Bien que le pays ait défié tous les pronostics apocalyptiques concernant l’effet de la pandémie de COVID-19, les récentes remontées des cas de contamination laissent perplexes les autorités haïtiennes. Quant à une deuxième vague plus dangereuse, au cours de la période des fêtes de fin d’année et du nouvel an qui traînent, le plus souvent, la grande foule, les autorités sanitaires disent observer, ces dernières semaines, une augmentation des cas de coronavirus dans le pays.
À cet effet, dans un communiqué, la ministre de la Santé, le Dr Marie Gréta Roy Clément, a rappelé, à la population, l’urgence de l’application stricte, dans les espaces publics, des mesures-barrières, à savoir : lavage systématique des mains avec l’installation de points d’eau dans les lieux publics; respect de la distanciation physique, au moins 1 mètre 50, entre chaque personne dans les endroits de grande affluence comme les banques, les restaurants, les night-clubs, les supermarchés, les magasins et également dans l’administration publique; port systématique du masque obligatoire, non seulement dans ces espaces mais également dans les rues, les taxis, les taxis-motos, les lieux publics ouverts.
«La circulation du coronavirus est encore très active chez nous, avec des risques de voir la situation se détériorer, vu la multiplication des activités de fêtes de fin d’années, organisées un peu partout sur le territoire et qui drainent des foules immenses, sans l’application des précautions recommandées par le ministère», a poursuivi le communiqué.
En 5 jours, soit, du 22 au 26 décembre dernier, les autorités sanitaires disent avoir enregistré 181 cas de coronavirus dans le pays. Ce qui représente une augmentation considérable par rapport aux mois d’octobre et de novembre. Face à cette situation, dans ce communiqué publié le 30 décembre, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) porte à l’attention de la population qu’une augmentation des cas de COVID-19 est en train d’être observée dans le pays. Le MSPP a rappelé, à tout un chacun, la nécessité de respecter scrupuleusement les gestes- barrières « afin d’éviter une seconde vague qui pourrait créer plus de dégâts humains et affaiblir davantage notre système de santé».
Le Directeur général du MSPP, le docteur Adrien, a exprimé sa préoccupation face à cette situation, car, selon lui, les Haïtiens se sont relâchés après la première vague. Ils ont assez clairement baissé la garde, déplore le responsable. Alors qu’il faudrait, selon lui, prendre conscience que la maladie évolue par phase et au contraire redoubler de vigilance. Une 2e vague était prévisible, reconnaît le docteur Adrien, rappelant que, jusqu’ici, le pays a privilégié le combat au niveau communautaire, tout en testant uniquement les personnes qui présentaient des symptômes. Toutefois, pour l’instant, le pire n’est pas envisagé, bien qu’il ne soit pas certain que la 2e vague sera aussi clémente que la précédente pour Haïti.
«Le confinement n’est pas souhaitable, en raison de son effet sur le bien-être de la population. Il n’est pas non plus question, pour l’instant, d’imposer le vaccin, même s’il est possible que des circonstances impliquent une vaccination», a fait savoir le Dr Adrien.
Altidor Jean Hervé