Un nouveau rebondissement dans le dossier du déploiement de policiers kényans en Haïti. Après que la Haute Cour ait rendu son verdict qui interdit la venue de ses policiers en Haïti, le gouvernement kényan n’a pas mis trop de temps pour réagir, en contestant cette décision à travers un communiqué.
Isaac Mwaura, porte-parole du gouvernement kényan, a fait savoir que le pouvoir en place a pris note et fera appel. « Bien que le gouvernement respecte l’État de droit, nous avons néanmoins décidé de contester immédiatement le verdict de la Haute Cour », a-t-il déclaré dans ce communiqué.
Plus loin, dans ses déclarations, le porte-parole rappelle que le Kenya avait un bilan exceptionnel, en matière de contribution aux missions de maintien de la paix au niveau international, dans des pays tels que le Soudan du Sud, la Namibie, la Croatie, le Libéria et la Sierra Leone, entre autres.
Rappelons que le juge de la Haute Cour kényane, Enock Chacha Mwita, a rendu son jugement ce vendredi 26 janvier au sujet de la force multinationale. Le tribunal a déclaré que la manière utilisée pour le déploiement proposé était inconstitutionnelle, nulle et non avenue, et interdit du même coup au Conseil National de Sécurité de déployer des policiers en Haïti, a rapporté le média kényan The Star. « Une ordonnance est, par la présente, émise, interdisant le prétendu déploiement d’officiers de police en Haïti ou dans tout autre pays, autrement et contrairement aux articles 107 et 108 de la loi sur le Service National de Police (NPS) », a statué le juge Chacha Mwita, lors de sa prise de décision. Il a aussi ajouté que toute autre mesure prise par tout autre organe étatique, en application de la décision de déploiement, serait également invalide, nulle et non avenue.
À la suite de cette décision prise par la Haute Cour, le gouvernement kényan se voit empêcher de déployer au moins 1 000 policiers et de mener cette force multinationale en Haïti, qui aura pour objectif de combattre les actes de banditisme dans le pays.
Notons que le gouvernement kényan avait donné son feu vert le 13 octobre 2023 pour le déploiement des agents, mais il y avait un blocus temporaire, ordonné quelques jours auparavant par la Haute Cour de Nairobi et prolongé par le tribunal, à la fin du même mois, après que l’avocat et homme politique du parti d’opposition, Ekuru Aukot, ait porté plainte contre cette initiative, la jugeant inconstitutionnelle.
À rappeler que le Conseil de Sécurité de l’ONU avait approuvé, le lundi 2 octobre 2023, le déploiement de cette force multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, dirigée par le Kenya qui se disait prêt à envoyer 1000 policiers, et qui avait déjà manifesté sa volonté de diriger cette force multinationale tant souhaitée par le gouvernement haïtien.
Emmanuel Saintus