L’homme honnête est l’esclave de sa parole. Jovenel Moïse, le menteur avec aplomb, n’a rien d’honnête, mentir est son point fort. La conduite d’un bandit est tordue, celle d’un homme honnête est droite. Jovenel Moïse est un bandit, il doit quitter le pouvoir, comme l’exige le peuple Haïtien. « Le pays n’est pas gouverné », a dit Youri Latortue. Le sénateur Youri Latortue a déclaré, concernant la démission du Chef de l’État : « il ne s’agit pas du respect ou non du mandat de Jovenel Moïse. Le constat est que le pays n’est pas gouverné. On ne peut pas laisser le pays aller à la dérive, avec un incapable à sa tête. » Également, il se dégage une position commune pour le départ de Moïse, de la part de plusieurs partis politiques. Dans une note conjointe, publiée le lundi 11 février, les responsables des partis et regroupements politiques FUSION, MOPOD, OPL, VERITE « Kontra Pèp La », MOCRHENHA, «Ayisyen Pou Ayiti»et «Veye Yo» ont adopté une position commune et exigent la démission du Président Jovenel Moïse et de son Gouvernement. «Le pays est au bord d’une émeute générale comme nous l’avions prédit», a dit les responsables de la Fusion. «Nous lançons un vibrant appel aux différents partis de l’opposition, pour qu’ensemble, nous puissions trouver une solution pacifique et durable à la crise que connaît le pays», a déclaré le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (FUSION), qui lance un appel solennel aux différents partis de l’opposition, à tous ceux et à toutes celles qui veulent stopper cette descente aux enfers. Le Parti déclare que dans les prochaines heures, « il prendra une initiative avec d’autres partis frères pour discuter d’une démarche devant permettre d’aboutir à un consensus capable de rétablir la paix dans le pays. » En outre, la Chambre de Commerce Américaine en Haïti (AmCham-Haïti), la Chambre Franco-Haïtienne de Commerce et d’Industrie (CFHCI) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Haïtiano-Canadienne (CCIHC) ont dit déplorer une colère populaire, légitime qui est malheureusement orientée à tort vers les entreprises qui créent des emplois en Haïti » et souhaitent la mise en place d’une table de dialogue entre tous les acteurs concernés. La Chambre de Commerce Américaine en Haïti a dit que « Le Conseil d’Administration de la Chambre de Commerce Américaine en Haïti (Amcham Haiti) comprend parfaitement la frustration et la situation de désarroi dans laquelle est plongée la population, mais condamne fermement les actes de violence perpétrés dans le pays depuis le 7 février 2019. La AMCHAM-Haïti constate une escalade plus que dangereuse dans l’expression de la colère populaire légitime, qui est, malheureusement orientée à tort, vers les entreprises qui créent des emplois dans le pays. Il est temps que cesse la diabolisation du secteur privé et que les vrais problèmes du pays soient enfin posés et résolus. La Amcham-Haïti demande au Gouvernement d’assumer ses responsabilités face à la nation dont les revendications sont justifiées. Elle pense que la sortie de crise passe obligatoirement par le dialogue entre les différents acteurs de la société, seule voie viable pour obtenir des propositions de solutions réalistes et durables pour une sortie de crise immédiate. » Pour la Chambre Franco-Haïtienne de Commerce et d’Industrie (CFHCI), « la crédibilité du dialogue politique nécessaire, passe obligatoirement par la reddition de comptes tant demandée par tous les secteurs de la société civile. En tant qu’association du secteur privé formel qui paie ses redevances à l’État, qui représente la grande majorité de la contribution du budget national, nous sommes en droit d’exiger que le Premier Ministre, Jean-Henry Céant, crée, dans les meilleurs délais, un observatoire mixte, composé de personnalités crédibles, pour:
- Réévaluer le budget afin qu’il n’y ait plus d’allocations improductives et inefficaces qui ne servent pas à l’amélioration des conditions de vie de la population mais plutôt à l’augmentation du train de vie de l’État ;
- S’assurer des audits fiables, immédiats, des institutions de l’État, telles que : l’ONA, l’OFATMA, I’OAVCT, I’APN, I’AAN.
De plus, la CFHCI réclame qu’un accord politique soit obtenu dans le meilleur délai afin de procéder à la réduction du nombre de ministres, le ramenant à 10 ou 12, en vue de baisser drastiquement les charges de l’État et d’augmenter l’efficacité gouvernementale ». Également, la Chambre de Commerce et d’Industrie Haïtiano-Canadienne (CCIHC) a fait part que « la Chambre de Commerce et d’Industrie Haïtiano-Canadienne (CCIHC) est particulièrement interpellée par le désespoir de la population, en quête de mieux-être et d’opportunités pour ses jeunes. Elle s’insurge contre cette situation de violence et de pillage dans laquelle le pays est plongé depuis maintenant plusieurs jours, ayant engendré la perte de nombreuses vies humaines qu’elle déplore. Elle en profite pour:
- exhorter la population à manifester pacifiquement pour réclamer ses droits légitimes à l’alimentation, aux logements décents, au travail, à la santé, à l’éducation et autres, ainsi qu’à forcer nos dirigeants à faire le travail pour lequel ils sont payés et reçoivent tous les avantages, pendant que certaines couches de notre société croupissent dans la misère la plus abjecte;
- condamner, avec la plus grande fermeté, la destruction des biens publics et privés qui ne peut que contribuer davantage à l’appauvrissement de notre économie moribonde;
- rappeler que celte crise multiforme (économique, financière, politique, sociale) ne peut-être résolue que par un dialogue inter-haïtien ».
Emmanuel Saintus