Rambo veut montrer qu’il a encore du muscle. Les protecteurs de Jovenel Moïse l’ont dépouillé de ses cartes avant de l’envoyer dans l’arène face au peuple. À bien y regarder, la note de l’ambassade US en Haïti est un désaveu à l’adresse de Jovenel Moïse, incapable de gagner la guerre sur le terrain, cherchant toujours un parrain pour se faire soutenir. Il doit avoir les genoux qui tremblent comme une fillette, les bombardiers US seraient là pour sauver sa tête. Toujours plus dans le non-sens, ces vils «jovenéliens», et les US se régalent à les pressurer avec tout leur fourbi tape-à-l’œil. Les manifestations anti-Jovenel qui se déroulent dans divers coins du pays, ont pris les amis et protecteurs de Jovenel Moïse de court. À quoi s’attendait l’ambassade US, à Port-au-Prince? Ils n’ont rien à faire pour sauver le corrompu, personne ne peut empiéter sur le terrain d’influence de la demande du peuple qui exige le départ de Jovenel Moïse et un changement de système. Si l’ambassade américaine à Port-au-Prince a besoin de quoi que ce soit, qu’elle passe par le peuple et ne vienne pas s’immiscer dans cette lutte légitime du peuple haïtien.
En effet, dans une note non signée, postée en trois langues sur son compte Twitter, l’ambassade des États-Unis en Haïti a ordonné aux protagonistes de prendre langue sans tarder et sans conditions préalables. «Les Etats-Unis continuent d’encourager tous les acteurs politiques, économiques et de la société civile d’Haïti à entamer, sans tarder ou sans conditions préalables, un dialogue inclusif, en vue de déterminer la voie à suivre pour constituer un gouvernement opérationnel qui servira le peuple haïtien et répondra aux préoccupations économiques et sociales pressantes du pays. Les dirigeants haïtiens doivent travailler ensemble pour trouver une solution pacifique et démocratique, avec un sens accru de l’urgence. Le peuple haïtien souffre; nous sommes aux côtés des Haïtiens qui attachent de l’importance à la paix, en appelant avec courage à la reddition de comptes. Les États-Unis déplorent le blocage actuel en Haïti, qui contribue directement à la violence, à une montée en flèche des besoins humanitaires et à l’interruption de la vie quotidienne du peuple haïtien», a dit la note.
«Quand tout un peuple décide de descendre dans la rue pour exiger la démission d’un chef d’État, ou pour exprimer une quelconque revendication populaire, c’est l’expression de l’exercice de la souveraineté populaire. Cela doit être respecté. Car, rien n’est au-dessus de la volonté populaire, pas même la Constitution», a exprimé le Secteur dit démocratique et populaire, signataire de l’alternative Consensuelle pour la refondation d’Haïti, face au souhait des États-Unis d’Amérique. Le Secteur dit démocratique et populaire invite l’ambassade américaine et le reste de la communauté internationale à cesser de supporter le président Jovenel Moïse, rejeté par la population. «Jovenel Moïse serait inculpé au cabinet d’instruction, dans le dossier de la dilapidation de plus de 4,2 milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti», a rappelé le Secteur démocratique et populaire. «C’est la plus grande opération de corruption et de détournement de fonds publics de toute l’histoire de la République d’Haïti et des Caraïbes», a conclu le Secteur démocratique et populaire.
À noter que le Gouvernement haïtien, via le Ministre des Affaires étrangères, Bocchit Edmond, a demandé, dans une lettre adressée au Secrétaire d’État américain, Michael Richard Pompeo, une aide alimentaire d’urgence. «Je lance, au nom du Gouvernement de la République, un appel pressant à une aide d’urgence et un support logistique de votre pays, pour la distribution de cette aide» ajoutant qu’il s’agit d’une priorité du Président Moïse mais que «les mécanismes mis en place, faute de moyens financiers adéquats n’ont malheureusement pas encore produit les résultats escomptés». Il souligne que la situation en Haïti, en matière de sécurité alimentaire, s’est gravement dégradée, avec la crise socio-politique que traverse le pays depuis plusieurs mois. «Le peuple, qui a faim, ne pourra pas attendre la résolution de la crise politique pour avoir accès à l’alimentation. Il y va de sa propre dignité, du développement durable du pays ainsi que de la sécurité et de la stabilité nationale», demandant, en conclusion, au Secrétaire d’État, Pompeo, de faire le suivi auprès des services concernés du Gouvernement américain. Jusqu’à présent, rien n’a encore filtré de la décision américaine à cette demande.
Emmanuel Saintus