Le vendredi 7 janvier 2022, Nesmy Manigat, le ministre de l’Éducation Nationale, qui était accompagné de deux membres de son cabinet: de l’Inspecteur Général, Louis Fritz Dorminvil, du Coordonnateur du Pôle enseignement et qualité, Joseph Job Maurice et du Directeur Départemental d’Éducation de l’Ouest, Étienne France Louisseul, a eu des échanges fructueux avec plus d’une quarantaine de lycéens, lycéennes et délégués des comités centraux, représentants une vingtaine de lycées des communes de Port-au-Prince, Delmas, Pétion-ville, Cité-Soleil, Croix-des-Bouquets, Tabarre et Carrefour. Le ministre voulait, par cet exercice de parole libre, entendre les lycéens exposer ce qu’ils vivaient en vrai dans les salles de classe et écouter leurs doléances.
Les élèves ont exposé leurs doléances au ministre, appuyées par des faits, notamment sur l’environnement sécuritaire et sanitaire des écoles, les entraves au développement du Secondaire rénové, les conditions enseignantes, la qualité et la disponibilité des manuels scolaires, les cantines scolaires, l’état des infrastructures, la santé mentale ou encore la nonchalance affichée dans l’administration de certains établissements scolaires. Le ministre Manigat s’est voulu rassurant tout en soulignant que l’ampleur de ces défis appelle à une grande mobilisation de l’État, qui devra s’étendre sur plusieurs années, et a identifié quelques pistes de solutions.
Pour contrer certaines situations qui entravent traditionnellement l’apprentissage en milieu scolaire (insécurité, pandémie, aléas climatiques, catastrophes naturelles troubles sociaux politiques…), Manigat a annoncé la disponibilité, sous peu, de programmes dédiés à l’apprentissage personnel via la plateforme numérique (Lycée 2.0) qui sera accessible «en ligne» ou «hors ligne». Cette plateforme offrira, exclusivement aux élèves du secondaire et ceux des classes d’examens officiels, l’opportunité de continuer à apprendre, de façon autonome, n’importe où et n’importe quand.
Le ministre est convaincu que «la salle de classe traditionnelle n’est plus le seul moyen de transmission des savoirs». Il a souligné que la disponibilité des ressources pédagogiques numériques ne doit pas être perçue comme une réponse au dysfonctionnement des écoles mais qu’il s‘agit de la direction à prendre, car elle permet un apprentissage plus performant et mieux adapté au contexte de l’évolution du monde. En ce qui concerne le présentiel, une tablette, propriété du Ministère, dotée d’un programme d’apprentissage ayant des ressources liées aux disciplines du secondaire, sera confiée en prêt aux élèves du secondaire 4. Il y en aura également pour les enseignants. Ce programme sera implémenté dans les lycées en situation difficile dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Une expérience pilote, avec la tablette numérique, appelée encore par le ministre: «Livre unique», démarrera à l’occasion de la reprise des activités scolaires au lycée national de La Saline.
Emmanuel Saintus