La Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (CNEH) et la fondation du Collège canado-haïtien (CCH) appellent à œuvrer pour l’avancement du système éducatif haïtien. Le système éducatif est prisonnier de la politique, ce qui freine son avancement, selon la secrétaire générale de la CNEH, Magalie Georges, qui s’exprimait, à l’occasion du 33e anniversaire d’existence de la CNEH. La non-instauration d’un État de droit dans le pays a des répercussions sur le système éducatif, avance-t-elle. Les problèmes réels de la population, notamment en matière d’éducation, n’ont, jusqu’à présent, pas été adressés, 33 ans après, regrette Magalie Georges, soulignant combien le système éducatif a été instrumentalisé par la politique. C’aurait été pire, s’il n’y avait pas le combat mené par des organisations syndicales comme la CNEH, reconnaît-elle, tout en appelant à une réorientation de la lutte. Elle dénonce le mépris total, affiché par l’État, par rapport aux mauvaises conditions de travail des enseignantes et enseignants qui reçoivent un salaire insuffisant. L’éducation doit devenir une préoccupation pour l’État, espère la CNEH, qui a des branches syndicales dans les dix départements géographiques d’Haïti.
Dans le souci d’améliorer un peu la qualité de la formation universitaire, l’UEH vient d’instaurer un nouveau cours. «Université, société et citoyenneté»: tel est le titre de ce cours obligatoire, dorénavant pour les étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Cette annonce a été faite par le vice-recteur aux affaires académiques, le professeur Hérold Toussaint, le mercredi 17 avril 2019. Ce cours a débuté le premier octobre 2018 dans plusieurs entités de l’UEH, rappelle-t-il. 80 étudiantes et étudiants issus de onze (11) entités de l’UEH ayant suivi ce cours, ont été choisis pour faire une évaluation des professeurs, au sujet de leurs exposés magistraux, informe-t-il. «Cette initiative consiste à donner une vision de l’Université d’État d’Haïti. Nous voulons une université citoyenne», souligne le vice-recteur aux affaires académiques de l’UEH. Selon le professeur Hérold Toussaint, les étudiants de l’UEH doivent avoir un amour incommensurable pour la patrie et pour la science.
Une importante réunion de travail s’est tenue cette semaine au local de l’Inspection générale avec les directeurs techniques et départementaux de l’éducation, les responsables de gestion des ressources humaines dans les Directions Départementales d’Éducation (DDE), à l’initiative de Pierre Josué Agénor Cadet, le Ministre de l’Éducation Nationale et de son Directeur Général, Méniol Jeune, les coordonnateurs de pôle, les inspecteurs généraux, les membres du cabinet du Ministre, des cadres de la Direction générale, du Programme spécial de gratuité de l’éducation (PROGRATE) et du Programme de Scolarisation Universelle, Gratuite et Obligatoire (PSUGO). Cette réunion visait essentiellement à faire le point sur le processus d’émission et de gestion des contrats et de faire un bilan d’étape sur les examens d’État, afin d’accélérer la préparation des examens officiels de l’année académique 2018-2019. Présidée par Méniol Jeune, assisté du Directeur de cabinet, Jackson Pléteau et de Joseph Nicolas, Directeur Général du Fonds National de l’Éducation (FNE), cette séance a permis d’apporter beaucoup d’éclairage sur les différents problèmes qui affectent la bonne gestion du dossier des contrats des personnels. Des propositions de remédiation ont été formulées pour la reprise en main de ce dossier sensible, notamment dans la gestion des personnels émanant du PSUGO et du Programme de Nationalisation des Écoles communautaires (PRONEC). À cet effet, demande a été faite aux DDE de bien identifier les écoles publiques, financées dans le cadre du PSUGO, tout en consignant le nombre de salles de classe et le nombre d’enseignants travaillant sous contrat.
De son côté, le syndicat du personnel au ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (SP/MENFP) a lancé un cri d’alarme, par rapport à ce qu’il qualifie de « mauvais fonctionnement » de l’institution. Il souligne un manque de matériels, notamment didactiques, au niveau du MENFP, lors d’une conférence de presse, le jeudi 4 avril 2019, à Port-au-Prince. Il y a une absence de papier hygiénique dans les toilettes ainsi que de rames de papier pour les services de bureaux, fait savoir Jacquelin Lirisemond, secrétaire exécutif du syndicat du personnel au MENFP. Le syndicat du personnel au MENFP revendique une amélioration des conditions de travail, au sein du ministère, ainsi que l’accès à des accompagnements sociaux.
Altidor Jean Hervé