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Le Rat doit quitter le navire

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« À une violence réactionnaire, il faut une violence révolutionnaire », a dit Mao Zédong.  Jovenel Moïse, ce monstre dont la philosophie du pouvoir n’est qu’aberration du sens commun, ne s’est pas contenté de liquider le pays, il a aussi hypothéqué l’avenir de la nation haïtienne.  Il faut admettre que tous les présidents connaissent une période de faveur populaire, comme vous l’avez toujours constaté.  Tous ont eu l’air d’être bien intentionnés, à un moment ou à un autre, ne serait-ce qu’à l’égard des membres de leurs équipes politiques qui se  targuent de les présenter comme sauveurs de la nation, avant de sombrer dans les actes qui finissent invariablement par entraîner leur renversement du pouvoir.  La technique est pourtant simple ; tout promettre pendant la campagne électorale, avec la conviction ferme de ne rien faire, de ne rien donner, ou si peu, une fois qu’on détient le gouvernail.  Jovenel Moïse, ce menteur avec aplomb qui avait fait la promesse au peuple haïtien qu’il aurait de la nourriture dans son assiette et de l’argent dans sa poche, a rendu plus pauvre les masses défavorisées en Haïti.  Une situation de famine générale s’installe en Haïti.  L’accès aux produits de première nécessité est rare, notamment pour les plus pauvres.  De nombreux magasins ferment leurs portes dans les villes de provinces, notamment à Jacmel.  L’augmentation du coût de la vie, l’inflation grandissante, la dévaluation de la gourde face au dollar, la misère, le chômage, les faibles emplois cosmétiques, l’insécurité et la corruption ont poussés des milliers de personnes dans les rues de Port-au-Prince, pour exiger le départ de Jovenel Moïse, notamment le jeudi 7 février 2019.  L’inculpé du Palais national, ce corrompu épinglé dans le rapport de la Cour des Comptes pour la dilapidation du fonds PetroCaribe, doit quitter le pouvoir.  Des centaines de milliers de personnes ont exigé le départ de Jovenel Moïse et de son équipe du pouvoir.  Les mesures cosmétiques prises par le gouvernement Jovenel / Céant n’ont pas empêché la population haïtienne de fouler le macadam dans diverses régions du pays, pour réclamer leur départ et l’arrestation de voleurs du Fonds PetroCaribe.  Que ce soit à Port-au-Prince, au Cap-Haïtien, aux Gonaïves, aux Cayes, à Petit-Goâve, à Miragoâne ou à Jérémie, le peuple haïtien demande et exige le départ de Jovenel et de son équipe de rapaces.  En effet, lors d’une conférence de presse donnée le mardi 19 février à l’Hôtel Oasis, plusieurs leaders de  l’opposition démocratique ont confirmé avoir prévu de reprendre les manifestations contre le pouvoir en place, dès le mercredi 20 février 2019.  Le sénateur du Nord-Ouest, Évallière Beauplan, l’a clairement mentionné dans sa prise de parole.    «  Il n’y aura aucun retrait dans la lutte sans que Jovenel Moïse ne démissionne.  La partie est relancée, en avant comme à Vertières […] », a-t-il martelé.  L’appel au dialogue du Président de la République est rejeté d’un revers de main.  Évallière Beauplan met l’emphase sur plusieurs dérives du chef de l’État, depuis son accession au pouvoir.  PetroCaribe, Caravane du changement, flambée du dollar américain, entre autres, ont été évoqués par l’élu du Nord-Ouest pour étayer « l’échec » de Jovenel Moïse et  exiger son départ.  Dans la même veine, Schiller Louidor, un autre responsable de l’opposition démocratique, a fait savoir qu’ils investiront les enceintes du Palais national par tous les moyens.  « Toutes les sept branches de la mobilisation vont converger vers le Palais présidentiel ».  À en croire les propos de ses principaux leaders, le « Secteur Démocratique et Populaire » estime que cette cassure observée dans l’opération « pays lock », depuis quelques jours, est une volonté dudit secteur afin de permettre à la population de se ravitailler un peu, avant de se relancer dans la bataille, puisque le résultat escompté n’est pas encore arrivé: « le départ de Jovenel Moïse ». Entre temps, les funérailles des militants abattus au cours des manifestations, lors du mouvement « pays lock » ont été chantées le vendredi 22 février 2019.

Emmanuel Saintus

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