Ce qui requiert la force ne s’obtient jamais sans appel à la force. Le projet de Jovenel Moïse a désormais du plomb dans l’aile. La terreur imposée par Jovenel Moïse et Céant n’a pas empêché la mobilisation populaire du 18 novembre et les deux jours de grève générale, les lundi 19 et mardi 20 novembre 2018. À jouer depuis des lustres avec le feu, Jovenel ne peut finir qu’en se brûlant ! Haïti a été bloquée au cours de ces deux jours de grèves intitulées : DDN (Deyò, Deyò Nèt). Ce que Jovenel et son équipe sont incapables de comprendre, c’est que la puissance ne se mesure pas avec des armes, de l’argent et la production économique, mais à la capacité d’en payer le prix. Jovenel Moise vient d’entrevoir la vérité : Vertières appartient à ceux qui sont prêts à mourir pour cette terre, et des Haïtiens le font depuis 215 ans ininterrompus. Le dimanche 18 novembre, à l’occasion de la commémoration du 215e anniversaire de la Bataille de Vertières, Jovenel Moïse et son équipe gouvernementale n’ont pas pu se rendre à Vertières. C’est la résistance, le peuple qui a triomphé à Vertières, le dimanche 18 novembre. Le poltron, le menteur avec aplomb, Jovenel Moïse et son Gouvernement, se sont réfugiés au Champ-de-Mars à MUPANAH.
Le dimanche 18 novembre, à l’occasion de la commémoration du 215e anniversaire de la Bataille de Vertières, le Président de la République, Jovenel Moïse, accompagné de son épouse Martine, du Chef du Gouvernement Jean-Henry Céant, des membres du Gouvernement, du Parlement et du pouvoir judiciaire s’est rendu au Musée du Panthéon national Haïtien (MUPANAH), sur le Champs-de-Mars, où après l’hymne présidentiel, il a fait une offrande florale. Par la suite, le Président s’est adressé à la Nation dans un message pré-enregistré, diffusé sur la Télévision Nationale d’Haïti (TNH). Il a appelé tout un chacun à cultiver l’esprit de Vertières qui devrait, selon lui, inciter à un vrai dialogue contre la corruption, à l’occasion de la commémoration du 215e anniversaire de la Bataille de Vertières. Il les invite aussi à rester sur leurs gardes, face aux discours des protagonistes de la conjoncture, dans le contexte du mouvement PetroCaribe. « Nous devons briser les chaînes du sous-développement liées à des esprits intolérants qui sèment le deuil au sein de la population ; chaînes du sous-développement liées à des esprits anti-démocratiques visant à créer l’instabilité pour enfoncer le peuple dans la misère. Peuple Haïtien ! Réveillez-vous! Ne laissez pas des amateurs casseurs vous dévier sur le chemin de la démocratie », a dit Jovenel Moïse. La situation reste toujours tendue dans tous les départements en Haïti. Les activités économiques sont perturbées, ce mardi dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Pas de véhicules de transport en commun, les magasins, les centres de commerces, les marchés sont restés fermés. Le climat de tension est toujours perceptible dans les artères de la capitale et dans les grandes villes de provinces.
Rencontre pour bla bla
Une rencontre s’est tenue le lundi 19 novembre 2018 entre les leaders des trois pouvoirs constitués de l’État. Il s’agit de Jovenel Moïse, le Premier Ministre Jean Henry Céant, le juge Jules Cantave président de la Cour de cassation et les présidents des deux branches du Parlement le sénateur Joseph Lambert et le député Gary Bodeau. «Il faut analyser la conjoncture», a dit le président du Sénat, ajoutant qu’il s’agit d’une rencontre dans le cadre de la série de consultations entre les trois pouvoirs. Ce défenseur aveugle du pouvoir, Joseph Lambert, a qualifié de judicieuse, la décision du chef de l’État de ne pas se rendre à Vertières. Ce n’était pas nécessaire de faire une provocation, dit-il, faisant allusion aux manifestants de l’opposition qui étaient prêts à se mobiliser sur le site de Vertières. En plus, des gens armés non identifiés, sont relatées, un peu partout, en Haïti que ce soit à Port-au-Prince et dans les villes de province. Les nombreuses personnes tuées au cours des manifestations du 18 novembre ont été l’œuvre de francs-tireurs. Les tireurs d’élite embusqués ont abattu de nombreux protestataires. Toutes les personnes abattues par balles ont été atteintes à la tête. Le directeur de la Police, Michel-Ange Gédéon, a critiqué le changement d’uniforme opéré dans plusieurs unités d’élites de la PNH, alors qu’il n’était pas au courant. Il a également dénoncé les armes dont des M-60 et autres grands calibres entre les mains des unités du Palais national, vêtues en noir. À rappeler qu’au moment où nous mettons sous presse, des manifestations sont en cours dans la capitale et sur l’ensemble du territoire, ce mardi 20 novembre 2018. Cela sent le sapin pour le pouvoir, une autre fin de règne sous le signe de l’anarchie et du crime.
Emmanuel Saintus