sont eux qui suscitent le passage de la société, de cette étape où régnait la paix, à cette autre où, c’est aux prix des rançons exorbitantes ou des meurtres, qu’on peut traverser d’une commune à l’autre, ou qu’on peut habiter sa zone, la mort dans l’âme et la peur au ventre.  C’est à l’aune de ces indicateurs que nous constatons la qualité de notre évolution. Ils savent bien les organiser pour attirer les regards vers eux et pour établir leur hégémonie.  Ils imposent leurs propres normes et valeurs.  Ils détiennent toute la puissance innovatrice du pays, en instituant, avec la complicité de certaines autorités, ces nouvelles formes d’affaires commerciales : les prises d’otage et la contrebande des armes et des munitions.  En ce sens, nous donnons raison au dynamiste Georges Balandier qui, en soutenant la thèse du changement endogène, suppose que la société a la capacité de se transformer elle-même. 

De nos jours, la mise en application du goût pervers d’incommoder le prochain, évolue et devient un fait courant de tous les jours.  Plus précisément dit, présentement, la malfaisance devient, tout ce qu’il y a de plus important pour notre survivance.  Effectivement, la quasi-totalité d’entre nous se range du côté du sentiment d’aversion envers nos semblables, en fermant les yeux sur la conception génocidaire mise en œuvre depuis une certaine période par nos décideurs.  Ceux-ci disséminent des bandes criminelles en tous lieux, sur le territoire national, et les entretiennent assidûment pour maximiser outrancièrement leurs fonds pour les achats et la distribution des armes et de munitions.  Pour eux, frapper de terreur la population est l’unique moyen de maintenir leurs gains, tout en propageant ce mal qui ne cesse de corrompre nos mœurs, contrairement à la conception originelle de l’identité ayitienne de jadis.

La plupart du temps, avant cette accumulation d’incidents susceptibles de créer ces situations tragiques par les malfrats, au niveau des postes de décisions, l’aide mutuelle demeurait notre désir spontané.  Il y avait des mécanismes identitaires qui se manifestaient.  La frayeur de l’un était ressentie et partagée par l’autre.  La majorité des jeunes constituant la population massive n’intériorisait pas encore les normes et les valeurs des gangs et ne souhaitait pas encore y appartenir.  Il n’existait pas, sous aucune forme, ce redoutable syncrétisme police/gang et gang/police, puisque, l’institution policière était là pour venir en aide aux personnes en situation périlleuse, pour prévenir la composition des gangs et les réprimer, s’il y avait lieu.  Personne et, vraiment personne, n’aurait cru que les policiers deviendraient ceux-là même qui font traverser clandestinement les gens à travers des frontières gangstérisées, pour des avantages pécuniaires.  Des paisibles citoyens s’éloignent de leurs quartiers sous la menace des armes des massacreurs, pour ensuite se buter contre les cannettes de gaz lacrymogènes que leur lancent des policiers, pour avoir osé protester publiquement contre cette situation et demander leur protection effective. C’est comme si c’était plus qu’une connivence entre les détrousseurs et les policiers, pour les coincer des deux côtés. 

Cette dégénérescence était prévisible, depuis le temps où des structures emblématiques dans l’instigation et la pérennisation des mouvements de « pays lock » : le Secteur Démocratique et Populaire, les « Pitit Desalin », etc…, ont grandi en faisant sauter, par leur ascension fulgurante, les notions qu’elles enseignaient à la population souffrante, pour ensuite rejoindre l’équipe au pouvoir qu’ils jugeaient illégale et de facto, afin de récolter leur part de gâteau, en exploitant à leur tour, la vulnérabilité grandissante de ce digne peuple.  Sans vergogne aucune, confortablement installés, leurs membres deviennent ministres et décideurs, sommairement approuvés par un gouvernement PHTK troisième (3ème) version.  C’est une réalité parfaitement contradictoire par rapport aux fausses et « illégitimes prétentions » qu’ils avaient proclamées à tous vents : celles de combattre les oppresseurs de cette masse.  Évidemment, leurs démarches confirment leurs tendances à l’opportunisme.  Ils ne cherchaient qu’à augmenter leurs capitaux et, pour cela, ils n’ont pas hésité à aider à la prolifération des associations des gangsters auxquelles ils sembleraient appartenir également aujourd’hui.   

Comment un peuple peut-il accepter cette déviance du pays où ils sont nés et dont ils sont citoyens, par rapport à ce qui avait été naturel, à l’origine ?  L’haïtien d’autrefois, qui avait tendance à vouloir le bien de son pays et des hommes, ne pouvait condescendre délibérément à cette situation qu’il subit aujourd’hui.  Dans ses rêves, il espérait que des hauts gradés de la Police Nationale d’Haïti (PNH) qui s’étaient laissé corrompre par des chefs de gangs, seraient dénoncés par ceux-ci, en spécifiant distinctement qu’ils sont à leurs soldes.  Mais aujourd’hui, à bout de recours, la population semble accepter que les décideurs de nos institutions puissent prendre part à des rackets de tout genre, qu’ils soient des hauts fonctionnaires, des agents de la PNH, au même titre que les pillards. 

Vraisemblablement, rien ne serait encore plus stressant, choquant et même plus révoltant qu’une population privée de tout, qui meurt au vu et au su des responsables politiques.  Ceux-ci lui avaient donné espoir, en lui faisant croire que si elle acceptait de ne pas travailler, d’obstruer le passage sur les voies publiques, avec des pneus enflammés et autres débris, alors le risque d’hypothéquer son avenir valait la peine et qu’ainsi elle pouvait obtenir le changement tant souhaité, pour le meilleur. Oh ! Combien il était méchant d’inculquer à une population, avec un si faible niveau d’éducation, des poisons de cette sorte !  En ce moment, le mensonge est monnaie courante de la part des politiques haïtiens. « Nou pa p travèse kadav moun Lasalin, Bèlè, Site-Solèy ak Matisan pou n al negosye ak gouvènman PHTK a ».  «Nou pa p bliye frè nou yo yo arete ilegal, ak sila a yo ki tonbe nan batay la». « Fòk nou derasinen PHTK avan 7 fevriye 2021 », clamaient ces leadersQue de belles phrases pour nous conduire enfin à cet impasse.  Bien naïf qui avait cru que ces structures auraient pu arriver à atteindre cet idéal.  Finalement, tout n’était qu’une affaire qui pouvait se régler facilement : on ne peut pas parler avec la bouche pleine.  Il leur suffisait d’obtenir leur part de pouvoir et des privilèges qui l’accompagne, pour changer d’allégeance. 

Entre temps, violer au grand jour les jeunes filles, rudoyer nos jeunes étudiants, maltraiter, voire assassiner ces Madan Sara qui ne voient ni la clarté du jour, ni son déclin ; qui n’ont même pas pour elles-mêmes, une des seconde des vingt-quatre heures de la journée, continuent à être la norme de notre corps social. 

Indignez-vous, population de mon pays, car la dépravation, la méchanceté, le sadisme n’avaient jamais été notre propension.  Le temps de la révolte pour un état stable s’impose vis-à-vis de ces structures gangstérisées, intronisées avec la complicité de certaines autorités à cravate et appuyée par celles à sandales.  Révoltez-vous ! 

Jameson Florestal

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