Une Commission de l’Organisation des États Américains (OEA) est attendue en Haïti dans les prochains jours. Cette équipe aura pour tâche de «réunir les soi-disant acteurs politiques du pouvoir de facto en place et ceux d’une frange de l’opposition».
«Face à l’instabilité actuelle et le chaos qui sévissent dans le pays, il convient de trouver une solution durable à la crise politique qui menace de saper les fondements mêmes de la nation», a-t-on lu dans une correspondance de la Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD), adressée, en date du 23 avril 2021, à l’Ambassadeur Elisa Ruiz Diaz Bareiro, Présidente du Conseil Permanent de l’Organisation des États Américains (OEA).
Cette lettre fait suite à la Résolution 1168 adoptée le 17 mars 2021 par le Conseil Permanent de l’Organisation des États Américains, traduisant l’attention que les membres du Conseil Permanent portent sur la situation qui prévaut en Haïti, surtout en ce qui concerne les violations de la Constitution, la non-tenue des élections régulières dans le temps imparti par la loi, la gouvernance par décret, les violations systématiques des droits de la personne humaine et la dégradation accélérée de l’environnement sécuritaire.
Ce dialogue qui, pour l’OEA, est la meilleure solution pour sortir le pays de la crise, reste cependant un défi de taille dans sa matérialisation, quoique l’organisation ait dit miser beaucoup sur le fait qu’elle a une longue histoire en Haïti, en matière de facilitation d’atmosphère de dialogue. Du bluff!!!
De plus, de nombreux acteurs politiques et de la société civile rappellent que, cette même organisation, qui veut jouer le rôle de médiateur dans la crise politique, avait échoué à maintes reprises à résoudre la crise haïtienne et, de plus, le chef de l’OEA, Luis Almagro, a toujours apporté son appui sans réserve, au dictateur Jovenel Moïse, faisant croire que son mandat prendra fin en 2022.
De son côté, Justice et Solidarité demande à la Communauté Internationale de ne plus supporter les actions de Jovenel Moïse. Organisation de la société civile, défenseur des libertés individuelles, de promotion et de défense des droits humains, Justice et Solidarité (JS) s’inquiète face à la situation de l’insécurité qui règne en seigneur dans les coins et les recoins du pays et qui déstabilise tous les systèmes de fonctionnement et de vies en Haïti.
Le Sénateur Joseph Lambert, quant à lui, recommande une intervention militaire armée, étrangère en Haïti, pour résoudre la crise. Le sénateur Joseph Lambert, Président de la Chambre haute, recommande une intervention armée de l’internationale, pour résoudre le problème de l’insécurité en Haïti. «Peu importe ce que pensent les autres, je dois faire cette suggestion. On constate que la police est incapable de ramener la paix et la tranquillité dans les zones de non-droit. C’est le même constat pour l’armée. Il n’y a qu’une solution: solliciter et accepter, de la communauté internationale, une assistance logistique et opérationnelle armée, pour déloger les bandits, ramener la paix et la tranquillité».
Le président du Sénat, Joseph Lambert, ne voit pas l’organisation des élections en Haïti sans une assistance logistique et opérationnelle armée de la communauté internationale. Participant, le 1er mai 2021, à la fête patronale Saint-Jacques et Saint-Philippe dans la ville de Jacmel (département du Sud-Est), le président du Sénat haïtien s’est exprimé quant à la faisabilité des prochaines élections en Haïti. Pour le sénateur Joseph Lambert, l’organisation des prochaines élections restera un rêve chimérique, sans une assistance logistique et opérationnelle armée de la communauté internationale. Pour justifier sa déclaration, l’homme politique a évoqué la situation sécuritaire du pays qui, à son avis, obstrue aujourd’hui toute possibilité d’une campagne saine et paisible des partis politiques. Avant de parler d’élections, le deuxième personnage le plus important de la République croit qu’il faut d’abord s’assurer de la bonne marche des activités à travers, bien sûr, la sécurité pour tous. «Comment peut-on demander à un candidat d’aller faire campagne dans le fief de Bougòy, Ti Lapli, 400 Mawozo, Village-de-Dieu, Barbecue et consorts», s’est interrogé l’homme politique qui se montre plus que sceptique. À son avis, seuls ceux qui leur ressemblent peuvent se lancer dans une telle aventure.
Emmanuel Saintus