HomeActualitéDétention préventive : la PNH mise en cause

Détention préventive : la PNH mise en cause

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Le vendredi 11 janvier 2019, le Commissaire divisionnaire Jean-Claude Benjamin, responsable de la communication de l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (DGPNH), a présenté un bilan des activités de l’année 2018. À en croire le bilan, 700 plaintes ont été déposées contre des agents de la PNH, entre autres, pour abus d’autorité, abus de confiance, agression, menaces, arrestation illégale; 42 mesures de révocation ont été prises contre des agents de la PNH ; 89 mesures conservatoires et 29 mesures d’isolement ont été également prises à l’endroit de policiers ; 70 policiers ont été honorés pour leur professionnalisme ; 27 policiers sont morts : 10 ont été tués par balles, 2 par arme blanche, 6 par suicide et 9 autres de causes naturelles. Le jeudi 11 janvier 2019, dans le cadre d’une cérémonie symbolique, organisée aux marché de la Croix-des-Bossales, en présence, entre autres, des responsables du commissariat de Port-au-Prince, de juges de paix et des agents de la Police Communautaire, des jeunes armés de La Saline ont décidé de remettre 10 armes à feu. Ces jeunes ont remis aux autorités une dizaine d’armes à feu et des munitions. «Ce signal donné aujourd’hui est la résultante d’un dialogue franc, initié depuis 5 ans par la Fondation Luckson Janvier, dont le but est de pacifier ce quartier réputé chaud, de la zone métropolitaine», a expliqué Luckson Janvier, ancien candidat à la députation pour la commune de Cité-Soleil. La Police communautaire a joué un important rôle dans ce début de désarmement à La Saline. L’inspecteur Jimmy François se réjouit de la cérémonie qui est pour lui un début très prometteur. «Le désarmement est indispensable pour le pays, dans ce contexte crucial. Nous sommes là pour accompagner tous les groupes à s’entendre à travers le dialogue. Et l’État haïtien doit à son tour s’engager à fond dans le volet réinsertion qui est une phase importante dans le processus», a dit l’inspecteur Jimmy François.

 

Pendant ce temps, à Carrefour-feuilles, la tension montait d’un cran, des tirs nourris sont entendus partout. Cette situation de tensions survenait à la suite de l’assassinat du policier Grégory Antoine, alias Ti Greg, le jeudi 10 janvier 2019, et dont le nom a été cité dans le massacre de La Saline. Il aurait été abattu par le chef de gang «Ti Je», à Savane Pistache. Après avoir commis son forfait, le chef de gang «Ti Je», activement recherché par la police nationale d’Haïti, aurait confisqué le cadavre de sa victime. Les autres membres du gang « Baz Pilat » qui serait dirigé par «Ti Greg», en représailles, n’ont pas hésité à faire chanter la poudre. Les habitants de Carrefour-feuilles sont sous le choc. Pour sa part, le directeur exécutif du Réseau national de défense de droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, appelle les autorités policières à une intervention urgente, afin que le calme puisse être rétabli dans ce quartier de Port-au-Prince.

 

Dans la commune de Pétion-ville, l’homme d’affaires Patrick Narah, propriétaire de «Paryaj Pam», a été tué le mardi 8 janvier 2019 par deux individus armés, non-identifiés. Le crime a été commis vers 7 heures du matin, non loin de l’église Sainte-Thérèse. La victime était âgée de 48 ans. La police nationale d’Haïti a annoncé l’ouverture d’une enquête à la suite de l’assassinat de l’homme d’affaires. Les policiers scientifiques de la DCPJ ont « été sur les lieux du crime pendant plus de deux heures, pour les premières analyses, selon l’inspecteur Gary Desrosiers. Les autorités policières ont dit détenir déjà des informations sur les deux hommes armés ayant commis l’acte. Le porte-parole adjoint de la PNH s’est toutefois gardé de communiquer les premiers éléments d’information dont dispose la police autour de ce crime.

 

En outre, dans une lettre en date du mardi 8 janvier 2019, adressée au directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, le Parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince condamne les arrestations « chimériques », effectuées par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH). « L’institution policière procède à l’arrestation de citoyennes et de citoyens, sans se soucier de leur implication véritable dans les faits qui leur sont reprochés. Cette pratique est parfois responsable de la détention préventive prolongée, qui gangrène l’appareil judiciaire en Haïti. Plus de 80% de la population carcérale du pays est en attente de décision judiciaire. Le phénomène de la détention préventive prolongée n’est pas seulement le fruit de l’inaction et du non traitement des dossiers judiciaires y relatifs, par certains magistrats et parquetiers, dans les délais impartis», a fait part la correspondance.

 

Par ailleurs, nouveau rebondissement dans le dossier de Clifford Brandt. L’ex-inspecteur de police, Edner Comé, considéré comme le bras droit de Clifford Brandt, devra répondre aux questions du tribunal criminel des Gonaïves, le mardi 15 janvier 2019, dans le cadre du procès de l’homme d’affaire. Le juge Denis Pierre Michel a décidé, le mardi 8 janvier, de faire droit à la requête du ministère public, en ce qui a trait à l’audition de cet individu qui est présenté comme l’élément moteur de l’enlèvement de Nicolas et de Coralie Moscoso.

Emmanuel Saintus

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