Jovenel Moïse et son équipe tirent partout, sans pour autant pouvoir enrayer la colère du peuple. Il semble que les jovenéliens n’aient pas fini de mesurer, à leur juste hauteur, les conséquences possibles de leur acte contre le peuple haïtien. L’absurdité de leurs actes, la campagne mensongère du régime pousserait probablement les stratèges jovenéliens à chercher d’autres alternatives, ce qui ferait encore davantage refermer le piège sur les clans au pouvoir. Jovenel Moïse se croit aux anges, estimant que son stratagème, qui a consisté à faire de la propagande mensongère pour éviter sa déroute puis à ouvrir un front anti-peuple et ce, évidemment avec l’appui ferme du Core Group, a bel et bien fonctionné. En Haïti, on se console à l’idée que les dirigeants de l’opposition sont des «enfants de la maison» et qu’ils n’oseraient jamais ramer à contre-courant et à tenir tête aux USA ni au Core Group, et que, tout compte fait, ils pourraient revoir le niveau de leurs relations avec des dirigeants politiques de pacotille. Mais ces proconsuls ont bien tort de croire que seuls des dirigeants politiques lâches seraient propre à leur donner du grain à moudre, si d’aventure, le pouvoir osait empêcher le mouvement social. En effet, le ministre haïtien de la Justice, Lucmane Delille, entend s’opposer au prochain mouvement lòk de l’opposition. Il a fait savoir qu’il entendait tout mettre en œuvre pour faire échec au mouvement visant à bloquer les activités économiques, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. L’homme fort du ministère de la Justice et de la Sécurité publique nie avoir investi la résidence du sénateur Nènel Cassy, dans la zone de Mariani (sud de la capitale). Il a révélé avoir effectué des déplacements dans plusieurs quartiers, afin de s’assurer qu’un climat de paix y règne. Le ministre de la Justice a rejeté, d’un revers de main, les déclarations du sénateur Cassy qui révélait qu’il s’était trouvé devant sa résidence. Il expliquait qu’il s’était rendu dans la zone pour dialoguer avec les jeunes qui sont utilisés pour bloquer les routes. Il a déclaré que des informations font état de la confection de 2 000 uniformes de police par l’ex-sénateur Cassy, en vue de semer le trouble dans le pays. De son côté, le sénateur Cassy rejette toute implication dans un complot. Il se dit être victime de persécutions politiques. «Je suis un pacifiste, je n’ai pas d’armes», a dit le sénateur Cassy, dénonçant les graves accusations contre lui. Dans la même lignée, la rencontre entre le ministre de la Justice, Lucmane Delille, et des dirigeants du Syndicat de la PNH, a échoué, le jeudi 21 mai 2020. Les 5 responsables du syndicat ont été accueillis par le chef de cabinet du ministre. Ils se sont dit confiants que la rencontre pourra avoir lieu, dans un bref délai. Les membres du syndicat ont refusé de dévoiler, dans les médias, les 4 principales revendications qui seront soumises au ministre de la Justice. La Coordinatrice du syndicat, Yannick Joseph, est l’objet d’un mandat d’amener des autorités judiciaires. À rappeler que le ministre de la Justice, Lucmane Delille, avait appelé les responsables du syndicat à prendre publiquement leur distance avec le groupe Fantôme 509. Ce groupe est considéré comme une organisation terroriste et des mandats ont été lancés contre certains leaders du groupe. Par ailleurs, le responsable de l’Office de la Protection du Citoyen et de la Citoyenne (OPC), Me Renan Hédouville, a fait part de ses préoccupations, face au comportement de certaines personnalités qui s’opposeraient à la publication des résultats des rapports d’enquête sur des cas de violations de droits humains perpétrés par des policiers durant ces derniers mois.
Emmanuel Saintus