Les paroles et les promesses politiques n’engagent que ceux qui les écoutent. Les diversions des Moïse qui se sont cru les seuls à pouvoir sortir Haïti de l’abîme, ont été révélées à l’occasion de la célébration du 217e anniversaire de la Bataille de Vertières. Ceux qui écoutent les Moïse dans leur propos, perdent leurs temps.
Jean-Charles Moïse, en tant que responsable du Parti Pitit Dessalines, manque de capacité pour voir ce qui se passe autour de lui. Il devrait savoir que les macoutes n’ont que leurs armes pour dialoguer. On ne peut pas prêcher le dialogue aux instigateurs de violence et de haine. Pour avoir la paix, il faudrait juste les pousser à la porte de sortie.
Le secrétaire général de la Plateforme Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse, à la tête de quelques centaines de manifestants, a délivré comme annoncé, le 18 novembre 2020, un message devant les locaux de l’ambassade américaine, à Port-au-Prince. À travers ce message, le leader de la Plateforme Pitit Dessalines a préféré critiquer l’Opposition Démocratique, au lieu de dénoncer la complicité des États-Unis dans la situation désastreuse que connaît le pays. Aussi, a-t-il qualifié de victoire du peuple haïtien, sa présence devant l’ambassade américaine. Il a également attaqué certaines personnalités de la presse haïtienne dans la lutte contre le pouvoir PHTK, comme: Jean Monard Métellus (Caraïbes FM); Me Morin (RCH 2000) et Rony Colin (PDG de la Radio Zenith FM). Il leur demande de se ressaisir.
Pour sa part, Jovenel Moïse, lors de sa prise de parole, à l’occasion d’une cérémonie au Palais national, pour marquer le 217e anniversaire de la Bataille de Vertières, continue à faire des promesses fallacieuses. Il a, pour une énième fois, promis de donner du courant électrique 24 sur 24, partout à travers le territoire. Jovenel Moïse a critiqué le fait que le Trésor public dépensait 20 millions de dollars pour seulement 4 à 5 heures d’électricité dans certaines zones. Selon le président, avec seulement six millions de dollars dépensés maintenant, les progrès sont visibles. «Dans les jours qui viennent, tout le pays sera alimenté en électricité 24 sur 24 avec ces mêmes 20 millions de dollars», a déclaré Jovenel Moïse. Il a tenté d’expliquer que les réformes qu’il entreprend dans le secteur de l’énergie sont à la base de l’insécurité qui prévaut ces derniers temps, dans le pays. «Mwen nan mitan dife e m ap janbe yo», a déclaré le président, comme pour souligner que les changements qu’il apporte dans le secteur de l’énergie lui causent bien de problèmes. «Le pays s’enflamme parce qu’il y a des gros intérêts qui sont menacés». «M ap di w, ou menm ki santi enterè pa w menase, fè atansyon, paske se Leta ki menase enterè pa w pou enterè pèp la. Si vous ne pouvez pas comprendre, l’État vous fera comprendre. C’est mon rôle, comme chef de l’État, je vous ferez comprendre», a menacé le président, soulignant au passage qu’aujourd’hui, plus de 50 communes à travers le pays reçoivent entre 12 à 18 heures d’électricité par jour.
Par ailleurs, la conseillère du barreau des avocats de Port-au-Prince, Rose-Berthe Augustin, a estimé que les propos du président Jovenel Moïse, fixant la mort du bâtonnier Monferrier Dorval à 10h13, extrêmement suspects : «Comment le chef de l’État peut-il être plus précis que le légiste concernant l’heure du décès du maître Dorval?» s’est-elle interrogée mardi, pendant le grand journal du soir de Radio Métropole. Elle a également exprimé sa préoccupation suite à un certain nombre de faits troublants entourant l’affaire, tels que l’effraction du domicile de la victime et le vol du corps du délit, au sein même du parquet de Port au Prince.
En outre, maître Augustin estime que la position du président de la République qui n’a répondu à aucune demande de constitution d’une commission d’enquête indépendante et internationale, est suspecte: «Nous ne demandons pas une immixtion du chef de l’État dans les affaires de la justice mais qu’il donne les moyens au juge d’instruction pour établir les faits. La présence d’experts internationaux n’affaiblira pas le pouvoir de la justice. Elle lui permettra de faire jeu égal avec les assassins qui paraissent extrêmement puissants.»
Assimilant le comportement de Jovenel Moïse à une forme d’indifférence ou d’hypocrisie, la conseillère au Barreau, se dit très inquiète, concernant les chances que l’enquête aboutisse et qu’un procès se tienne ensuite.
Victor Benoit, le président du parti Rassemblement Social-Démocrate pour le Progrès d’Haïti (Rasanbleman) demande que l’opposition ne négocie pas avec Jovenel Moïse et qu’elle n’est pas demandeuse de tractations : «Il n’y a aucun point de convergence, le chef de l’État n’est pas prêt à faire des sacrifices pour le pays, pourquoi parlerions-nous avec lui?».
En outre, l’ancien ministre des Affaires sociales appelle une nouvelle fois le président à quitter le pouvoir le 7 février 2021, conformément à l’article 134-2 de la Constitution de 1987 amendée. Ce serait une porte de sortie honorable pour lui, a-t-il ajouté mardi, pendant le grand journal du soir de Radio Métropole. Mais en attendant, l’ancien dirigeant de la Fusion des socio-démocrates déclare que le chef de l’État aspire à diriger de manière autocratique. «Jovenel Moïse veut un retour à un régime présidentiel pur et dur, et trompe les citoyens en leur faisant croire qu’un vice-président remplacera avantageusement un premier ministre». Critiquant la position rétrograde du président de la République, Victor Benoit appelle le peuple haïtien à lutter pour préserver les acquis de 1987.
Emmanuel Saintus