La situation s’aggrave de plus en plus dans tous les domaines en Haïti. On ne voit rien à l’horizon. L’environnement de la mobilisation fait l’objet d’une guerre psychologique à laquelle ses tenants devraient faire attention pour ne pas glisser dans les projets maléfiques, concoctés pour semer des zizanies entre eux et au sein même des secteurs de la mobilisation, pour casser le mouvement. Ce sont les défenseurs des corrompus, des dilapidateurs des fonds PetroCaribe qui sont l’ennemi du peuple. On s’indigne des raisons pour lesquels certains protagonistes locaux et régionaux, certains responsables politiques vont encore vers eux, alors qu’ils ne servent en rien les intérêts du peuple haïtien.
Encore le dimanche 23 septembre, des milliers de personnes ont marché dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour exiger la restitution des fonds du programme PetroCaribe, volés par l’équipe PHTK, alliés et autres. La manifestation a démarré dans la commune de Pétion-Ville vers 10 heures du matin. Tout au long de leur parcours, ils criaient «bare yo, mare yo, mare vòlè yo». Les manifestants ont porté des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Où sont les fonds PetroCaribe». La mobilisation citoyenne visait à exiger des explications sur la dilapidation des fonds PetroCaribe par l’équipe Martelly/Lamothe et consorts. Le jeudi 20 septembre 2018, en marge d’un point de presse, le Secteur Démocratique et Populaire a annoncé un calendrier de mobilisation déjà établi pour continuer d’exiger un procès en bonne et due forme sur la dilapidation des fonds PetroCaribe. Ce calendrier de manifestation s’étend à partir du dimanche 23 septembre jusqu’au 17 octobre. Le Secteur Démocratique et Populaire Haïtien a fait part de la reprise des mouvements de mobilisation. Objectifs : exiger à la fois le départ prématuré de Jovenel Moïse et la tenue d’un procès équitable sur la dilapidation des fonds du programme PetroCaribe, a dit Schiller Louidor, l’un des porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire. De son coté, Abel Loreston, l’un des membres organisateurs de la manifestation, a dit douter de l’impartialité de la Cour des comptes dans l’enquête sur un tel dossier. « Seule une mobilisation de toutes les forces vives de la nation peut faciliter l’aboutissement de cette affaire. Les marches et mobilisations vont continuer jusqu’à la tenue d’un procès. Ces fonds qui devraient servir pour le développement et la construction d’un ensemble d’infrastructures de base, ne sauraient être dilapidés en toute impunité par un groupuscule ayant à sa tête Laurent Lamothe », a dit Abel Loreston. « L’espoir que le procès PetroCaribe se tienne sous l’administration Moïse/Céant est extrêmement mince ». Le peuple ne va pas se tromper de combat ni de personne mais il va exiger coûte que coûte un procès sur l’argent de PetroCaribe », a fait savoir Me André Michel. Et de poursuivre, que l’ex-président Michel Joseph Martelly est impliqué dans la formation du nouveau gouvernement de Jean-Henry Céant. «On ne peut pas compter sur un gouvernement mis en place par les dilapidateurs des fonds PetroCaribe pour faire un procès». Le chef des corrompus, Jovenel Moïse, avait déclaré que le Premier Ministre Céant (son clone) doit permettre à la nation de voir clairement ce qui s’est passé dans l’utilisation des fonds du PetroCaribe. Il a appelé à la reddition de compte, insistant toutefois sur la nécessité de dépolitiser ce dossier. «Le peuple demande des explications sur l’utilisation de cet argent. Les services compétents de l’État, notamment l’Unité Centrale de Renseignement Financier (UCREF), l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), l’Inspection Générale des Finances (IGF) seront mobilisés sur le dossier PetroCaribe », avait fait savoir Jovenel Moïse. En effet, ce discours survient après plusieurs manifestations et sit-in organisés dans les différentes villes d’Haïti par la population haïtienne, pour faire entendre sa voix, dans le cadre de cette lutte engagée contre la corruption dans le pays. Le corrupteur est autant coupable que le corrompu. Corrupteur et corrompu sont complices et méritent la même peine. Et Montesquieu va plus loin, en disant que «les hommes se regardent de trop près pour se voir tels qu’ils sont. Ils sont toujours d’eux-mêmes des témoins fidèles, des juges corrompus»
Emmanuel Saintus