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Il y a déjà 2 ans… Et puis… Rien n’a changé, ou presque…

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Il y a 2 ans, au cœur de la nuit du 6 au 7 juillet, en sa résidence, en présence de sa femme et de sa fille, un
homme, un chef d’État, tombait sous des balles assassines. Ses meurtriers sont venus sans être inquiétés
par sa pléthorique garde-du-corps qui ne leur a offert aucune résistance. Ils sont rentrés sans difficulté par
la barrière principale de la résidence présidentielle, laissée opportunément ouverte. Ils l’ont capturé sans
coup férir. Ils l’ont interrogé, supplicié puis exécuté, avant de quitter la scène de leur forfait, sans
s’inquiéter le moins du monde. À un point tel qu’ils ont même laissé derrière eux des témoins. En plus des
gardes qui étaient de faction ce soir, il y eut aussi 2 témoins proches du défunt: sa fille et son épouse. Tout
ce monde fut ignoré, laissé vivant, sans grande molestation, sans doute pour aller raconter au monde et à
celles et ceux qui voudront bien l’entendre, le récit des exploits d’un commando d’assassins.
Inconsidérément, vraiment?
Il y a deux ans, le 7 juillet, au petit matin, le commando, qui avait pris part à cette sordide
expédition, se retrouva soudain sous les feux de la PNH. Dix-sept de ses membres furent capturés vivants,
parmi lesquels 15 mercenaires colombiens et 2 haïtiano-américains. Huit Colombiens purent s’échapper et
trois furent abattus par les forces de l’ordre. Comment comprendre alors la soudaine efficacité
redoutable de nos forces de l’ordre pourtant habituées à faire des cafouillages ? Comment le
comprendre, surtout au lendemain de cet assassinat du plus haut personnage de l’État, dont la
sécurité était à leur charge ?
Cela avait pris plusieurs heures, avant que les autorités judiciaires ne viennent faire le constat légal
des lieux du crime et des sévices infligés au défunt Président. Peu à peu, l’on apprenait, au compte-gouttes,
des détails qui attestaient de la violence de l’interrogatoire qu’avait dû subir Jovenel Moïse, aux mains de
ces sicaires, avant d’être finalement abattu. Douze balles dans le corps, dont une à l’œil gauche, jambes et
bras fracturés, tout semble indiquer le désir vengeur, la volonté évidente d’exterminer l’homme, une fois
pour toutes, et surtout de ne pas rater son coup. Mais alors, comment comprendre que tant de témoins
soient épargnés de ce carnage? Les gardes affectés à la résidence présidentielle, passe encore. Ils peuvent
plaider avoir été trompés par l’annonce d’une autre intervention extraterritoriale de la DEA aux dépens du
chef d’État en poste. Après tout, la DEA ne serait pas à une première incursion de ce genre chez nous. Qui
ne se souvient de l’arrestation spectaculaire du sénateur fraîchement élu de la Grand-Anse, Guy Philippe ?
Il n’y eut pas mort d’hommes, à cette occasion, mais il s’en était fallu de peu. Toute réaction inopinée de
ses garde-du-corps ou même du sénateur élu aurait pu facilement dégénérer en une fusillade avec plusieurs
morts à la clé. Alors, puisque le pays est devenu un état non-souverain où peuvent intervenir d’autres
forces extérieures, notamment des États-Unis, l’on peut bien comprendre leur attitude passive, à défaut de
les exonérer de tout blâme. Mais sa femme et sa fille, à quoi ont-elles bien pu avoir leur vie sauve? À
un soudain sursaut de charité chrétienne inopinée, de la part d’un commando de tueurs à sang-
froid? Vraiment?
Ce qui me rend encore le plus perplexe, c’est que les assassins étaient parfaitement au courant de la
présence de ces deux témoins importants, sur les lieux de ce crime barbare. Nous en sommes certains car,
la Première Dame, elle-même, témoigne des sévices qui ont été infligés, à elle aussi. Deux ou trois balles
dont une à un bras. Elle avait d’ailleurs dû être transportée d’urgence à un hôpital à Fort-Lauderdale, en
Floride, pour recevoir les soins et les interventions que nécessitait sa situation. Apparemment, les assassins
de son mari, après l’avoir blessée sur des parties non critiques de son anatomie, l’auraient laissée pour
morte, sans s’en assurer. Pourtant, ils n’avaient aucune raison de partir à la hâte, sans faire le ménage après
leurs forfaits, sans s’assurer de ne laisser, derrière eux, aucun indice compromettant, et surtout aucun
témoin gênant. De toute évidence, comme l’on dit dans le jargon médical, le pronostic vital de la Première
Dame n’était pas engagé par les blessures qu’ils lui avaient causées. À un point tel que, dès le samedi 10
juillet 2021, donc 3 jours après ces graves traumatismes, tant physiques qu’émotionnels, elle pouvait
publier un message audio sur son compte twitter pour s’exprimer sur le meurtre de son mari, le Président
Jovenel Moïse. Comment pouvons-nous concilier autant d’éléments apparemment inconciliables,
avec le caractère professionnel du commando assassin, et avec sa détermination évidente à mener à

bien son objectif meurtrier ? Le caractère peu sévère des blessures infligées à Mme Moïse ne pouvait
laisser aucun doute sur sa survie éventuelle, d’une part, et est singulièrement en contradiction avec le soin
apporté au déroulement de cette action criminelle, menée avec une précision militaire, d’autre part. Il
devait être évident pour les assaillants que ce témoin survivrait et pourrait à la fois les identifier et les
dénoncer éventuellement aux autorités judiciaires. Alors, je me demande pourquoi, ils ont accepté de
courir ce risque énorme pour leur sécurité personnelle.
Plus je pense à ce drame et aux suites qui y ont été données, plus je me pose de questions sans en
trouver de réponses satisfaisantes. Par exemple, treize jours après l’assassinat de Jovenel Moïse, le Premier
Ministre de facto, Claude Joseph, acceptait de remettre sa charge de Premier Ministre intérimaire, au Dr
Ariel Henry, après avoir rudement, paraît-il, contesté la validité de sa nomination et insisté pour rester en
poste, afin d’expédier les Affaires Courantes, jusqu’à la tenue prochaine des élections pour combler les
postes au Parlement et à la Présidence. Mais voilà: ni l’un ni l’autre de ces prétendants à la Primature
n’avait une quelconque légitimité pour détenir et exercer le pouvoir. Il aura donc suffi d’un tweet d’une
autorité tutrice étrangère, pour effectuer le transfert de poste entre Ariel Henry et Claude Joseph et passer
outre à toutes les dispositions constitutionnelles ou à d’autres références traditionnelles, en usage au pays,
en pareille situation. Alors, je me demande quelles autorités auraient préséance sur notre Constitution
en vigueur, pour déterminer et choisir tel prétendant à la Primature plutôt que tel autre.
Évidemment, poser la question c’est aussi y répondre assez facilement. En Haïti, et cela, depuis la nuit des
temps, aucune décision d’importance ne se prend, sans l’aval des Américains. Alors, c’est tout dire. Mais
la question qui demeure sans réponse est la suivante: pourquoi Ariel plutôt que Claude ? Et puis,
lorsque l’un ou l’autre aboutit à la même impasse politique et à la même détérioration de la situation
générale du pays, pourquoi s’entêter à refuser toute autre option, même une alternative beaucoup
plus consensuelle?
Ces deux dernières questions me tarabustent particulièrement, surtout après certaines allégations de
complicité dans le meurtre de Jovenel Moïse, impliquant directement Ariel Henry lui-même, à un point tel
qu’un Commissaire de Gouvernement (C. G.) jugea judicieux de l’inviter à le rencontrer pour des
explications, le 11 septembre 2021. Dans une lettre adressée au tribunal de première instance de Port-au-
Prince, le Commissaire du Gouvernement Bed-Ford Claude assure qu’il «existe suffisamment d’éléments
compromettants qui forment sa conviction sur l’opportunité de poursuivre Monsieur Henry et de demander
son inculpation pure et simple». La réaction du Premier Ministre Ariel Henry en surprit plus d’un. Ce
Commissaire du Gouvernement, Me Bed-Ford Claude, fut promptement licencié, à l’initiative du Premier
Ministre Ariel Henry, sous le prétexte que le Commissaire s’était engagé dans des «manœuvres de
diversion pour semer la confusion et empêcher la justice de faire sereinement son travail…» Évidemment,
ce refus de comparaître devant une autorité judiciaire de son pays et surtout la révocation cavalière du
Commissaire de Gouvernement qui lui avait transmis cette injonction pourraient facilement être considérés
comme autant de situations assimilables à une obstruction à la Justice, passible d’un mandat d’amener et
d’incarcération, pour n’importe quel citoyen qui s’en serait rendu coupable. Et l’on se serait attendu à ce
que le BINUH, justement mandaté par l’ONU pour renforcer le fonctionnement de notre appareil
judiciaire, se serait saisi de ce dossier pour appuyer le C. G. dans ce recours tout à fait dans les cadres de
ses prérogatives institutionnelles. Mais non. Rien de tout cela. Pas même une manifestation d’inquiétude
ou de préoccupation de sa part. Le Commissaire du Gouvernement, lui, en a eu pour son grade dans cette
algarade. Remis à ses parents. Comment comprendre et interpréter le silence du BINUH et surtout
celui de sa Cheffe, Mme La Lime, dans cette situation assez claire, d’outrage à la Justice du pays et
d’abus de pouvoir du Premier Ministre de facto, Ariel Henry, par rapport au Commissaire de
Gouvernement, Me Bed-Ford Claude, dans ce cas précis?
Mais ce n’est pas tout. Nos politiciens sont généralement un peu à la traîne sur les dossiers qui
devraient les concerner au plus haut point mais ils finissent généralement par rattraper le train en marche,
un peu sur le tard, peut-être trop tard. Un an après la passation de pouvoir à Ariel Henry, quelqu’un s’est
souvenu d’un détail troublant et on a commencé à mettre bout-à-bout quelques pièces d’un puzzle.
Généralement, lors de la nomination et de l’installation d’un Premier Ministre, le Président ou l’autorité

qui préside à son installation, doit lui remettre la Lettre d’Ampliation. Il appert que, deux jours avant
l’exécution, lorsque son choix fut entériné finalement par le Président Jovenel Moïse, le Dr Ariel Henry lui
aurait demandé de lui accorder quelques jours pour réfléchir à la sélection des membres de son
gouvernement et de son cabinet. De sorte qu’il n’eut pas en mains la fameuse Lettre d’Ampliation qui
consacre, dans les faits, son installation officielle au poste de Premier Ministre. Toutefois, lors de son
installation le 20 juillet 2021, le Dr Ariel Henry aurait produit ce document, pour avaliser son installation à
la Primature, comme l’aurait voulu le défunt président Jovenel Moïse. Ceci avait passé sous le radar
pendant plus d’un an, jusqu’à ce que le Colonel Himmler Rébu et quelques autres acteurs politiques en
fassent la remarque, en août 2022. Un an trop tard, peut-être? Mais, tout de même, la question
demeure. Comment était-il parvenu en possession de ce document que devait détenir le Président
défunt ou son service de secrétariat officiel ou privé? Mystère et boule de gomme! Vraiment?
Entre temps, nos amis de la Communauté Internationale, comme à l’accoutumée, prennent faits et
causes pour une partie et exigent que toutes les autres s’alignent sur celle-ci, dans une unanimité politique
absolue, comme nouvelle règle démocratique. Peu importent les travers de celle-ci et mêmes ses entorses.
On n’en a que faire. Et, si par malheur, il appert que telles parties soient en désaccord avec leur favori,
alors gare aux sanctions. À tort, à travers ou à raison. Peu importe. Évidemment, le gouvernement, lui, n’a
pas eu à se soucier de telles tracasseries. Il y a bien eu quelques pommes ostensiblement pourries dans ses
rangs, et cela, de notoriété publique. Alors, on s’est arrangé pour les en expurger, sans trop forcer sur la
dose de purgatif. Mais, le gouvernement auquel ils faisaient partie, lui, reste d’un blanc immaculé, sans
taches et sans reproches, inamovible, inébranlable sur son socle de légitimité douteuse. Pour autant que je
me souvienne, cela n’a pas toujours été la règle pour tous les gouvernements du pays. Parlez-en à Privert, à
Aristide, à Neptune, ou appelez Préval en table ronde ou nan govi, ils en connaissent tous un rayon. Mais
alors, pourquoi cet évident parti pris de la Communauté Internationale, quand les résultats sont aux
antipodes des attentes qu’elle dit professer? L’on comprendrait un peu, si, au final, la paix publique était
restaurée, la sécurité des vies et des biens de la population était garantie et si tout le monde mangeait plus
ou moins à sa faim. Mais, rien de tout cela n’a été accompli. Au contraire. L’insécurité bat son plein; la
paix publique est une chimère et la moitié de la population crève carrément de famine. Alors, c’est quoi
l’astuce? Que décèle la Communauté Internationale dans les performances gouvernementales mais
qui échappe à ma compréhension et celle de tant d’observateurs?
Pour clore le chapitre de mes interrogations, j’ai gardé le meilleur pour la fin: l’immixtion
américaine dans le dossier de l’assassinat d’un président haïtien, en territoire haïtien. Je ne me souviens
pas d’avoir connu auparavant un pareil déploiement de moyens, et pourtant, le continent américain n’en est
pas à son premier assassinat de chef d’État. Tenez. Le 30 mai 1961, sur la route de San Cristobal à Santo
Domingo, Rafael Léonidas Trujillo est assassiné à la mitraillette, de 60 balles. Il y eut également beaucoup
de complicité internationale dans cet assassinat présidentiel. Il en fut de même pour le Président Général
Anastasio Somoza. Ce dernier avait subi de graves blessures lors d’une tentative d’assassinat, mais il n’en
avait succombé que quelques jours plus tard, le 21 septembre 1956, dans un hôpital américain à Balboa, au
Panama. Et puis, il y a aussi la mort tragique et ambigüe de Salvador Allende. Il se serait suicidé d’une
rafale de mitraillette, sans l’aide de personne. Voyez-vous cela! Il doit avoir été un des rares
contorsionnistes à jamais pouvoir réaliser un tel exploit. Nul autre cas de ce genre n’a été répertorié, depuis
lors. Il y a eu aussi John F Kennedy, un autre président, celui-là, américain, à avoir été assassiné en
fonction. Un franc-tireur émérite, paraît-il, perché aux étages supérieurs d’une bibliothèque municipale, à
Dallas, aurait atteint la tête de ce Président, même à très bonne distance de sa cible. Tout un exploit, n’est-
ce pas? Mais je dérape un peu. Revenons aux magnicides extraterritoriaux. De tous ces crimes, il y a
toujours eu un dénominateur commun, un lien américain, inévitable. Cette évocation à une participation
américaine au meurtre de Jovenel Moïse était donc inéluctable. Toutefois, celui-ci semble être presque
totalement made in America. Les mercenaires colombiens auraient été membres d’une agence de sécurité
aux États-Unis. Les commanditaires connus étaient des citoyens américains, d’origine haïtienne. Ils
prétendaient être mandatés par la DEA, une agence officielle des États-Unis, vouée à la lutte contre le
trafic transnational de la drogue. De là à prétendre que les Américains étaient sinon complices, du moins

au courant du crime qui se tramait mais qu’ils se soient tenus cois, il y a un pas que beaucoup sautent
allègrement. Ce serait d’ailleurs une des raisons qui expliqueraient pourquoi ils s’investissent tellement
dans l’enquête en cours. La Justice américaine s’est déclarée compétente pour enquêter sur les crimes
ourdis sur son territoire et pour juger et sentencier leurs perpétrateurs, même en sol étranger. Le juge
américain, Mathieu Chanlatte, a été assigné à cette tâche. Et il mène bon train. Bien mieux que ses
homologues haïtiens. Par ailleurs, la Justice américaine a décidé de nommer un agent de sécurité du
ministère américain de la Justice pour gérer et présenter uniquement au juge fédéral, Jose Martinez, des
«preuves sensibles», classées «sécurité nationale», afin de protéger le travail d’infiltration d’anciens
informateurs du gouvernement américain, soupçonnés d’avoir comploté dans l’assassinat du président
Jovenel Moïse, selon ce qu’a rapporté le Miami Herald, le 28 avril 2022. Alors, on serait en droit de se
demander pourquoi tant de secrets d’État américains, dans une affaire de meurtre d’un président
haïtien, sinon la reconnaissance implicite d’être partie prenante d’un complot transnational et dont
on redouterait les retombées, si exposées au grand jour.
Je vous le disais au départ, les détails sordides du meurtre, de l’assassinat de Jovenel Moïse, chez
lui, finiront par être rendus publics un jour. Beaucoup d’eau aura alors coulé sous les ponts, d’ici là.
Toutefois, plusieurs personnes en détiennent, aujourd’hui, des bribes importantes voire des pans entiers,
mais les gardent bien par devers elles. Les auteurs de ce crime, plusieurs d’entre eux en tout cas, sont
encore vivants et veulent le rester longtemps encore, en prison ou pas. Certains, ceux qui sont en prison,
ont été interrogés par les autorités américaines mais nul ne sait exactement la teneur de leur déposition à
ces instances. Chut! Secrets d’État américains! Entre la prison, la tombe et le silence, le choix, pour eux,
semble être assez clair. Chut! On ne réveille pas les morts dans leur silence sépulcral. Les vivants aussi se
taisent et se murent dans leur silence de cimetière. C’est peut-être, tout compte fait, leur seule chance de
rester en santé et de couler des jours, dans l’inquiétude et dans la peur, certes, mais en liberté, et surtout…
en vie.
Pierre-Michel Augustin
le 10 juillet 2023.

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