Depuis le lundi 20 décembre, un mouvement de protestations a été déclenché par des riveraines et riverains, dans divers quartiers de la capitale, pour exiger un accompagnement social de l’État en leur faveur. Ce mardi 21 décembre 2021, la circulation automobile a été encore perturbée en plusieurs endroits dans la capitale, Port-au-Prince. Des barricades de pneus usagés enflammés ont été dressées, tôt ce mardi matin, 21 décembre 2021, au niveau de l’avenue Poupelard, l’avenue Martin Luther King, communément appelé «Nazon», et de la municipalité de Delmas, entre autres, provoquant des embouteillages considérables qui y ont duré plusieurs heures.
Un camion-citerne transportant de l’eau et une camionnette ont été mis au travers de la route de Nazon, à la rue Caravelle, où plusieurs véhicules privés et de transport en commun ont été contraints de faire demi-tour.
Entre temps, les États-Unis continuent d’appeler à un dialogue inter-haïtien pour résoudre la crise. Le sous-secrétaire d’État américain aux Affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État, Brian A. Nichols, lors d’une téléconférence avec des journalistes, a déclaré: «nous avons également convenu que le dialogue politique doit se poursuivre, entre tous les secteurs de la société haïtienne, pour parvenir à un consensus sur un accord politique». Le Département d’État américain a souligné combien les efforts collectifs d’aujourd’hui démontrent la volonté politique d’aider Haïti à forger un large consensus, pour l’établissement d’un gouvernement stable et démocratique.
Parallèlement, Christopher Johnson, le porte-parole de l’Ambassade des États-Unis en Haïti, a souligné, de son côté, que l’administration Biden attend encore une solution haïtienne à la crise, issue d’une concertation des acteurs politiques, du secteur privé des affaires ainsi que de la société. «Les leaders religieux et les membres de la diaspora doivent également participer à l’élaboration d’une solution dirigée par les Haïtiens pouvant conduire à des élections, lorsque les conditions sur le terrain le permettent», a-t-il poursuivi.
Pour sa part, le leader du GREH se montre dubitatif concernant les accords. «Il n’y a pas d’accord, mais des propositions qui doivent être fusionnées. Que des gens du même bord s’entendent sur une proposition de sortie de crise commune, est un minimum. Mais maintenant, il doit y avoir négociation pour que le document final fasse consensus au sein de la société.» Mais le colonel Rébu est persuadé que cette absence d’accord entre les accords met également les partenaires internationaux d’Haïti dans une position délicate. «L’administration Biden est condamnée à faire quelque chose pour Haïti. Pour l’instant, elle s’abrite sous une ombrelle internationale, parce que nous sommes incapables de dégager un leadership haïtien.»
Comme beaucoup de commentateurs de l’actualité haïtienne, Himmler Rébu a la sensation qu’une entente locale est indispensable pour sortir de l’état de crise. C’est un sentiment que l’on pourrait qualifier de prémonitoire, connaissant le personnage.
Emmanuel Saintus