«La police nationale d’Haïti précise que, contrairement aux allégations diffusées par le media colombien, Noticias Caracol, les indices et autres informations collectés, dans le cadre de l’enquête, ne révèlent aucun lien avec le premier ministre en place et les suspects», souligne la PNH, dans la note.
En réaction, le média colombien garde sa même position. «Des chercheurs consultés par Noticias Caracol aux États-Unis, en République dominicaine, en Haïti, au Panama et en Colombie, ont confirmé qu’il existe des indices sérieux qui désignent le Premier ministre haïtien comme un homme-clé derrière l’assassinat du président Moïse», a écrit l’unité d’enquête de Noticias Caracol, dans un article publié, peu de temps après la conférence de presse du Premier ministre haïtien.
Le Premier ministre a. i., de facto / panzouiste, Claude Joseph, dit ne pas accorder trop d’importance aux révélations du média colombien, Noticias Caracol, faisant croire qu’il serait lié à l’assassinat du président Jovenel Moïse. Il a dit croire que ces accusations participent d’une campagne visant à assassiner son caractère.
«Le journal me cite, comme Premier ministre en novembre 2020, alors que j’étais ministre des Affaires étrangères», a répondu M. Joseph, qui a rappelé que les polices haïtienne et colombienne ont déjà rejeté ces accusations. Le chef du gouvernement par intérim a tenu à rappeler que les enquêteurs étrangers, notamment ceux du Federal Bureau of Investigation (FBI) sont arrivés en Haïti, suite à sa demande. «Ils peuvent m’assassiner, comme ils ont assassiné le président. Mais ils ne peuvent pas assassiner mon caractère», a martelé le chef de la Primature, qui a renouvelé son engagement à travailler pour l’aboutissement de l’enquête. «Je garde mon courage. Ou bien vous m’assassinez, ou bien l’enquête aboutit», a-t-il avancé.
La Police Nationale d’Haïti et l’Ambassade d’Haïti en Colombie ont démenti les allégations, selon lesquelles, Claude Joseph serait lié à l’assassinat du président Jovenel Moïse. Cependant, Noticias Caracol persiste et signe et dit avoir appris que les autorités de plusieurs pays, dont Haïti, détiennent des aveux dans lesquels la participation présumée du premier ministre au complot a été évoquée. Le journal Colombien note que les déclarations des autorités haïtiennes contrastent avec les conclusions du FBI et d’autres juridictions, dans lesquelles le nom du Premier ministre a été mentionné par des dénonciateurs.
Selon le journal, les enquêtes du FBI indexe Claude Joseph comme l’un des principaux auteurs intellectuels du meurtre de Jovenel Moïse. «Au départ, le plan aurait été de kidnapper Moïse, afin que l’actuel président en exercice, Claude Joseph, puisse accéder au pouvoir. Le crime aurait été planifié depuis novembre 2020, au siège de la CTU Security à Miami,» a précisé le journal colombien. «Dans le bâtiment de la CTU, 6 personnes-clés se seraient réunies : le président de la CTU, Antonio Intriago ; le Colombien lié à la CTU, Arcángel Pretelt, l’un des Haïtiens-Américains détenus, James Solages ; le docteur Christian Emmanuel Sanon, le frère d’un capitaine colombien à la retraite, Jhonatan Rivera García, et un diplomate haïtien nommé Ashkard», a indiqué Noticias Caracol. Des enregistrements d’appels téléphoniques et des photographies du Premier ministre avec les mercenaires colombiens, auraient été découverts.
Cerise sur le gâteau, le samedi 17 juillet la police haïtienne a émis un mandat de recherche à l’encontre d’un homme d’affaires haïtien, basé au Canada, comme nouveau suspect dans l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, le 7 juillet. L’homme a été identifié comme étant Ashkard Joseph Pierre, que la police considère comme très dangereux et qu’elle recherche pour meurtre et vol à main armée. Cependant, le journal de la Colombie, «Noticias Caracol», avait déjà révélé la présence de celui-ci à une rencontre en Floride, à laquelle Claude Joseph aurait participé pour lancer le plan de l’opération d’assassinat de Jovenel Moïse.
De plus, le journal américain «The Washington Post» contredit la PNH. «The Washington Post» a publié que la réunion au cours de laquelle Christian Emmanuel Sanon, qui aspirait à la présidence d’Haïti, a exposé son plan, n’a pas eu lieu dans un hôtel de la République Dominicaine, comme l’a affirmé la Police Nationale d’Haïti (PNH). Selon des documents obtenus par le journal américain, la réunion s’est tenue dans une salle de conférence à Fort Lauderdale, en Floride.
De plus, 24 policiers assuraient la sécurité de Moïse. 24 policiers étaient affectés à la sécurité du Président de facto, Jovenel Moïse, assassiné chez lui, a fait savoir Léon Charles, Directeur Général a. i. de facto de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Entre autres, un 5e policier, dont l’identité n’a pas été révélée, a été placé en isolement, dans le cadre de l’enquête administrative sur l’assassinat de Jovenel Moïse, a informé Léon Charles, le Directeur Général a. i. de la Police Nationale d’Haïti (PNH). De plus, il a rappelé que les quatre anciens responsables de la sécurité présidentielle, à savoir: Dimitri Hérard, responsable de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), Léandre Pierre Osman, de l’USP, Eddy Amazan, responsable du Cat Team et Jean Aguel Civil, de la Coordination Générale de la sécurité présidentielle, sont interdits de quitter le pays…
Le mercredi 14 juillet, Léon Charles, le Directeur Général a. i., de facto de la Police Nationale d’Haïti (PNH), a fait un suivi sur les enquêtes en cours, sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Sur le plan administratif, 24 mesures conservatoires ont été prises à l’encontre de plusieurs policiers affectés à la sécurité présidentielle et responsables d’unités et 4 sont placés en isolement. Parmi les points importants et nouveaux, la présentation d’une photo, sur laquelle figurent des auteurs intellectuels de l’attentat dont Christian Emmanuel Sanon, James Solages, Joël John Joseph, des responsables techniques et financiers de l’opération, réunis dans un hôtel à Santo Domingo qui planifiaient l’assassinat du Président Moïse, selon Léon Charles qui a précisé que certains sur la photo ont déjà été arrêtés et que l’ex-sénateur John Joël Joseph, présent à cette réunion, est toujours activement recherché…
Léon Charles a indiqué que la police avait émis quatre avis de recherche, dans le cadre de l’assassinat du Président Jovenel Moïse : Joseph Félix Badio, un ancien fonctionnaire, Coordonnateur de l’opération, responsable de la logistique, la location des maisons, l’achat d’équipements etc. ; John Joel Joseph, ex-sénateur de l’Ouest, élu sous la bannière INITE, farouche opposant au PHTK, Trésorier de l’opération, coordination des rencontres, location de véhicule et paiements de matériels; Rodolphe Jaar, homme d’affaires et dirigeant de plusieurs entreprises, Coordonnateur de l’opération sur le terrain, hébergement de membres du commando à Laboule 22, paiements de matériels et financement; Gordon Phenil Désir, responsable de la location des véhicules, de la coordination des rencontres avec les mercenaires et du paiement de matériels.
Charles a précisé que d’autres personnes étaient recherchées mais qu’aucun avis de recherche n’avait été émis pour le moment, pour éviter d’éveiller leur attention et de nuire à l’enquête. Pour le moment 5 Haïtiens ont été arrêtés :James Solages. Joseph Vincent, Christian Emmanuel Sanon, auxquels s’ajoutent Reynaldo Corvington et Gilbert Dragon, les deux dernières arrestations.
De son côté, la police colombienne a indiqué, le vendredi 15 juillet, que les personnes accusées et arrêtées, dans le cadre de l’enquête autour de l’assassinat du président d’Haïti, Jovenel Moïse, avaient reçu l’ordre de commettre cet acte, trois jours à l’avance, après une rencontre avec Joseph Félix Badio. Ce dernier, frappé par une mesure d’interdiction de départ prise par les autorités haïtiennes, est un ancien employé de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC). Selon la police colombienne, c’est Joseph Félix Badio qui a ordonné aux retraités de l’armée colombienne, Duberney Capador et Germán Rivera, d’assassiner le président.
Le nom de Joseph Félix Badio a été cité comme l’un des présumés auteurs intellectuels de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Joseph Félix Badio est un ancien fonctionnaire du ministère de la Justice et travaillait, notamment, pour le compte de la Commission de lutte contre la corruption, auprès du Service général des renseignements, racontent des mercenaires colombiens: Duberney Capador et Germán Rivera. «Ces derniers avaient pour mission d’assassiner le président d’Haïti», a déclaré, le vendredi 15 juillet, le directeur de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas, lors d’une intervention publique.
La police colombienne a réitéré que les enquêtes montrent que le sergent à la retraite de l’armée colombienne, Capador, décédé à Port-au-Prince, a participé à des réunions entre «des personnes qui travaillaient pour la société CTU Security Services» et celui qui est considéré comme le chef du complot contre le président haïtien, Emmanuel Sanon, médecin résident américain.
Le capitaine à la retraite de l’armée colombienne Germán Rivera a été informé «de cette réunion pour l’embauche initiale des services de sécurité», a déclaré Vargas, précisant que c’est après la rencontre que les billets d’avion ont été achetés via la société Worldwide Capital, de l’équatorien Walter Veintemilla.
La police colombienne révèle qu’au départ, quatre personnes ont voyagé pour ces «services de sécurité» à partir de fin avril et mai, puis 20 autres personnes les ont rejointes en juin, qui ont fourni des «services de sécurité par groupe de sept» pendant trois semaines.
«En juin dernier, lors d’une réunion avec Joseph Felix Badio et une autre personne appelée «Ascar», German Rivera et Duberney Capador sont informés que le président va être arrêté», a poursuivi Vargas.
Depuis, le groupe s’est installé dans une maison proche de la résidence présidentielle, avec en leur possession, plusieurs véhicules, et «a commencé une formation criminelle». Mais ce n’est que trois jours avant, que Badio ordonne à Capador et Rivera qu’ils doivent assassiner le président, selon le récit de la police colombienne.
Jovenel Moïse a été assassiné le 7 juillet, en sa résidence à Pèlerin 5, lors d’une attaque armée au cours de laquelle son épouse, Martine, a également été blessée, et à ce jour, 23 personnes ont été arrêtées, dont 18 ex-militaires colombiens et cinq Haïtiens. Des mesures conservatoires ont été prises contre 24 agents et chefs des unités de sécurité présidentielle.
Emmanuel Saintus