Jean Wilfrid Bertrand, Directeur Général des Archives Nationales d’Haïti, rappelle que la Journée internationale des Archives (9 juin) a été établie afin de faire connaître le rôle des Archives, « gardiennes du temps », et valoriser le travail des archivistes dans le monde entier.
En Haïti, une heureuse initiative est venue renforcer le combat engagé, depuis 1984, par un groupe de jeunes archivistes haïtiens, tous déterminés à sauvegarder ces irremplaçables témoins de notre histoire de peuple. Toutefois, « en dépit des efforts déployés, depuis plus de 37 ans en Haïti, la menace de destruction d’un pan entier de la Mémoire Nationale, reste une épée de Damoclès suspendue au-dessus de notre Nation ».
Bertrand estime que, « plus de 50 années d’archives administratives et historiques, entreposées çà et là dans nos différentes institutions publiques, sur toute l’étendue du territoire national, ne sont pas encore versées aux Archives Nationales d’Haïti. »
De plus, le séisme de janvier 2010 laisse encore des traces dans nos archives administratives : « destruction partielle et ou totale, éparpillement des sites d’entreposage, inaccessibilité aux documents, prises de décision en dehors des informations fiables. »
Il revient aux trois Pouvoirs de l’État d’accentuer et de renforcer leur contrôle sur l’ensemble de la Mémoire administrative, affirme Jean Wilfrid Bertrand, ajoutant que l’Université d’État d’Haïti (UEH) doit pouvoir former des cadres techniques, orientés vers la prise en charge de notre Patrimoine documentaire, ce qui permettra de conserver et de valoriser la mémoire de l’action politique et administrative, et de fournir aux chercheurs les sources de l’histoire de demain. »
De son côté, la Direction Générale des Archives Nationales d’Haïti s’active pour la construction d’un bâtiment aux normes conçues pour sauvegarder, non seulement ce qui reste de la mémoire nationale, mais encore pour s’assurer de la gestion rationnelle, dans le futur, de toute la chaîne de production archivistique, depuis la création des documents dans les locaux jusqu’à ce qu’ils deviennent des documents historiques.
Emmanuel Saintus