Ces derniers jours, pas une semaine ne se passe, sans qu’un policier ne soit abattu par les gangs armés en Haïti. Ceux qui sont là pour protéger n’arrivent même pas à se protéger eux-mêmes et sont les proies des bandits armés.
L’assassin de Mikerlange François, l’agente de la Brigade d’intervention Motorisée (BIM), a été arrêté, quelques jours après son crime, par la Police Nationale d’Haïti, dans la commune de Cavaillon (département du Sud).
Robenson Saindor a été arrêté, avec en sa possession, l’arme de service de la policière. Il s’agit d’un Taurus 9mm. Le Gluck 40 qui l’aurait tué a été également retrouvé entre les mains du présumé criminel. Selon Jacques Joël Orival, Directeur Départemental du Sud, Robenson Saindor a été arrêté, alors qu’il était à bord d’une motocyclette, pour se rendre dans la ville de Dame-Marie.
Rappelons que le samedi 17 octobre, dans la soirée, la policière Mikerlange François a été atteinte mortellement par plusieurs balles, dont trois (3) dans le dos et deux (2) à la tête, dans une discothèque à Pétion-ville. La policière Mikerlange François (Agent III) était issue de la 19ème promotion et travaillait au sein de la Brigade d’Intervention Motorisée (BIM).
Exécution sommaire d’un policier…
Dans une note datée du 18 octobre, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a dénoncé et condamné « les agissements barbares » des agents de la Direction Centrale de la Police Judiciaire à l’Hôtel Révélation (Delmas 35), dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 octobre.
«Les policiers du SWAT et de la BRI sont entrés par effraction dans l’hôtel, ont terrorisé les clients et les agents de sécurité, puis ont abattu d’une balle dans la tête, l’agent Jean Osner Glezil qui ne s’était pas identifié. Une balle dans la tête ne peut avoir été tirée par accident. Pour éviter une investigation, les policiers se sont emparés du serveur du système de sécurité de l’hôtel Révélation», a déclaré le responsable de l’OPC, dont les services ont effectué une enquête de proximité. Et l’OPC d’ajouter: « Entrés par effraction dans l’enceinte de l’hôtel, sous prétexte qu’ils étaient à la recherche d’un chef de gang, les policiers ont terrorisé, pendant des heures, les employés, ont menotté injustement les agents de sécurité de l’hôtel et tué Jean Rosner Glezil, un agent de la Police Nationale d’Haïti (PNH), affecté à l’Unité de Sécurité Générale du Palais National qui se trouvait dans une chambre de l’hôtel avec sa compagne. Bien qu’il se soit identifié, il a été abattu par ses frères d’armes qui sont partis avec le serveur du système de surveillance de l’hôtel pour éliminer toutes preuves».
«L’OPC condamne les explications mensongères du Commissaire Michel-Ange Louis-Jeune, Porte-Parole de la Police nationale, faisant croire que le policier Jean Rosner Glezil ne s’était pas identifié», ce qui sous-entend que les policiers étaient en état de légitime défense, et exprime son inquiétude et sa vive préoccupation, face au comportement des responsables du Haut commandement de l’institution policière qui banalisent le droit à la vie et encouragent, par leur inaction et le refus de sanctionner, les exactions des membres de la PNH».
L’OPC s’interroge: «Que peuvent espérer de simples citoyens et citoyennes, en matière de sécurité et de protection, quand le Haut commandement, à travers son Porte-Parole, minimise une exécution sommaire, commise sur l’un de ses membres?» Il rappelle au Haut Commandement de la PNH qu’il a «l’obligation juridique de sanctionner ses membres, responsables de violations de droits humains. Sinon, ils seront tenus pour responsables de ces exactions et exposés à des éventuelles poursuites pénales.»
Par ailleurs, le jeudi 15 octobre, le véhicule dans lequel se trouvait Julsène Edouard, Administrateur de la Direction de l’Administration Générale des Douanes, a été la cible d’individus qui ont ouvert le feu au passage du véhicule. Julsène Edouard a été légèrement blessé, alors que son chauffeur, gravement touché, a été transporté d’urgence à l’hôpital.
Saintus Emmanuel