La tentative de Jovenel Moïse de mettre en œuvre un CEP «Bizango» a été critiquée par différents secteurs de la vie nationale. Jovenel Moïse et ses amis complotaient en vue de la mise en place d’un CEP avec des personnages fictifs, dans l’objectif d’organiser une élection pourrie pour maintenir le PHTK au pouvoir.
Contrairement à ce que disent les propagandistes du pouvoir, le secteur syndical a dit ne pas avoir désigné de représentant au Conseil électoral provisoire. Duclos Bénissoit, coordonnateur du Mouvement unifié des transports en Haïti (MUTH), a expliqué que le chef de cabinet du chef de l’État avait invité quatre organisations syndicales à désigner un représentant au Conseil électoral provisoire. Trois d’entre elles avaient déjà exprimé leur refus de donner suite à la requête du chef du cabinet du président de la République. «Les syndicalistes avaient appelé le chef de l’État à trouver une entente avec les acteurs politiques», a dit le syndicaliste.
À date, les organisations syndicales ne se sont jamais réunies sur cette affaire, alors que la lettre d’invitation a été transmise depuis le 31 juillet 2020, a révélé Duclos Bénissoit, indiquant qu’elles n’ont pas changé de position. «La question des élections concerne d’abord les partis politiques, et puisqu’on est dans une situation de fait, il faut un consensus», a recommandé le coordonnateur du MUTH, estimant que le président est en train d’agir sous la pression de la Communauté internationale. Toutefois, il croit que les agissements du président Jovenel Moïse ne feront que diviser le pays davantage.
Pour la POHDH, le président n’a aucune autorité légale et constitutionnelle pour mettre sur pied un Conseil électoral provisoire, de manière unilatérale. Tous les Conseils électoraux provisoires qu’on a mis sur pied, jusqu’à présent, ont été le fruit de consensus politique.
«La POHDH n’a pas été invitée à désigner de représentant pour le secteur des droits humains au Conseil électoral provisoire. Mais, si tel était le cas, elle aurait répondu négativement», a déclaré Alermy Pierrevilus, Secrétaire exécutif de la POHDH. Il a critiqué le choix du chef de l’État d’agir en solo.
De plus, le pasteur Maxo Joseph, responsable de l’organisation Vision pour Haïti et pour le monde (VIHAMO), a dénoncé le choix du chef de l’État de court-circuiter les organisations qui ont toujours été invitées à désigner leur représentant au Conseil électoral provisoire. «En agissant ainsi, le chef de l’État prouve qu’il veut en finir avec l’unité au sein non seulement du secteur protestant, mais aussi au sein de toutes les organisations de la société civile», a-t-il fait savoir, tout en lançant une mise en garde aux responsables du comité exécutif de la Force des églises évangéliques pour le développement social (FOEEDES) qui a été invitée par le chef de cabinet du président de la République à désigner le représentant du secteur protestant au Conseil électoral. Le pasteur Richard Thomas, le numéro 1 du FOEEDES, n’endossera pas une telle responsabilité, a indiqué Maxo Joseph, rappelant que la Fédération protestante d’Haïti est l’organe qui a toujours eu cette prérogative.
Emmanuel Saintus