Le jeudi 28 septembre, le Conseil des Ministres a approuvé le budget 2023-2024 qui sera en application à partir du 1er octobre 2023 et qui reflète les grandes orientations contenues dans la lettre de cadrage du Premier Ministre, transmise aux ordonnateurs, le 2 août dernier. Ce budget s’inscrit dans la continuité des efforts initiés depuis l’année dernière pour l’élaboration du deuxième cadre budgétaire à moyen terme, 2023-2026.
L’enveloppe globale du budget pour l’exercice fiscal est de 320,64 milliards de gourdes, en hausse de 20%, reposant sur trois axes prioritaires: la croissance économique, la stabilité sociale et l’amélioration de la situation sécuritaire.
Les dépenses projetées hors amortissement de la dette sont de l’ordre de 283,21 milliards de gourdes, soit une hausse de 19,51%, par rapport au budget antérieur. 50.6% des dépenses seront consacrées à la gestion des affaires courantes.
Les dépenses d’investissements publics dans le budget de l’exercice fiscal 2023-2024 sont estimées à 158,41 milliards de gourdes et seront financées à hauteur de 28,8% par le Trésor public (33.92milliards gourdes), 68,5% par des dons et emprunts (77,2 milliards de gourdes).
Les hypothèses de base des projections de 2024 s’appuient essentiellement sur le renforcement du climat de sécurité, la construction d’infrastructures résilientes, identifiées dans le PRIPS (Plan de Relèvement Intégré de la Péninsule Sud), la stabilité du taux de change et la disponibilité des produits pétroliers à la pompe.
Le budget 2023-2024 est élaboré autour de 3 priorités:
- renouer avec la croissance économique,
- améliorer la stabilité sociale,
- améliorer les conditions sécuritaires.
Rappelons que dans la lettre de cadrage du projet budget 2023-2024, Ariel Henry avait souligné que l’emphase serait mise autour de la croissance économique, de la stabilité sociale et de la situation sécuritaire. «L’économie haïtienne est en proie à de multiples difficultés. Les grands facteurs impactant négativement la gouvernance politique demeurent encore, à savoir: la crise socio-politique et la détérioration du climat sécuritaire. Il faut également mentionner les chocs climatiques et naturels, sanitaires et économiques ayant aggravé l’insécurité alimentaire qui touche une majorité de la population depuis plusieurs années. À ces chocs s’ajoutent des phénomènes internes et externes provoquant une amplification de la hausse des prix des produits pétroliers sur le marché national. Les phénomènes internes sont:
- l’augmentation des coûts de transaction liée à la dégradation du climat sécuritaire dans le pays;
- la rareté des produits pétroliers en certaines périodes, entraînant la perturbation de la chaîne d’approvisionnement;
- la baisse du volume des importations ; la forte volatilité du change. Cette situation a exacerbé davantage les défis majeurs que nous devons relever».
À partir des hypothèses de base des projections pour 2024, ce budget promet de s’appuyer essentiellement sur le renforcement du climat sécuritaire, la construction d’infrastructures résilientes, la stabilité du taux de change et la disponibilité des produits pétroliers à la pompe, la réduction de l’inflation à 15,8% en fin d’exercice et le retour à une croissance du PIB de +0,7% après 5 ans de décroissance.
Emmanuel Saintus