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Assassinat: Rodolphe Jaar, condamné à perpétuité

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Rodolphe Jaar, qui avait plaidé coupable devant un procureur américain, d’avoir fourni un
support matériel et des ressources pour l’assassinat de Jovenel Moïse, allant même jusqu’à
soudoyer ses agents de sécurité, est condamné par José E. Martinez, juge fédéral de Miami, à
passer le reste de sa vie en prison. Selon les informations relayées dans la presse, notamment la
presse américaine, il a écopé de cette peine pour le rôle qu’il a joué auprès du groupe de
mercenaires colombiens, en les aidant à obtenir des armes pour assassiner le président haïtien,
Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021.
Le juge fédéral, José E. Martinez, a prononcé la sentence, lors d’une audience au tribunal
fédéral de Miami. Jaar a reçu la peine maximale qu’il encourait, bien qu’il ait plaidé coupable et
se soit engagé à coopérer avec les enquêteurs, dans l’espoir d’obtenir une peine plus légère. En
mars dernier, dans un document signé de l’assistant du procureur des États-Unis, Andrea
Goldbarg, de Rodolphe Jaar, ainsi que de son avocat, l’accusé a admis que les faits qui lui sont
reprochés par les États-Unis, dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, sont avérés et
affligeants. M. Jaar admet avoir «fourni un soutien matériel et des ressources, en particulier du
personnel (y compris lui-même), des fonds, du matériel et des services, en sachant et en ayant
l’intention que le soutien matériel et les ressources seraient utilisés pour préparer et exécuter la
destitution du président haïtien, Jovenel Moïse, par enlèvement et/ou assassinat». Rodolphe Jaar
a acquiescé devant l’assistant du procureur, qu’il a fourni des fonds qui ont été utilisés en partie
pour acquérir des armes, afin de faciliter l’exécution de l’opération. Il a également apporté un
soutien logistique comme de la nourriture, un logement et d’autres nécessités à divers co-
conspirateurs. Il a reconnu avoir donné de l’argent pour corrompre certains fonctionnaires
haïtiens qui étaient responsables de la sécurité du président Moïse, afin que les mercenaires
puissent avoir accès à lui, au cours de l’opération.
Dans la même lignée, un ex-ministre et un ex-sénateur ont été auditionnés par la justice
haïtienne. En effet, le mercredi 31 mai, Joaséus Nader, l’ancien ministre des Travaux Publics, a
été auditionné par le juge Walter Wesser Voltaire, dans le cadre de l’instruction de l’enquête sur
l’assassinat du président Jovenel Moïse. Également, le jeudi 1 er juin 2023, dans le cadre du
dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse, l’ex-sénateur Nènel Cassy a été entendu par le
juge d’instruction Walter Wesser Voltaire. L’ex-parlementaire considère cette audition comme
une manœuvre politique visant à détourner l’attention de la population sur les vrais problèmes du
pays.
D’autre part, dans le cadre de ses activités de monitoring des cellules de rétention (garde
à vue) du Département de l’Ouest, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)
a constaté que de nombreux commissariats et sous-commissariats font face à une surpopulation
dans leurs cellules de rétention qui sont transformées progressivement en prison, sans être
prévues pour cet usage. Au cours du mois de mai 2023, le Réseau National de Défense des
Droits Humains a visité 10 postes de police : les commissariats de Pétion-Ville, de Port-au-
Prince, de Delmas 33, de Tabarre, de Pointe-à-Raquette et d’Anse-à-Galets ; les sous-
commissariats de Cazeau, de Delmas 3 et de Carrefour Cesselesse (Lilavois 48) ainsi que le
poste de police de Gérald Bataille. En date du 23 mai 2023, le Commissariat de Port-au-Prince
affichait un effectif de 92 personnes (38 femmes et 54 hommes, gardés dans deux petites
cellules, ayant chacune une capacité maximale de 10 personnes, sans tenir compte des normes
internationales, en matière de privation de liberté qui exigent un minimum de 2,25m 2 de surface
au sol par personne. Ces cellules sont exiguës, sales et dégagent des odeurs nauséabondes, elles

n’ont pas été construites ou aménagées en vue de garder des personnes sur une longue période.
Certains détenus sont gardés au commissariat depuis plusieurs mois, voire plus d’une année, sur
ordre du Parquet, après avoir été auditionnés. D’autres y sont maintenus sur ordre de la Section
Départementale de la Police Judiciaire.
Emmanuel Saintus

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