Depuis l’entame de la mobilisation anti-gouvernementale de l’opposition, plusieurs secteurs du pays et même la communauté internationale ont jugé bon de donner leur avis sur la question. À cet effet, le Core Group s’est entretenu avec plusieurs secteurs et partis politiques dont ceux de l’opposition, pour leur conseiller d’emprunter la voie du dialogue, afin de sortir du labyrinthe de cette crise qui perdure. Pour montrer son désaccord au Core Group, la population, à l’appel de l’opposition, a marché dans les rues du pays, particulièrement dans la zone métropolitaine, afin de dire non au dialogue proposé par les ambassadeurs. De ce fait, le vendredi 4 octobre, plusieurs milliers de personnes escortées par des figures de proue de l’opposition, ont marché du Carrefour de l’aéroport au Log Base des Nations-Unies, pour exiger à ce dernier d’écouter la voix du peuple qui dit vouloir le départ sans condition du Président Jovenel Moïse. Lors de cette énième journée de mobilisation, les membres de l’opposition en ont profité pour déposer une lettre adressée à Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations-Unies, pour lui demander de laisser les Haïtiens toute la latitude de décider de leur avenir, ou encore d’écouter les désirs du peuple qui dit vouloir le départ de Jovenel non un dialogue avec le Président. D’ailleurs, les membres de l’opposition croient toujours qu’aucun dialogue n’est possible avec le Président Jovenel Moïse au pouvoir, lui qui ne jure que par le respect de son mandat de cinq ans et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Rappelons que l’opposition a mis sur pied une Commission de passation de pouvoir, composée de 9 personnalités venues de plusieurs secteurs ou groupements. Cette commission a pour mission d’aplanir le terrain et de faciliter la transition de Jovenel au prochain président et aussi de jeter les bases du dialogue. Cette commission est jugée inconstitutionnelle par les proches du pouvoir.
Altidor Jean Hervé