Après l’acquisition de plusieurs millions de dollars d’équipement et de matériels sanitaires pouvant servir à lutter contre le nouveau coronavirus, l’équipe au pouvoir continue de multiplier ses efforts, afin de barrer la route à la pandémie qui a déjà contaminé plus de 800 personnes et tué plus de 25 autres. Ainsi, plusieurs mesures drastiques ont été adoptées, de manière à obliger la population à respecter les consignes mises en place. L’accroissement vertigineux des cas de contamination à la COVID-19, a obligé les autorités du pays à prendre certaines mesures. Ainsi, lors d’un conseil des ministres spécial, présidé par le président Jovenel Moïse, il a été décidé de prolonger, pour deux mois supplémentaires, l’état d’urgence sanitaire, instauré le 19 mars dernier. Les autorités gouvernementales ont aussi renforcé le décret sur le port obligatoire du masque dans les lieux publics. À cet effet, il a été ordonné à la Police nationale d’arrêter tout individu circulant dans les rues du pays sans masque de protection et, une personne arrêtée en la circonstance, aura à passer 5 jours en prison et paiera une amende de 3 000 gourdes. Les mesures ayant rapport au couvre-feu ont été, elles aussi, modifiées. Désormais, les journalistes peuvent circuler au-delà des heures du couvre-feu. Toutefois, les responsables des restaurants, clubs, et boîtes de nuit qui ne respectent pas le couvre-feu seront sévèrement punis par la loi. Malgré le renforcement de ces mesures, plusieurs maires de plusieurs communes du pays ne cessent de crier au secours, afin d’avoir plus d’appuis de l’État central. Plusieurs magistrats s’indignent même d’apprendre, via la presse, que leur commune compte des cas de contamination au coronavirus. Jude Edouard Pierre, le président de la Fédération nationale des maires haïtiens, exhorte l’État central à impliquer les collectivités territoriales dans la lutte contre la multiplication des cas de contaminations à la pandémie de COVID-19. 11 prisonniers ont été aussi testés positifs à la COVID-19, après qu’une vingtaine aient présenté des symptômes semblables au nouveau coronavirus. Le Réseau national de défense des droits humains appelle les autorités à tout mettre en œuvre, afin d’éviter que la pandémie ne fasse plus de victime au sein de la population carcérale. De son côté, le sénateur Youri Latortue a critiqué les nouvelles mesures du gouvernement. Selon le leader de l’AAA, le président n’a pas de moyen légal pour prolonger, pour deux mois supplémentaires, le décret sur l’état d’urgence sanitaire. Selon l’ex-conseiller du président Michel Martelly, le président devrait prolonger l’état d’urgence pour un mois, après l’évaluation par le Parlement de ses réalisation durant la période d’urgence. Entre temps, plusieurs citoyens continuent de croire que cette histoire de coronavirus est une vaste campagne de mensonges du pouvoir, pour piller les caisses de l’État. Ces citoyens récalcitrants mettent à nu l’absence de l’autorité de l’État.
Altidor Jean Hervé