Le mardi 7 janvier 2020, les activités scolaires ont été reprises dans toutes les régions du pays, après plusieurs mois de turbulences. En effet, les écoliers ont enfin repris le chemin de l’école, ce mardi 7 janvier. Cette ouverture spectaculaire est constatée, après que l’un des porte-parole de l’Alternative Consensuelle, Me André Michel, ait fait savoir que la reprise des activités scolaires dans tout le pays serait effective, à cette date. Après la dernière version de «pays lock», paralysant toutes les activités économiques et scolaires, au début du mois de décembre, les activités avaient été reprises avec le ralentissement de la mobilisation anti-Jovenel, le déblocage des rues, à travers la fin du «kanpe dèyè barikad ou» mais aussi et surtout la reprise clandestine des activités scolaires avec la participation en couleur, des élèves à l’école, bien que ce n’était pas tous les élèves qui pouvaient s’y rendre. Après l’absence des activités scolaires malgré l’annonce du MENFP souhaitant la reprise, la modification du calendrier scolaire a été l’un des éléments significatifs de la détérioration de la situation sociopolitique du pays. La population avait ras-le-bol de voir ses enfants condamnés à la maison et avait décidé, après avoir constaté l’incapacité des autorités de garantir la sécurité et le retour à la normale, d’accompagner les enfants à leur école. Avec la peur au ventre, quelques enfants avaient repris, advienne que pourra, le chemin de l’école, avant que ne viennent les vacances de Noël. Mais avec l’annonce de l’opposition de la reprise effective ou du retour à la normale des activités scolaires, tout le monde semble avoir le feu vert, la ferme assurance, la certitude de pouvoir conduire sereinement leurs enfants à l’école. C’est une garantie que l’équipe au pouvoir ne pouvait donner à la population. Via des annonces sur les réseaux sociaux, des conférences de presse, les leaders de l’opposition ont fait part de leur décision de ne pas s’opposer à l’ouverture des classes car ils ne veulent pas être tenus pour responsables de la perte de l’année scolaire des enfants. Ils disent ne pas vouloir permettre à Jovenel Moïse et à son équipe de gâcher l’année scolaire 2019-2020. À cet effet, ils ont déclaré, pour ce mardi 7 janvier, la reprise des activités scolaires et le maintien de la mobilisation en weekend et en soirée. Ce choix fait non seulement du bien aux élèves et aux étudiants, à leurs parents, aux éducateurs et éducatrices mais, par-dessus tout, à l’équipe au pouvoir, qui n’a pas pu créer, même avec ses actions, ce climat sécuritaire pour garantir le retour des élèves à l’école, en uniforme et en grand nombre.
Emmanuel Saintus