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Nouvelles en bref. Juin 16-22, 2019

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Arnel et son gang font fuir les habitants

Les paysans du Bas de l’Artibonite sont aux abois et lancent un cri d’alarme aux autorités policières et judiciaires. Selon le Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire (CPAC), les plaines cultivables des localités de Savien, de l’Estère et de Dessalines, actuellement contrôlées par le groupe armé du présumé bandit Arnel Joseph, ont été abandonnées par les paysans. Le Centre a indiqué, dans une note, que plus de 2 000 paysans cultivateurs de riz se sont échappés de la violence de ces individus qui sèment, depuis un certain temps, la terreur dans le département, en plus de détourner presque quotidiennement des camions transportant des marchandises ou des produits alimentaires, de rançonner des commerçants ou de braquer des chauffeurs de transport qui assurent le trajet de Port-au-Prince vers le Nord.

 

La barbarie des policiers

Des hommes en uniforme de la Police Nationale d’Haïti ont jeté des pierres sur un individu, jusqu’à ce que la mort s’en suive. L’incident s’est passé à Pèlerin, en marge de la manifestation contre le pouvoir en place. Cette vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux et touche la sensibilité de plus d’un. Sur cette vidéo, on peut remarquer des individus en uniforme de la Police Nationale d’Haïti (PNH) qui jettent des pierres avec haine sur un individu allongé sur le sol et incapable de réagir. Le corps est apparemment sans mouvement après avoir reçu tant de pierres, particulièrement à la tête, ce qui laisserait présager que la victime serait passé de vie à trépas. Selon les informations, ce crime serait survenu à Pèlerin, dans la zone où habite le Chef de l’État.

 

Justice pour Pétion Rospide

L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) demande que la lumière soit faite sur l’assassinat du journaliste de la Radio sans fin (RSF), Pétion Rospide, tué dans la soirée du lundi 10 juin 2019, à Port-au-Prince, dans le quartier de Portail Léogâne. « Les autorités haïtiennes doivent faire toute la lumière sur cette sordide exécution et traduire en justice les responsables de la mort de Pétion Rospide », réclame Reporters sans Frontières, dans un communiqué de presse. L’organisation exhorte le gouvernement à prendre ses responsabilités, pour garantir la sécurité des journalistes, particulièrement lors des manifestations. Le rôle des journalistes, pendant cette période mouvementée de juin 2019, est fondamental, rappelle Reporters sans Frontières.

 

3 véhicules incendiés à Radio Télé Ginen

Le lundi 10 juin 2019, 3 véhicules ont été incendiés au local de la Radio Télé Ginen, à Delmas 31, par des individus circulant à moto et à pied. À la suite de l’intervention d’agents de la Police nationale d’Haïti (PNH), le feu a pu être éteint dans un quatrième véhicule à Radio Télé Ginen. D’autres dégâts matériels, dont l’ampleur n’est pas encore déterminée, ont été enregistrés, lors de cette attaque, sur la station Radio Télé Ginen, par des individus non identifiés. L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) et l’Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH) condamnent, dans une note conjointe, cette attaque, perpétrée, ce lundi 10 juin 2019, sur Radio Télé Ginen.

 

Philomé Robert déplore…

L’assassinat par balles à Port-au-Prince, dans la soirée du 10 juin 2019, du journaliste Pétion Rospide, n’a laissé personne indifférent. De nombreuses voix de la société ont déjà exprimé leur tristesse et leur colère, face à cet énième coup porté contre une presse déjà fragilisée par les conditions socio-économiques du pays. Pour sa part, dans un message publié sur son compte Facebook, Philomé Robert, journaliste haïtien, exilé en France, a déploré l’assassinat d’un «ami, un confrère» par «les assassins de Port-au-Prince, leurs chiens et leurs maîtres». Robert, qui a dû fuir le pays après avoir été attaqué sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide, présente Pétion Rospide comme «un homme voué aux idéaux de justice et de liberté dans un pays où l’air devient profondément irrespirable». «Je voudrais, par ce message, rendre hommage à Pétion Rospide. Le coup fait très mal», déplore-t-il, ajoutant «cependant que même si les meurtriers ne lui ont laissé aucune chance, leurs balles ne pourront rien contre la volonté farouche des millions que nous sommes, de voir Haïti débarrassée du crime, du vice, de la lâcheté, de la corruption et de la bêtise érigés en système de gouvernement».

 

Cri d’alarme du MENFP à l’approche des prochains examens officiels

Le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) se dit préoccupé par les appels à faire grève et à manifester, à l’approche de la période d’évaluation finale, de juin et juillet 2019, dans les écoles, et des examens officiels à travers la République d’Haïti. Le MENFP exhorte toutes et tous, indistinctement, ainsi que toutes les citoyennes et tous les citoyens à protéger les intérêts des enfants et de l’école, dans un communiqué. Tout en reconnaissant le droit légitime, à toutes et à tous, d’exprimer leurs revendications, le ministère de l’Éducation rappelle, aux citoyennes et aux citoyens, la nécessité de garantir le droit fondamental à l’éducation des enfants. Ceci permettrait de boucler l’année académique 2018-2019 et de regarder vers l’avenir, poursuit le MENFP, tout en conseillant aux protagonistes de « laisser l’école en dehors de la politique ». Une nouvelle série de mobilisations est enclenchée dans le pays, depuis le dimanche 9 juin 2019, pour exiger le départ du président Jovenel Moïse.

 

Poursuite de la mobilisation

Le jeudi 13 juin 2019, pendant que les «Petrochallengers», regroupés au sein de Nou p ap dòmi, manifestent au Champ-de-Mars en faisant symboliquement «7 tours du Palais National», des poches de tensions sont signalées, dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, selon les informations. Les manifestantes et manifestants continuent d’exiger la démission de Jovenel Moïse de la présidence en Haïti. Des barricades sont dressées en divers endroits, notamment à Drouillard et à Carrefour SHADA (au nord), à Carrefour Fleuriot (nord-est). Des individus non identifiés lancent des pierres sur des véhicules, pour les forcer à rebrousser chemin, créant une situation de panique dans plusieurs zones. Par ailleurs, il y a eu des blocages de route à Saint-Marc, le mercredi 12 juin 2019, au niveau de Pòtay Gèp, Freycineau et du centre-ville de la principale commune du Bas-Artibonite, par des résidents, toujours pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse.

 

Lettre ouverte d’écrivaines et d’écrivains haïtiens à la nation

«Nous ne sommes pas d’accord avec la façon dont nous sommes gouvernés» a écrit, d’entrée de jeu, les écrivains et les écrivaines, pour donner leur point de vue sur la situation actuelle du pays. De cela, nous sommes tous convaincus aujourd’hui. Ce consensus puissant est porteur d’une vague qui s’est amorcée il y a quelques mois et qui ne s’arrêtera pas. Le spectacle dégradant, que le Président de la République, le gouvernement et la majorité parlementaire donnent à la Nation et au monde, est honteux. Nous vivons en direct la déroute d’un gouvernement dépassé, juste préoccupé à sauver ses privilèges et son butin mal acquis sur le dos de la Nation, poursuivent-ils, en se disant indignés, face à la situation délétère du pays. Nous sommes indignés. Mais c’est signe que nous sommes vivants et pugnaces. Cette descente aux enfers de la nation est la conséquence d’un système social, basé sur l’exclusion et un trop-plein d’inégalités se traduisant en politique par une succession de régimes ou de tentatives autoritaires, loin de tous les principes d’équité et de justice sociale. Nous n’en voulons plus. Ces hommes et femmes aux crayons bien aiguisés ont tenu a salué le courage de la population. «Nous saluons le courage des hommes et des femmes de ce pays, des jeunes en particulier, qui, refusant par milliers de baisser les bras, se battent contre l’obscurité qui veut nous recouvrir. Et la rue rebelle, incandescente, imprévisible, déverse sporadiquement ses coulées de rage et de frustration légitime à travers les villes. Criant : nous n’en pouvons plus d’avoir faim, nous n’en pouvons plus de souffrir de la négation de nos besoins élémentaires, pendant qu’on nous dépouille, nous, écrivains Haïtiens, voulons continuer d’être utiles à la nation, en maintenant vive la parole qui alerte, questionne, critique et suscite la conscience critique. Nous voulons d’un État de droit pouvant nous garantir un vrai procès PetroCaribe historique. Nous voulons de vrais projets sociaux en faveur des populations vulnérables. Nous voulons des politiques publiques cohérentes, favorisant la production nationale, l’investissement, l’éducation pour tous, les libertés individuelles, la liberté d’expression, la culture… Nous invitons chacun à jouer son rôle citoyen et à travailler à l’avènement de l’Haïti que nous voulons.

 

L’IMED dénonce le pouvoir dilapidateur de Jovenel Moïse

L’organisme haïtien de droits humains, Institut Mobile d’Éducation Démocratique (IMED), souhaite « un État plus responsable et plus régulateur, un pouvoir-service, en lieu et place d’un pouvoir dilapidateur». L’IMED demande d’observer une «vigilance citoyenne et de continuer à travailler, dans l’ordre et la discipline, dans le but de promouvoir une Haïti plus juste et plus prospère», dans une note, en date du 12 juin 2019. Une leçon doit être donnée, dans le cadre du dossier de la dilapidation présumée des fonds PetroCaribe, préconise l’IMED. Cet organisme haïtien de droits humains invite « le système judiciaire, en dépit de ses faiblesses, à assumer sa responsabilité étatique » dans la réalisation d’un procès équitable, pour sanctionner les coupables, en ce qui concerne les fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti. Jovenel Moïse serait impliqué dans le scandale de corruption, relatif au dossier PetroCaribe, à travers son entreprise «Agritrans». «Agritrans» aurait utilisé « des stratagèmes de détournement de fonds », dans l’utilisation des fonds PetroCaribe, révèle le deuxième rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sur la gestion des fonds publics PetroCaribe.

 

Réaction du Canada

L’ambassade du Canada en Haïti exhorte les autorités politiques, le secteur privé et la société civile, à écouter les revendications du peuple haïtien. Elle leur recommande de travailler ensemble vers un dialogue inclusif et constructif, ouvert à tous les points de vue, dans une déclaration en date du mercredi 12 juin 2019. Une telle volonté de dialogue permettrait de développer des solutions durables pour les défis auxquels est confrontée la population haïtienne. Depuis les événements des vendredi 6 et samedi 7 juillet 2018, en Haïti, visant à protester contre une hausse des prix des produits pétroliers, les Haïtiennes et les Haïtiens s’expriment sur bon nombre d’enjeux, dont la cherté de la vie, les demandes de transparence et de reddition de comptes dans l’affaire PetroCaribe, observe le Canada. La libre expression, les manifestations pacifiques, la pression sociale pour le changement et la transparence jouent une place importante dans toutes les démocraties, souligne le Canada. L’ambassade du Canada en Haïti déplore l’usage excessif de la force, qu’auraient exercé des agents de la Police nationale d’Haiti (PNH), lors des dernières manifestations sur le territoire national.

 

Jovenel Moïse ne démissionnera pas

Le Président de la République, Jovenel Moïse, a affirmé qu’il n’a aucune intention de démissionner, soulignant qu’il ne permettrait à quiconque de venir semer le chaos et la désolation dans le pays. S’exprimant lors de sa participation, le mercredi 12 juin 2019, à la cérémonie d’anniversaire des 24 ans d’existence de la Police Nationale d’Haïti (PNH), une nouvelle fois, il invite tous les secteurs à « un dialogue », en vue de trouver un accord sur la direction à donner à la nation haïtienne. Jovenel Moïse demande aux personnes, qui l’accusent d’être impliqué dans la dilapidation présumée des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, de laisser la justice faire son travail. «Toutes les personnes, qui ont mal géré ou utilisé l’argent du programme PetroCaribe, devraient répondre de leurs actes devant la justice, dans un procès équitable et sans persécution politique», souhaite-t-il. «Le président, que vous avez voté, n’est pas dans la corruption. Il ne sera jamais dans la corruption», déclare Jovenel Moïse, invitant tout un chacun à prendre le chemin de la paix et du développement.

 

La conférence des universités en Haïti exige

La Conférence des Recteurs et Présidents d’Universités Haïtiennes (CORPUHA) plaide en faveur d’un changement radical en Haïti. Cette transformation devrait mettre le pays sur une trajectoire de développement durable, souligne la CORPUHA. Elle prône également une refondation de l’État, une rénovation des services publics, un remembrement de l’économie réelle et une modernisation du système judiciaire. Les revendications des mouvements de contestations sont «légitimes». Elles « touchent à des droits fondamentaux, tels droit à la vie, droit à la santé et à la protection sociale, droit à l’éducation, droit au logement, droit à la sécurité, droit à une vie décente ». Voilà ce qu’a fait valoir la Conférence des recteurs et présidents d’universités haïtiennes. Le dimanche 9 juin 2019, des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale, Port-au-Prince, et dans plusieurs autres villes de province, pour exiger la démission du président Jovenel Moïse et la reddition de comptes sur la dilapidation présumée de plusieurs milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe, de l’aide vénézuélienne à Haïti.

 

Paralysie des activités à Port-au-Prince

La plupart des activités sont restées encore paralysées, le mardi 11 juin 2019, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince. En grande partie, les transports publics, les activités commerciales et scolaires ne fonctionnent pas à Port-au-Prince. Toutefois, les taxis-motos et les véhicules privés sont plus présents, dans la matinée de ce mardi 11 juin 2019, dans les rues de la capitale, notamment à Delmas et à l’avenue Martin Luther King, plus connue sous le nom de « Nazon », contrairement à la veille, le lundi 10 juin 2019. Des barricades de pneus usagés enflammés ont été dressées en divers endroits, comme à Sarthe et à Carrefour Vincent, au niveau de la route nationale #1. Une carcasse de véhicule a été également installée sur la route de l’aéroport international de Port-au-Prince, au niveau du boulevard Toussaint Louverture. Des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) occupent des points fixes, en divers points stratégiques. Beaucoup de personnes ont été obligées de circuler à pied, ce mardi 11 juin 2019, pour se rendre dans leurs activités et lieux de travail, faute de transports publics.

 

Jovenel Moïse n’a plus de moralité, ni d’autorité

Le groupe des «Petrochallengers», Nou p ap dòmi, fers de lance de la mobilisation anticorruption du dimanche 9 juin 2019 contre Jovenel Moïse, encourage une solution haïtienne à la crise. « Nous demandons la démission du président Jovenel Moïse, parce que nous ne reconnaissons plus sa moralité et son autorité », déclare Vélina Charlier, Petrochallenger, membre de Nou p ap dòmi. Elle plaide en faveur d’une transition de rupture avec les pratiques de corruption et d’impunité. Le groupe des «Petrochallengers» dit soutenir tous les mouvements de protestation contre la corruption en Haïti. «Nou p ap dòmi» salue la participation en masse de la population à la mobilisation anti-corruption du dimanche 9 juin 2019. Le groupe déplore les actes de répression, commis par la Police nationale d’Haïti (PNH) contre les manifestantes et les manifestants, lors du mouvement. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté, le dimanche 9 juin 2019, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, et d’autres villes de province, pour réclamer le départ du président Jovenel Moïse.

 

Appel au dialogue du chef de l’État

Plusieurs acteurs impliqués dans la lutte pour le renvoi du président Jovenel Moïse ont, une fois de plus, rejeté l’appel au dialogue qu’il a lancé, à l’occasion de la célébration du 24e anniversaire de la Police Nationale d’Haïti. Le chef de l’État, selon l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse, n’a plus la confiance des acteurs politiques. Il ne peut plus mener le dialogue, a-t-il dit, annonçant qu’ils vont passer à une autre phase dans le mouvement, en vue de contraindre le chef de l’État à la démission. «Nous n’allons plus investir dans des manifestations. Il n’y a plus d’intérêts. Nous allons définir d’autres plans afin de bloquer le pays», fait savoir l’ancien candidat à la présidence, tout en précisant qu’ils ne vont pas basculer dans la violence. Pour lui, le discours de Jovenel Moïse est une «provocation». «Il a montré qu’il ne va pas abandonner le pouvoir», souligne le leader de Pitit Dessalines. Jean-Charles Moïse rejette l’argument avancé par le chef de l’État, accusant le «système» qui, selon lui, s’est levé contre lui. «Jovenel Moïse est un prolongement du système. Il est un fils du système. C’est le système qui l’a amené au pouvoir. Quand il a déclaré que le système le broie, c’est à cause de son manque d’expérience politique», analyse le politicien qui a mis en exergue plusieurs mauvaises décisions du président de la République dont celle portant sur la dédollarisation de l’économie, prise en mars 2018. L’ex-candidat à la présidence met également en cause le manque d’expérience politique du chef, quand certains acteurs du secteur privé des affaires qui avaient facilité son avènement au pouvoir réclament aujourd’hui son départ.

 

Appel de l’Église épiscopale d’Haïti

En vue de sortir le pays de sa situation de crise actuelle, l’Église épiscopale d’Haïti, à l’instar de plusieurs autres secteurs de la vie nationale, invite le chef de l’État à se mettre à l’écoute du peuple et à obéir à ses desiderata. Cette communauté ecclésiastique affirme que «le peuple haïtien a soif de justice et de meilleures conditions de vie». La communauté anglicane est préoccupée par la dégringolade de la situation sociale, politique, économique et morale du pays au bord du gouffre. Ce pays est ravagé par la corruption institutionnalisée. Compte tenu de cette réalité, les acteurs politiques doivent faire taire les ambitions personnelles et de parti, en vue de primer les intérêts supérieurs de la nation. C’est en tout cas l’appel lancé par l’Église épiscopale d’Haïti dans une note divulguée le mercredi 12 juin 2019 et paraphée par les Monseigneurs Jean Zaché Dupacin et Ogé Beauvoir ainsi que le Révérend Père Fritz Désiré, président du comité permanent. Face à la dégradation accélérée des conditions de vie de la population, le dysfonctionnement des institutions publiques et même privées, les escalades des manifestations populaires provoquant de nombreux dommages, l’Église épiscopale d’Haïti n’entend pas rester indifférente. En ce sens, elle croit que l’intransigeance des dirigeants à engager un dialogue franc et sincère met en péril l’unité nationale et compromet, du coup, l’avenir de la nation. l’Église épiscopale invite les acteurs politiques à respecter les droits de la population haïtienne, exigeant des changements en profondeur dans le pays et des conditions de vie décentes. l’Église épiscopale d’Haïti, évoquant différents dommages enregistrés dans les différents mouvements et manifestations populaires engagés depuis tantôt un an contre le pouvoir en place, la misère, l’injustice et la corruption, dit, en effet, apporter son appui moral aux différentes victimes. Selon elle, ces protestations témoignent de l’ampleur de la crise politique et sociale que traverse le pays, cumulant toutes les dérives du pouvoir, lequel se révèle incapable de trouver une solution acceptable et durable. Les responsables de l’Église épiscopale se sont notamment adressés au premier mandataire de la nation, Jovenel Moïse, qu’ils invitent à se mettre à l’écoute du peuple et d’obéir à ses desiderata.

 

Les ruses de l’Exécutif

«Assassinat de journalistes, attaque contre des médias et des militants politiques semblent les moyens préférés de l’Exécutif actuel, pour contrer les revendications populaires.» Telle est la conclusion du Collectif Défenseurs Plus, organisme des droits humains, dans son analyse de la conjoncture. Dans sa dernière note publiée le 13 juin 2019, Antonal Mortimé, codirecteur de cet organisme, dénonce les répressions faites aux manifestations de rue, à la place d’un dialogue sincère pouvant déboucher sur des solutions haïtiennes à la crise multidimensionnelle que connaît le pays depuis plus de deux ans. «Ces manœuvres pour maintenir le pouvoir ont déjà été utilisées dans le passé et n’ont pas donné les résultats escomptés», a rappelé le défenseur des droits humains. En vue de trouver un dégel à la situation, l’organisation de Droits humains « appelle monsieur Jovenel Moïse à écouter la voix de la raison, en se mettant à la disposition de la justice car le pays ne peut pas continuer dans le chaos». L’organisme de promotion et de défense des droits humains exige également au président de la République d’assumer les conséquences de son implication dans la dilapidation des fonds publics, en prenant les décisions qui s’imposent. «Le Collectif Défenseurs Plus déplore l’attitude irresponsable de monsieur Jovenel Moïse qui n’a pas encore opté pour sa mise à la disposition de la justice, suite aux allégations de corruption et de crimes financiers contenus dans le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) », lit-on dans cette note.

 

24 ans de la PNH

24 ans d’existence, 28 promotions formées, environ 16 000 policiers en activité. La Police Nationale d’Haïti se développe et se renforce, lentement mais sûrement. Le manque de moyens empêche la PNH de remplir valablement sa mission. Toutefois, avec les maigres ressources mises à sa disposition, elle maintient un minimum acceptable d’ordre dans la Cité. Selon le directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, cela fait deux ans que l’État haïtien a adopté le plan stratégique 2017-2021 de la Police qui devait permettre à la PNH de devenir une institution de sécurité publique de standard international. «À deux ans de 2021, le plan est à mi-chemin de son existence, mais les réalisations sont à moins de 15 %. À date, la partie haïtienne a décaissé 19 997 706,66 de dollars sur un total de 668 951 963,19, soit 14 % environ », a avancé M. Gédéon, dans son discours de circonstance. Aux policiers, Michel-Ange Gédéon a fait savoir que quand on donne des résultats et qu’on viole systématiquement les droits humains, la deuxième action neutralise la première. «Dans la lutte contre le banditisme, nous voulons des actions ciblées, en partenariat avec la population. Pas de carnage ! Pas de bain de sang ! Pas de brutalité ! Nous voulons avancer mais dans les limites de la loi et du respect des droits de la personne. C’est aussi ça, le professionnalisme », les a-t-il exhortés. Même s’ils sont attachés à des politiques, le chef de la police a fait savoir aux policiers qu’ils ne sont pas là pour faire leurs « sales boulots » ni pour empêcher (les) journalistes de faire leur travail sur le terrain, encore moins pour tirer ou bastonner des manifestants. Par ailleurs, le commandant en chef de la police a reconnu qu’il y a de mauvaises graines au sein de l’institution. «Comme dans toute famille, la PNH a des brebis galeuses en son sein, mais elle se donne pour tâche de bien les identifier pour les remettre à la justice, sans partialité, sans combine et sans manœuvre déloyale », a-t-il dit. Pour y arriver, il a nommé un officier de police d’intégrité, représentant de l’inspection générale, dans chaque direction départementale.

 

Incendie au lycée Henry Christophe

Dans la nuit de jeudi 13 au vendredi 14 juin 2019, des individus non identifiés aux motivations inconnues, ont mis le feu dans les locaux du lycée Henry Christophe de Trou-du-Nord (Nord- Est). L’administration, les archives contenant tous les dossiers des élèves qui vont participer aux examens officiels et la cafétéria du lycée n’ont pu être sauvés du feu et ont été entièrement détruits.

Altidor Jean Hervé

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