Sur le web et sur les ondes, ces 2 animateurs retiennent l’attention parce qu’ils semblent faire, de la
corruption, le thème principal de leurs émissions. Même lorsque vous remarquez qu’ils n’ont pas un
audimat comparable à certaines émissions qu’on tenterait de qualifier de « trash talking show »,
méfiez-vous car ils ont beaucoup d’auditeurs clandestins, des gens qui n’écoutent pas leurs émissions
mais qui sont au courant de tout ce qu’ils racontent ou dénoncent, mais bref. Il parait qu’il y a
quelques autorités (sado-maso quelque part) qui ne commencent pas leurs journées sans demander à
leurs attachés de presse, qu’est-ce que Roudy ou Thériel a encore dit de moi.
Quant aux contenus, les opinions divergent, et c’est humain. Pour les uns, c’est un sérum, pour les
autres c’est du vitriol et pour certains, il y a à boire et à manger dans ces machins. Après quelques
provocations d’un côté, un duel semble s’engager. Roudy, à sa manière, s’est défendu avec de
vigoureux crochets et contre-crochets, pour rester dans la boxe, ou des coups de becs et d’éperons, si
vous préférez les combats de coqs.
Du lieu où se trouvent certains, ils ont peut-être la nostalgie des polémiques entre Dieudonné Fardin
v. Christophe Charles ou Dr Mirvile v. Gérald Merceron. On se souviendra de tous les noms d’oiseaux
terminés par (i.n) que Christophe Charles attribua à Fardin. Fardin crétin, Fardin gredin, Fardin fretin
etc. Ou des échanges Mirvile/Merceron : coup de bambou d’un psychiatre ne tue pas… et Bambou
bout et tombe dans la boue. En fait, qu’a-t-on retenu de ces joutes au-delà des flèches furtives et
létales. Autre temps, autre style. Ce qu’on appelait vulgaire autrefois est devenu le real (vrai) pour
les jeunes. Le jeu « vérité ou action » fait déjà son chemin dans le pays, sans que les parents ne s’en
aperçoivent. On attend du spectacle, messieurs, ne restez pas au niveau des pâquerettes.
La spontanéité des jeunes est très appréciée mais il ne faut pas ignorer les conseils d’un de vos pairs,
Aurelsan qui vous demande de revoir les bases. En passant, le message de la chanson basique et
simple ne s’adresse pas uniquement aux jeunes.
De la corruption en Haïti, regardons les bases. Lesly Péan a fait une recension de la corruption en
Haïti à travers sa série « Économie de la corruption en Haïti, de la période coloniale jusqu’à la fin du
vingtième siècle » et surtout son classique à « l’origine de l’État ». Les livres de Péan aident un peu à
suivre le spiral de la corruption en Haïti. Si l’on veut être un peu plus éclectique, lire au moins les
quatrièmes de couverture des ouvrages de Gaspar Koenig : « discrète vertu de la corruption » ou de
Richard Easterly : the elusive quest of growth.
À quoi cela peut-il servir ? D’abord, il faudra chasser de votre esprit que je fais la promotion pour ces
auteurs ou autres mauvaises intentions. La corruption et les corrupteurs ne sont pas toujours faciles
à identifier. Les idées développées dans ces ouvrages vous aideront à ne pas parler de corde dans la
maison d’un pendu ou à aider des corrupteurs en herbe, à devenir des experts. Cela peut être utile
aussi pour cibler les corrompus les plus nocifs. D’ailleurs, le peuple le dit à qui veut l’entendre :
« bandi ak kravat pi danje ke bandi ak sapat ».
Guy Craan Md, MSc.
[email protected]
Corruption : quid du duel Roudy Sanon v. Thériel Télus ?
Published on