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Les spectacles virtuels des artistes haïtiens: Entre récolter de l’argent et/ou satisfaire les fans

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À cette ère virtuelle, télémédecine, télétravail et autres, les artistes haïtiens de partout et de toute tendance rentrent dans ce jeu, et donc organisent des spectacles virtuels. En passant entre autres par les tendances «Racines», du Rap, du Compas, du Gospel et du Slam, les artistes et groupes haïtiens ne cessent de nous livrer des concerts virtuels où une bonne connexion suffit pour savourer les morceaux préférés de chaque artiste/groupe.

Ces concerts virtuels, pour répondre aux effets de la pandémie, ont un coût qui nécessite une analyse pointue si l’on s’approche de l’économie des spectacles ou des spectacles vivants. En effet, s’il est vrai que les fans et les intéressés, depuis leur chez-soi bénéficient des concerts dont ils n’ont rien payé, car la billetterie n’est plus de mise. Toutefois, l’organisation de ces spectacles oblige la mobilisation des moyens économiques, techniques et humains. En fait, il faut organiser le plateau du spectacle, la sonorisation, les instruments, l’éclairage, les décors, etc. Tout ceci a un coût, et le personnel ou le professionnel recruté, souvent exige des frais ou un salaire. Ce qui est normal, surtout s’il n’est pas du staff organisateur.

Puisque généralement, on affiche des sponsors et/ou des partenaires, on pourrait se demander si ces derniers couvrent toutes les dépenses. Ou au contraire, les recettes cumulées s’y ajoutent pour couvrir ces dépenses. Ou encore, pourquoi on cherche à récolter des fonds lors des concerts virtuels? Comment savoir s’il y a un gain, si l’objectif était économique, dans l’organisation des spectacles? Pourquoi des informations ne sont-elles pas disponibles pour pouvoir produire une réflexion plus poussée sur l’économie des spectacles, des spectacles vivants, ou des concerts virtuels?

À l’exception de tout cela, et ironiquement bien sûr, on entendait l’artiste T-Ansyto de son groupe Maestro, se plaint d’une perte de 23.000 dollars américains dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux. De plus, il a affirmé que les artistes et groupes mentent sur des sommes dites récoltées lors de leurs concerts, car lui-même a pu récolter 468 dollars américaines et 50 gourdes. En effet, comment croire en cette information, et en quoi cela nous concerne? Pourquoi miser une telle somme en l’espérance de la contribution volontaire des internautes? Pourquoi se plaindre si on satisfait les fans et intéressé (es)?

En toute évidence, pour organiser des concerts virtuels, il faut recourir à des ressources humaines, financières, économiques et techniques. Tout cela se combine pour offrir un produit fini qu’est la performance sur scène sans spectateurs (trices) physiques. Ainsi on peut dire qu’on est à l’ère des salles vides et une économie qui n’est plus de la billetterie. L’évaluation du succès de chaque spectacle se résume entre autres dans le nombre des internautes qui y ont regardé sur les divers réseaux sociaux et plateformes. La performance importe peu, sinon pour certains internautes avisés qui posent des questions, mais les artistes et groupes se disent toujours que la mission est accomplie. Alors quelle est la mission? Peut-être récolter de l’argent via les plateformes en ligne. Peut-être satisfaire les fans.

NB: Ces spectacles virtuels rendent difficiles toute réflexion d’une approche économique, car aucune donnée n’est accessible.

Job Pierre Louis

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