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Quand l’ONU tergiverse face aux gangs terroristes

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Ariel Henry et toute une série d’experts insistent toujours sur le fait qu’ils peuvent voir une lumière au bout du tunnel. Ils refusent de voir que c’est l’Express de gangs terroristes qui s’approche et qui va les écraser.

Nous sommes gouvernés par des barbares, ils n’ont pas d’humanité, pas de conscience, pas d’amour, ils sont tous unis et ont choisi la soumission aux terroristes plutôt que la guerre.

Une force multinationale est toujours hypothétique, juge un ancien chef de la Police nationale d’Haïti. Mario Andrésol, l’un des meilleurs spécialistes de sécurité, parce qu’il avait fait ses preuves en tant que chef de la Police entre 2005 et 2012, est peu bavard sur les discussions autour de la force multinationale sous commandement kenyan. Même s’il avait pris part aux séances de travail entre les émissaires kenyans et les autorités policières, M. Andresol refuse d’évoquer les points abordés. Il appelle les autorités à communiquer sur le processus de négociation autour de la Force multinationale. L’ex-chef de la Police ne sait pas si un plan sécuritaire a été soumis aux officiels kenyans. Il souligne qu’il revient au Premier Ministre haïtien, M. Ariel Henry, de présenter les besoins en matière de sécurité.

En dépit des multiples tentatives de Wendell Théodore, présentateur de l’émission Le Point, l’ex-chef de la Police s’est gardé de révéler les thèmes abordés, assurant qu’il n’avait pas pris la parole. M. Andrésol a fait valoir qu’une force statique serait tout de même un plus. Les troupes étrangères pourraient faciliter le contrôle des ports et empêcher l’acheminement des armes et munitions. En contrôlant les grands axes routiers, les troupes étrangères permettraient une reprise des activités économiques. Toutefois, il reste sceptique, redoutant un abandon du projet par la Communauté Internationale.

De son côté, le Kenya se montre de plus en plus prudent, quant à l’envoi de policiers en Haïti, dans le cadre d’une mission de paix. Dans une rencontre avec le Chef de l’ONU, le Président Kenyan affirme vouloir beaucoup plus de temps pour suivre la situation. Entre temps, les États-Unis nuancent et disent vouloir supporter une force multinationale qui aura pour mission fondamentale de soutenir la police haïtienne, et non une mission militaire.

«Environ 2 semaines après l’envoi d’une délégation en Haïti pour discuter de son offre de diriger le déploiement, il n’est pas certain que les Kenyans acceptent de prendre la relève», a souligné, d’entrée de jeu, le journal Miami Herald, dans un article publié le mercredi 6 septembre 2023.

Le week-end dernier, a rapporté le média Floridien, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu à Nairobi, où il a rencontré le président kenyan, William Ruto, en marge du Sommet africain sur le climat. Les deux hommes ont discuté de l’offre de M. Ruto d’envisager l’envoi de 1 000 policiers en Haïti et de diriger la mission. «Le président kenyan a informé le Secrétaire général que le Kenya étudie la situation sur le terrain en Haïti», a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint de M. Guterres, au Miami Herald, mardi dernier. M. Guterres a déclaré à plusieurs reprises qu’un «usage robuste de la force», par la police et les ressources militaires, était nécessaire pour désarmer les gangs violents d’Haïti. «Dans son dernier appel, il a demandé aux pays de déployer «une force multinationale ne relevant pas des Nations Unies, composée de forces spéciales de police et d’unités d’appui militaire», a rappelé le journal.

Entre temps, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré mardi que Washington n’envisageait pas de mission militaire. «Ce que nous cherchons à faire, c’est soutenir une force multinationale qui soit fondamentalement une mission de soutien à la police et non une mission militaire, et qui soutienne la police nationale haïtienne, sans lui retirer ses capacités souveraines de maintien de l’ordre», a dit M. Sullivan, lors d’un point de presse à la Maison-Blanche. «En ce qui concerne les éléments opérationnels précis de cette mission – comment ils opéreront physiquement à Port-au-Prince et dans d’autres parties d’Haïti –, je vais reporter cette question, parce que les experts s’engagent à élaborer un plan opérationnel», a-t-il ajouté.

Lors de leur visite à Port-au-Prince, les responsables kenyans ont déclaré que pour établir leur présence en Haïti, ils auraient besoin d’un seuil minimum de 2 000 officiers prêts à être déployés et d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, que les États-Unis ont déclaré vouloir rédiger. Ils avaient également proposé de déployer une «force de protection statique» dont la mission principale serait de protéger les infrastructures stratégiques telles que le port maritime, l’aéroport et l’académie de police.

Mardi dernier, les 15 membres du Conseil de sécurité ont reçu leur premier projet de résolution autorisant la création d’une force multinationale. «Au lieu de la décrire comme une force multinationale ne relevant pas de l’ONU, les États-Unis, qui ont rédigé la résolution et transmis la direction du Conseil de sécurité à l’Albanie pour le mois de septembre, l’ont baptisée d’un nouveau nom : Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMS)», a écrit Miami Herald.

Emmanuel Saintus

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