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La gestion calamiteuse de la pandémie par les autorités haïtiennes fait redouter le pire

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Déjà, on dénombre 21 cas de contaminations au coronavirus. La gestion des autorités haïtiennes de la pandémie est souvent critiquée, tant par les consignes que par les mesures mises en place par les autorités sanitaires. Cette gestion douteuse pousse certains à questionner la véracité des faits avancés par les dirigeants de l’État haïtien. Le néphrologue, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie (FMP) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et porte-parole du parti politique «Alternative socialiste», docteur Jean Hénold Buteau, a déploré l’absence de stratégie concrète, en Haïti, pour lutter contre la pandémie de COVID-19. «Le gouvernement de facto de Joseph Jouthe fait des interventions, dont certaines paraissent tout simplement démagogiques, notamment l’intervention des autorités dans des supermarchés, pour surveiller des niveaux de surfacturation, alors qu’en Haïti, nous n’avons pas une politique de prix pour les produits». «Il existe dans le pays une libéralisation totale des prix», a rappelé le dirigeant du parti politique «Alternative socialiste». Pour quelles raisons devrions-nous nous procurer une nouvelle carte, dans cette situation de lutte contre le nouveau coronavirus», s’est questionné le Dr. Jean Hénold Buteau, en critiquant les autorités qui réunissent des centaines de personnes, devant le kiosque Occide Jeanty, au Champ-de-Mars, ainsi qu’à Carrefour-Feuilles, dans le cadre du processus de fabrication de cartes d’identification nationale «DERMALOG»? Le premier (devoir) des autorités serait d’assurer, en premier lieu, la survie des citoyennes et des citoyens, au lieu de faire exactement ce qui met en danger la vie des citoyennes et des citoyens, a déploré l’homme fort de l’Alternative socialiste. Dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, chaque pays devrait s’adapter, selon l’évolution de la situation. Puisque les connaissances sur le nouveau coronavirus évoluent à longueur du temps, chaque nouvelle expérience devrait faire appel à de nouvelles décisions plus spécifiques. Dans le document de préparation et de réponse à la pandémie du ministère de la Santé publique et de la Population, rendu public le 10 mars 2020, certaines décisions prévues, préalablement, n’ont pas été appliquées. Certaines autres ne tiennent plus la route. Un fait est certains, des jours sombres attendent Haïti. C’est une évidence, quand on regarde la chevauchée funeste de COVID-19 aux États-Unis, en France, en Espagne ou, encore, en Italie. Occupé à autres choses, le pays oublierait qu’il n’y a pas de morgue publique et qu’il y a moins de 300 places dans des morgues privées de la zone métropolitaine où vivent quelque 3 millions de personnes. Si les scénarios redoutés se produisent, des gens, de toutes conditions sociales, vont se retrouver dans des fosses communes, comme après le séisme du 12 janvier 2010. Si la ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Greta Roy Clément, a prévenu que «des jours sombres» attendent le pays, elle n’a cependant pas évoqué de pronostic sur le nombre de décès liés au coronavirus. Entre-temps, trop occupés à la prévention et à la prise en charge des malades, peu de gens prennent le temps de revenir sur l’absence de morgue publique dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et à travers le pays, et sur le protocole à suivre si l’on se retrouve avec un, dix, des centaines ou des milliers de morts de COVID-19 sur les bras.

Par ailleurs, l’Association des pharmaciens d’Haïti (APH) a exhorté le chef du gouvernement, Joseph Jouthe, à revoir la composition de la cellule scientifique créée pour lutter contre la propagation du coronavirus, après avoir constaté l’absence de plusieurs spécialistes, essentiels dans plusieurs domaines. « Considérant l’approche pluridisciplinaire que nécessite le système de santé pour avoir de meilleurs résultats, l’APH constate qu’il y a ni anthropologue, ni infirmière, ni pharmacien, au sein de la cellule scientifique, qui sont des éléments essentiels à l’atteinte des objectifs de cette structure», a indiqué Pierre Hugues Saint-Jean, président de l’APH, qui tenait, écrit-il dans un communiqué en date du 1er avril, à faire «valoir son point de vue sur la création de la cellule scientifique». En référence à la circulaire No 001 du 25 mars 2020, relative à l’exécution de l’Arrêté du 19 mars 2020, déclarant l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du territoire national, pour une période d’un mois, en vue de lutter contre la propagation du coronavirus (COVID-19), il a été constitué une cellule scientifique de gestion de la crise, avec pour principales attributions: de collecter et de traiter les données liées au COVID-19, et de produire des recommandations à la cellule gouvernementale sur les mesures sanitaires à prendre. Cette structure est composée, en grande majorité, de médecins, avec des spécialisations diverses. Wilcox Toyo, de la Société haïtienne de santé mentale (SI ISM) et le professeur Alain Gilles, sociologue, sont les deux seuls membres de cette cellule scientifique qui ne sont pas des médecins.

Altidor Jean Hervé

 

 

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