Quarante (40) enseignants venant des directions départementales d’éducation et dix (10) personnalités au niveau national, dont Jacques Gary Pérodin, Mgr Jean Alix Verrier, Dr Michel Péan, Mireille Fombrun, dite Sœur St-Charles, Roody Edmé ont reçu, le jeudi 17 mai, à l’occasion de la Journée nationale des Enseignants, une plaque d’honneur pour leur discipline, leurs compétences, leur dévouement et leur contribution au développement de l’éducation en Haïti, au cours des cinquante (50) dernières années. Une cérémonie d’hommage s’est déroulée dans une ambiance cordiale à l’hôtel Marriott, en présence du ministre de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet, de deux anciens ministres de l’Éducation, Réginald Paul et Jean Beauvois Dorsonne, du président de la commission Éducation au Sénat, Denis Cadeau et de l’ambassadeur de l’UNESCO en Haïti, Paul Gomis. Sous le thème : « Les enseignants, piliers du système éducatif, encadrons-les! », ces plaques d’honneur ont été remises à ces cinquante (50) personnalités pour leur contribution et leur dévouement à la cause de l’éducation haïtienne. Le chanteur populaire, BIC, a été l’invité d’honneur. Puis, la chorale du lycée national de Pétion-Ville, des élèves du lycée Anténor Firmin et ceux du lycée Marie-Jeanne, à travers des chants appropriés, ont rendu un vibrant hommage aux enseignants et enseignantes d’Haïti. Ces talents ont peint sur toutes les lèvres, un véritable tableau de joie et de jubilation. Très satisfaits après chaque prestation des apprenants de ces écoles publiques, des participants estimés à plus de 300 ont pris plaisir à applaudir longuement. Visiblement heureux, le président de l‘Akademi Kreyòl Ayisyen, Jean Pauris Jean-Baptiste, exprimant ses sentiments au nom de tous les récipiendaires, a avoué sa joie de faire partie de cette cohorte de personnalités émérites, honorées pour des années de service offert dans la profession enseignante. « Je remercie le ministère de l’Éducation nationale pour cette marque de distinction. Cela prouve qu’on reconnaît la dimension et la validité de ce corps dans la structure sociale», a-t-il déclaré. Pour sa part, le numéro un du Ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle (MENFP), Pierre Josué Agénor Cadet, dans son discours de circonstance, a salué les efforts consentis par nos enseignants et enseignantes, en vue d’éduquer des citoyens pour la société. Il a ensuite déclaré que les enseignants sont non seulement les piliers du système éducatif, mais aussi ceux de la société elle-même, car selon lui, sans eux, la société accoucherait des monstres. «Tant de sacrifices consentis, tant d’obstacles rencontrés mais vous êtes toujours déterminés, dévoués à accomplir cette mission qui est celle de contribuer au devenir humain et citoyen des individus qui vous sont confiés, dès leur plus jeune âge », a déclaré le titulaire du MENFP, avant de saluer le courage et la détermination de ces hommes et femmes qui se sont investis et qui s’investissent encore au prix de grands sacrifices dans la formation des générations d’Haïtiennes et d’Haïtiens. Satisfait un peu de ses réalisations à la tête du MENFP, le ministre a cité en exemple des réponses déjà données par son administration, avec le support de son gouvernement, en vue de la régularisation des enseignants en situation irrégulière. «Plus de deux mille professeurs en salle de classe, dans des situations irrégulières, ont déjà reçu leurs lettres de nomination sur un total de 4 000 en attente de signature. Dans cette même perspective, plus de 2 700 enseignants disposant de lettre de nomination ont été rémunérés, après plusieurs années d’attente », a-t-il souligné, dans son bilan, avant de réitérer son engagement d’aider les enseignantes et les enseignants à parfaire leur travail et à bien vivre de ses fruits.
De son côté, le 17 mai 2018, L’UNNOEH appelle à une réforme dans l’enseignement, dénonçant au passage des directeurs d’écoles qui engagent des personnes sans qualification pour remplir la fonction d’enseignant dans leurs établissements. L’UNNOEH entend continuer à se mobiliser pour exiger de meilleures conditions de travail pour les enseignantes et enseignants et une éducation de qualité. Plusieurs mobilisations ont eu lieu en 2018, à Port-au-Prince, et dans les villes de Petit-Goâve (département de l’Ouest), au Cap-Haïtien (Nord), à Gonaïves (Artibonite), afin d’exiger la présence des enseignantes et enseignants dans les salles de classes des écoles publiques. Ces enseignants en grève réclamaient plusieurs mois d’arriérés de traitement, des ajustements salariaux ainsi que leur nomination dans le système éducatif.
Altidor Jean Hervé