La population haïtienne doit se marrer de voir un crapaud menacer un dragon. Maintenant, c’est
au tour des gangs de trembler de peur, face à la montée en puissance de la population haïtienne.
Plus d’une centaine de jeunes tremblotent comme des matelots devant quelques milliers de
personnes qui en ont marre et qui passent maintenant à l’offensive. Des crevures en moins. Au
suivant !
La chasse aux bandits se poursuit dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans
certaines villes de provinces. Dans plusieurs quartiers, les résidents ont dressé des barricades et
vérifient les véhicules et leurs occupants.
Des médias, dont le Journal Haïti Progrès, font valoir qu’aucun cas de kidnapping n’a été
signalé au cours des dernières 72 heures. À Laboule, la circulation automobile a repris. Un
reporter du Journal Haïti Progrès a constaté que des automobilistes utilisaient ce tronçon pour se
rendre au sud de la capitale. Les résidents de Laboule pourchassent les membres du gang et
nettoient les rues de leur quartier.
À Martissant, les automobilistes ont noté l’absence des bandits de Village-de-Dieu et de
Grand-Ravine. C’est la première fois en trois ans qu’ils n’étaient pas visibles dans des points
fixes sur le boulevard Jean-Jacques Dessalines. Des sources généralement bien informées font
état de pertes énormes pour ces deux gangs. Aujourd’hui, on meurt chez les gangs oxydés.
Pourtant, depuis le début de l’année 2023, les enlèvements, les raids, les attaques armées
et les massacres contre la population haïtienne s’étaient intensifiés dans le pays, notamment dans
les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, occasionnant, entre autres, l’assassinat de plusieurs
centaines de personnes et le viol collectif de plusieurs dizaines de femmes et de filles.
À Pernier, Marlique, Diègue, Meyotte, Cargo, Tunnel, Thomassin, Laboule, dans la
commune de Pétion-ville; à Bérette, Calebasse, Fort-Jacques, dans la commune de Kenscoff; au
Marché Salomon, à Cité-Soleil, à Bel-Air, à Caradeux, à Solino, à Delmas, dans les communes
de Port-au-Prince et de Delmas; à Source Matelas, dans la commune de Cabaret, à Onaville, dans
la commune de la Croix-des-Bouquets, ainsi que dans les communes de Liancourt, de Verrettes,
de Petite-Rivière de l’Artibonite et de Montrouis, les bandits armés avaient prouvé, si besoin en
était, qu’ils opéraient où ils voulaient et qu’ils prenaient le contrôle de toutes les zones qui les
intéressaient. Voici un résumé de ces attaques.
 Bel-Air. Entre le 28 février et le 5 mars 2023, Bel-Air a été le théâtre de violents
affrontements armés. 148 personnes ont été assassinées ou sont portées disparues, au moins 62
maisons ont été incendiées et 26 autres ont été pillées et/ou incendiées. Au moins 2 femmes, ont
été victimes de viols collectifs.
 Cargo et Tunnel. Dans la nuit du 19 au 20 mars 2023, des hommes lourdement
armés, dirigés par le chef de gang Vitelhomme Innocent, ont mené une attaque armée contre les
localités de Cargo et de Tunnel. Au moins 9 personnes ont été tuées.
 Bérette, Calebasse, Fort-Jacques. Le 31 mars 2023, des bandits armés de la base
Kraze Baryè, dirigés par Vitelhomme Innocent, ont attaqué les localités de Bérette, Calebasse et
de Fort-Jacques. Ils ont incendié des maisons et des véhicules et ont exécuté plusieurs membres
de la population.
 Onaville. Le 6 avril 2023, des bandits armés de Canaan ont lancé une offensive
contre les résidents d’Onaville, assassinant des membres de la population, pillant et incendiant
des maisons, d’autre part.

 Cité-Soleil. Du 14 au 19 avril 2023, des affrontements armés dans plusieurs
quartiers de Cité-Soleil ont occasionné l’assassinat d’au moins 70 personnes et une quarantaine
d’autres ont été blessées par balles ou à l’arme blanche.
 Source Matelas. Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2022, 72 personnes ont été
assassinées. 29 femmes et filles ont été victimes de viols collectifs et des centaines de maisons
ont été incendiées. Le bilan (estimation basse), depuis le 19 avril 2023 à Source Matelas, fait état
d’au moins une centaine de personnes assassinées.
 Debussy et Solino. Depuis la nuit du 23 au 24 avril 2023, les localités de
Debussy, au haut de Turgeau, et de Solino, zone Delmas 24, étaient sous les balles. Le bilan de
ces événements n’est pas encore connu, le RNDDH affirme que les exactions susmentionnées
provoquent la panique dans ces deux (2) zones, portant plusieurs personnes à fuir leur toit,
emportant seulement quelques effets personnels.
Toutefois, ces derniers jours, on assiste à un revirement complet de la situation. «Bwa
Kale». Une telle déclaration serait parfaitement risible, si le peuple haïtien n’avait pas autant
souffert des rafles d’hommes en pleine ville, rafles commandées par leurs dirigeants … Elle
n’inspire même pas la pitié envers ceux qui aujourd’hui en subit le courroux, car elle traduit la
folie furieuse qui s’était emparée de tous les dirigeants haïtiens ! Aujourd’hui:Bwa a kale. C’est
le revers de la médaille, la revanche impitoyable d’une population qui ne veut plus être victime
des exactions de bandits, sans résister, sans au moins se défendre…
Emmanuel Saintus