Alors que Montès Joseph du «Front Unifié des Transporteurs et Travailleurs d’Haïti» (FUTRAH) a averti le Gouvernement que le secteur syndical n’acceptera pas la vente des carburants dans les stations-services aux nouveaux prix : 570 gourdes pour un gallon de la gazoline, 670 gourdes le diesel et 665 gourdes pour le kérosène, le gouvernement de facto a maintenu la hausse des prix du carburant à la pompe.
Un grand nombre de stations-services dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ont été approvisionnées, a confirmé, le vendredi 11 novembre, David Turnier, responsable de l’Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers. Pour les 4 premiers jours de la réouverture du Terminal Pétrolier de Varreux, plus de 3,1 millions de gallons de produits pétroliers ont été chargés et livrés par 389 camions-citernes (1,9 million de gallons de diesel, 1,2 million de gallons de gazoline et 1000 gallons de kérosène. La vente de carburants aux consommateurs a débuté le samedi 12 novembre.
David Turnier, de l’Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers (ANADIPP), a souligné que l’alimentation des stations se poursuit comme prévu. Il a toutefois souligné des soucis pour alimenter certaines pompes, en raison du climat d’insécurité qui règne, notamment à la sortie nord de Port-au-Prince, plus précisément à Canaan. Dans le Sud aussi, a-t-il poursuivi, les compagnies qui n’ont pas accès au terminal de Thor, confrontent également des difficultés.
David Turnier a également fait savoir que certaines compagnies confrontent un problème de trésorerie pour pouvoir placer des commandes. Le coût des commandes a beaucoup augmenté, selon lui. «Le souci est réel. Chaque compagnie le confronte à sa façon et en fonction de sa relation avec les compagnies pétrolières. C’est au cas par cas. C’est un gros problème», a-t-il souligné.
Le président de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs d’Haïti (APCH), Méhu Changeux, appelle le gouvernement de facto à revenir sur sa décision d’augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché national. Le prix du carburant a baissé sur le marché international, signale-t-il, tout en demandant de respecter le décret du 9 mars 1995 sur les produits pétroliers.
Ce décret stipule que quand le prix du pétrole baisse à plus de 5 pourcent sur le marché international, il doit être réduit sur le marché national, rappelle-t-il. La population doit s’unir avec les transporteurs pour forcer le gouvernement de facto à revenir sur sa décision, poursuit-il. «Nous sommes en concertation avec toutes les associations pour savoir s’il faut rallumer le flambeau de la mobilisation», annonce Méhu Changeux.
Altidor Jean Hervé