Le vendredi 4 août 2023, Barbara Feinstein, la sous-secrétaire d’État aux Affaires Caribéennes, a
déclaré, lors d’un point de presse virtuel, que les États-Unis entendent soutenir de « manière forte et
solide » la force multinationale qui devrait être déployée en Haïti, que ce soit « en personnel,
équipement, formation ou d’autres assistances en nature… ». En ce qui a trait à l’adoption de la
résolution américaine autorisant le déploiement d’une force internationale non onusienne en Haïti,
elle affirme que les États-Unis sont très optimistes pour son adoption.
De plus, la mission internationale pourrait coûter jusqu’à 400 millions de dollars par an. À
cet égard, Todd Robinson, secrétaire d’État adjoint américain au Bureau des Affaires
internationales, de stupéfiants et d’application de la loi, a confié au journal floridien, Miami Herald,
qu’une délégation kényane sera envoyée en mission, et certains membres se rendront aux États-Unis
pour des discussions, tandis qu’un petit contingent se rendra à Port-au-Prince pour rencontrer les
autorités haïtiennes et d’autres responsables de la sécurité.
Pour financer cette mission ambitieuse qui pourrait coûter entre 200 et 400 millions de
dollars par an, les États-Unis solliciteront la contribution d’autres pays. L’ambassadrice américaine
à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a confirmé que les États-Unis présideront le Conseil de
Sécurité de l’ONU ce mois-ci et travailleront sur un projet de résolution soutenant l’offre du
gouvernement du Kenya d’aider Haïti à combattre les gangs fortement armés. Todd Robinson a
également révélé que l’administration Biden attend le rapport du Secrétaire général de l’ONU,
António Guterres, qui dispose d’un délai jusqu’au 15 août pour présenter différentes options, afin
d’aider Haïti à faire face à sa situation sécuritaire. L’offre du Kenya marque une étape significative
dans les efforts pour mobiliser une force internationale qui viendra en aide aux forces de police, en
difficulté en Haïti. De nombreux pays, tels que les Bahamas, la Jamaïque, le Sénégal, le Canada,
l’Équateur et Trinité-et-Tobago, ont volontairement proposé leur aide. Linda Greenfield-Thomas,
ambassadrice des États-Unis à l’ONU, a qualifié cette mission de «véritable action policière, visant
à stabiliser le pays et à permettre à Haïti de retrouver la voie de la démocratie et de la stabilité
gouvernementale».
Par ailleurs, le vendredi 4 août 2023, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a rendu
publique une déclaration sur l’intervention probable d’une force multinationale pour soutenir Haïti à
relever ses défis sécuritaires. « La Communauté des Caraïbes (CARICOM) se félicite de la décision
prise par les Gouvernements des Bahamas [150 hommes] et de la Jamaïque [200 hommes] de se
joindre au Kenya [1000 hommes] pour contribuer à une force multinationale en Haïti, afin d’aider
cette Nation à relever ses défis de sécurité. La Communauté des Caraïbes espère que la mise en
place de la force multinationale sera pleinement approuvée par le Conseil de sécurité des Nations
Unies, comme preuve de l’engagement de la Communauté Internationale à améliorer les conditions
de sécurité et humanitaires du peuple haïtien et à soutenir le rétablissement de la loi et l’ordre.
Lors de leur réunion à Trinité-et-Tobago, en juillet 2023, les chefs de Gouvernement de la
CARICOM ont de nouveau souligné leur préoccupation face aux graves crises humanitaire,
sécuritaire et de gouvernance auxquelles est confronté leur État membre frère, Haïti. La CARICOM
réitère son engagement à poursuivre ses efforts de collaboration avec le Gouvernement haïtien et
toutes les parties prenantes, pour trouver une solution dirigée par les Haïtiens, face au sort auquel
leur nation est confrontée.»
Emmanuel Saintus
Les USA deviennent peu à peu optimistes sur le vote du Conseil de Sécurité
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