Le pays fait face à une rareté de carburant. La situation s’est empirée depuis l’annonce, suivie de la confirmation de l’ajustement des prix des produits pétroliers par le gouvernement. Cette situation pousse les consommateurs à acheter de l’essence sur le marché informel jusqu’à 5 000 gourdes. Souvent, les produits sont de mauvaise qualité, en raison du mélange fait par les revendeurs, entraînant ainsi le blocage des moteurs de véhicules et des motocyclettes. Entre temps, l’approvisionnement en gasoil des hôpitaux constitue actuellement la plus grande urgence, en vue de sauver des vies en Haïti, alerte la Croix-Rouge Haïtienne. Par ailleurs, après plusieurs semaines de paralysie, une reprise timide des activités est constatée dans le chef-lieu du département des Nippes. Toutefois, les conséquences de la rareté des produits pétroliers se font considérablement sentir. Néanmoins à Miragoâne, l’hôpital Sainte-Thérèse a annoncé, jeudi 20 octobre, le dysfonctionnement de son service de maternité, faute de carburant.
La Croix-Rouge Haïtienne appelle tous les acteurs à la protection de la mission médicale et de l’accès humanitaire en Haïti. Elle déplore les graves impacts, causés par les violences et la pénurie de carburant, sur Haïti. Les acteurs concernés sont aussi exhortés à respecter et à protéger le personnel soignant, les moyens de transport et infrastructures médicaux, en toutes circonstances. «Dans cette période difficile qui affecte le pays, l’approvisionnement régulier d’eau et d’énergie, ainsi que l’accès aux services de santé, devient presque impossible pour la population plus vulnérable.»
Gravement touchés par la situation, beaucoup de ces services «ferment ou seront forcés à la fermeture d’ici peu, si la situation perdure, privant ainsi une grande partie de la population d’accès aux soins.», relève également la Croix-Rouge. À Miragoâne, l’hôpital Sainte-Thérèse annonce ce jeudi le dysfonctionnement de son service maternité, faute de carburant. «L’hôpital n’est plus en mesure d’effectuer des opérations… Tout ce qui concerne le bloc opératoire est suspendu jusqu’à ce que nous trouvions de l’essence», a précisé le directeur médical du plus grand centre hospitalier du département des Nippes, le Dr Donald François qui se dit attristé par cette situation.
Par ailleurs, à Port-de-Paix, la situation est calme. Les institutions bancaires et le commerce ont fonctionné le jeudi 20 octobre. Toutefois, avec le nouvel horaire de 3 jours ouvrables par semaine, beaucoup d’individus se massent devant les banques avec des files d’attente de plus en plus longues. Le transport intercommunal a repris son cours dans la région, malgré le prix exorbitant des trajets qui ont doublé, voire triplés pour certaines zones du «Far West». Les autobus qui assurent le transport vers Port-au-Prince sont toujours à l’arrêt, en raison de l’insécurité.
La situation entourant le prix du carburant a connu une légère amélioration à Port-de-Paix, au cours de cette semaine. Le prix de la gazoline est passé de 5 000 gourdes à 3 000 gourdes le gallon, et le diesel de 4 750 à 2 750 gourdes. Cette chute des prix des produits pétroliers dans le département est due en partie à l’importation de plus en plus fréquente de carburant en provenance de Ouanaminthe, commune frontalière avec la République Dominicaine.
Altidor Jean Hervé