La baisse de la production électrique, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans certaines villes de province, serait due au « bas niveau de l’eau du lac de Péligre » (dans le Plateau Central), fait savoir l’Électricité d’Haïti (ED’H). Ce manque d’alimentation en eau ne permet le fonctionnement que d’une seule turbine sur les trois disponibles, explique la compagnie publique d’électricité, dans une note. Il y a également une réduction de la production des groupes thermiques, tournant au gasoil, à cause d’un retard dans la mise à disposition du carburant, suite aux récents troubles éclatés dans le pays, à partir du jeudi 7 février 2019. Les responsables de l’Électricité d’Haïti (EDH) indiquent que le rationnement drastique du courant électrique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince est lié aux difficultés d’approvisionnement en carburant et au faible niveau du lac de Péligre. Le directeur de communication de l’EDH, Jose Davilmar, révèle que le Bureau de Monétisation de l’Aide Publique au Développement (BMPAD) n’a pu fournir le carburant nécessaire pour faire fonctionner les générateurs électriques. Ce problème résulte des 10 jours de blocage des routes et de manifestations orchestrées par l’opposition. Toutefois, M. Davilmar indique que dans les prochains jours, les responsables du BMPAD pourront reprendre l’approvisionnement en carburant de l’EDH. Dans le même temps, le niveau du lac de Péligre est passé en dessous de 158 mètres, ce qui empêche le fonctionnement régulier des trois turbines. Les turbines sont activées chaque trois jours, explique M. Davilmar, rappelant qu’il s’agit d’une situation récurrente, en période de sécheresse. La dégradation de l’environnement dans la région provoque une accentuation des difficultés pour le stockage de l’eau. De plus, M. Davilmar fait remarquer qu’en raison de la hausse constante de la consommation de l’énergie électrique, la puissance fournie par les centrales thermiques et hydroélectriques ne peuvent satisfaire la clientèle. Au cours de la semaine écoulée, l’EDH n’a pu produire que 60 mégawatts. Il promet que la reprise de l’approvisionnement du carburant permettra de ramener la production énergétique à 120 mégawatts. Toutefois, l’ED’H promet, à la population en général et à ses abonnés en particulier, de rattraper le retard accumulé dans un court délai. Depuis plusieurs mois, la République d’Haïti fait face à une rareté d’électricité publique. Partout, à travers le territoire national, les différents quartiers sont très peu alimentés en électricité publique. Ce rationnement sévère, dans la disponibilité du courant électrique public, a de graves conséquences sur les activités globales : dans les ménages, bureaux et services. Les institutions et organisations ainsi que les services doivent dépenser beaucoup d’argent pour se procurer des produits pétroliers devant alimenter les groupes électrogènes, quand elles en disposent. Sinon, leurs activités s’en ressentiront. Or, les groupes électrogènes doivent recevoir plusieurs gallons de produits pétroliers pour pouvoir fonctionner convenablement, durant plusieurs heures, sans mentionner les effets sonores dans leur environnement immédiat. Que dire des petites bourses qui doivent user d’expédients pour avoir des boissons fraîches à offrir…? Déjà très sceptique, la population continue d’exprimer des doutes sur les promesses faites, depuis mai 2017 et renouvelées sans cesse, par le président Jovenel Moïse, de fournir du courant électrique 24 heures /24, sur toute l’étendue du territoire national, en Haïti, à partir de mai de l’année 2019.
Altidor Jean Hervé