Une délégation kenyane, composée d’une vingtaine d’officiers, est arrivée le dimanche 20
août 2023 à Port-au-Prince, à bord d’un vol régulier d’American Airlines, pour débuter une
mission d’évaluation de la situation d’insécurité sur le terrain et déterminer les moyens
nécessaires pour le déploiement d’une force d’intervention non onusienne, après approbation
par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Une vingtaine d’officiers kényans ont atterri, dimanche,
à l’Aéroport international Toussaint Louverture, à bord du vol régulier d’American Airlines
(AA 819). Arrivée en Haïti en vue d’effectuer la mission d’évaluation sécuritaire, tel que
prévu par les recommandations du Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, ils ont été
accueillis par des représentants de l’équipe gouvernementale. Discrètement, les membres de la
délégation ont été guidés vers le terminal de l’Aérogare Guy Malary, évitant ainsi les
photographes et les caméramans présents pour les rencontrer.
La délégation a été escortée par une flotte de véhicules flambant neufs qui ont pris la
direction de Tabarre, un quartier de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Ces vingt hauts
gradés des forces de sécurité kényanes ont pour mission de rencontrer le Premier ministre
haïtien ainsi que d’autres dignitaires du gouvernement. Leur principale tâche consiste à
collaborer avec le haut commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), afin de
développer un plan de sécurité pour le pays. Ce plan visera notamment les zones où les gangs
armés sévissent, nécessitant une intervention immédiate et coordonnée.
Au cours de leur séjour, qui durera trois jours, les officiers kényans travailleront en
étroite collaboration avec les forces de sécurité haïtiennes pour évaluer la situation sécuritaire
actuelle et identifier les actions prioritaires à entreprendre. À l’issue de leur mission, ils
présenteront des recommandations détaillées à leurs autorités étatiques et militaires au Kenya.
«Il est urgent de déployer une force robuste en Haïti», selon le Haut-Commissaire des
Nations Unies aux droits de l’Homme, Volker Türk. Face à cette situation de recrudescence de
la violence des gangs armés terroristes, Volker Türk a souligné la nécessité d’accélérer autant
que possible l’envoi d’une force internationale pour aider la police à faire face à ce défi
sécuritaire sans précédent. Il a insisté sur la protection des droits humains du peuple haïtien et
sur la nécessité d’atténuer ses souffrances.
À noter qu’un dernier rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains fait
état de soixante-treize personnes tuées pour la première partie du mois d’août. «Pour la seule
première partie du mois d’août 2023, au moins soixante-treize (73) personnes ont été
assassinées dont cinquante-quatre (54) à Carrefour-Feuilles seulement», peut-on lire dans le
rapport.
Le RNDDH a également dénoncé la complicité du CSPN ainsi que l’inertie de
l’institution policière qui, par leur cynisme face à une population esseulée, ont abandonné
celle-ci à la merci des bandits armés.
Emmanuel Saintus
Contre vents et marées, la délégation kenyane est arrivée en Haïti
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