Youri Latortue fait face à des charges criminelles, pour détournement de biens publics et pour prise illégale
d’intérêt. Joseph Lambert sera jugé pour obstruction à la justice. Dans le cadre du dossier d’enquête de
l’Unité de Lutte Contre la Corruption ( ULCC ), concernant le poste de Coordonnateur du bureau
départemental du sénateur Youri Latortue, occupé par sa mère, Mme Carmen Immacula Cantave, le
juge d’instruction Marthel Jean-Claude a sorti son ordonnance de clôture qui retient l’inculpation de
l’ancien sénateur pour des charges criminelles.
Joseph Lambert est reconnu coupable de n’avoir pas collaboré avec la justice. Le magistrat
ordonne que les deux anciens sénateurs soient pris de corps et écroués à la prison civile de Port-au-
Prince. Selon cette ordonnance dont Juno7 a eu copie, le juge instructeur a décidé de renvoyer Youri
Latortue devant le “tribunal de première instance de Port-au-Prince, jugeant, en ses attributions
criminelles, siégeant sans assistance de jury, pour détournement de biens publics et pour prise illégale
d’intérêt, faits prévus et réprimés par les articles 5.1 et 5.13 de la loi du 12 mars 2014, portant
prévention et répression contre la corruption. Le juge estime que «détournement de biens publics et
prise illégale d’intérêt ont été commis.»
Quant à Joseph Lambert, l’ULCC lui avait reproché de faire obstruction à la justice, parce qu’il
avait refusé, alors qu’il était président du Sénat, en septembre 2021, de fournir à l’ULCC, les
informations et documents qui lui ont été requis, dans le cadre de cette enquête, au motif que le
directeur général de l’ULCC n’est pas son vis-à-vis et que ce dernier n’avait pas le droit de s’adresser
directement à lui. Le juge Jean-Claude a renvoyé M. Lambert devant le tribunal de première instance
de Port-au-Prince, jugeant en ses attributions correctionnelles, pour y être jugé pour entrave à la justice,
faits prévus et réprimés par l’article 21 de la loi du 12 mars 2014, portant prévention et répression
contre la corruption. En effet, l’instruction du juge a établi la lumière sur le fait que des chèques
totalisant plus de deux millions de gourdes, destinés à sa mère, ont été déposés et encaissés pour son
profit personnel. Pour le juge, Youri Latortue, en approuvant ledit contrat, avait un intérêt personnel
dans l’opération, ce qui est, en conséquence, de nature à compromettre son impartialité et son
objectivité.
Dans la même lignée, l’ex-mairesse de l’Arcahaie, Rosemila Petit-Frère, est attendue, le mardi
27 juin, au cabinet du Juge d’instruction Jean Wilner Morin. Cette invitation entre dans le cadre du
dossier de corruption à la Caisse d’Assistance Sociale (CAS) dont la directrice, Edwine Tonton, est
incarcérée depuis le mois d’avril dernier, après avoir été auditionnée, une seconde fois, par le magistrat
instructeur. Réputée très proche du Premier Ministre Ariel Henry, Rosemila Petit-Frère est présentée
comme celle qui avait permis à madame Tonton, d’accéder à la direction de la CAS.
Emmanuel Saintus