HomePerspective & PolitiqueUn discours de leurre, accueilli en sauveur….

Un discours de leurre, accueilli en sauveur….

Published on

Archives

Et il progresse de jour en jour …  J’aurais tendance à dire que les dirigeants politiques n’ont pas trop le choix, ils doivent réagir pour faire bonne figure et montrer qu’ils sont encore ceux qui imposent leur loi.  Sauf que c’est en train de se dégonfler…

Nous ne pouvons négocier aucun accord politique avec Ariel Henry.  Ariel Henry est un obstacle pour la stabilité et la paix en Haïti.  Nous devons réprouver toutes formes de consommations des médias avec Ariel.  En effet, les discussions entre les protagonistes de la crise sont interrompues depuis l’échec des négociations de la mission du Groupe des Personnalités Éminentes de la CARICOM, du 6 au 14 décembre 2023.  À l’issue de la 7e réunion des Chefs d’État et de Gouvernement de la communauté régionale sur Haïti, le 7 janvier dernier, la CARICOM a appelé les acteurs haïtiens à trouver une solution urgente à la crise politique.

Entre temps, la contestation populaire s’intensifie à Jérémie (Grand’Anse).  Le lundi 15 janvier 2024, les activités sont complètement paralysées à Jérémie, dans le département de la Grand’Anse.  Selon la presse locale, des pneus enflammés sont remarqués dans plusieurs rues de la ville.   Les écoles, les banques commerciales, entre autres, restent fermées, en raison de ce mouvement ayant pour objectif d’exiger la démission du premier ministre de facto, Ariel Henry, à la tête de la Primature.  De plus, ce mouvement n’a pas pris naissance ce lundi 15 janvier, au contraire, il a été lancé par des partisans de l’ancien chef des rebelles, Guy Philippe, la semaine dernière, avec le slogan : “N ap fèmen biwo Leta”. 

À part la ville de Jérémie qui s’est réveillée sous tension, le lundi 15 janvier, d’autres villes sont également en ébullition avec le même objectif : exiger le départ d’Ariel Henry à la tête de la Primature.  À Ouanaminthe (département du Nord-Est), vers les 7 heures, ce lundi 15 janvier, la ville s’était réveillée en mode “lòk”.  Des barricades étaient dressées dans plusieurs rues de la ville.  “Des camions ont été abandonnés dans plusieurs rues, et des agents du BSAP supportaient le mouvement”, a déclaré un habitant de la zone.

Sur les réseaux sociaux, on pouvait également constater qu’une manifestation anti-gouvernementale a été déclenchée par des citoyens dans la ville des Cayes. “Fòk Ariel ale prese-prese”, déclarent-ils.

À Port-au-Prince, la situation est différente.  Les activités fonctionnent mais, dans certaines zones comme Delmas, Pétion-Ville et au Centre-Ville de Port-au-Prince, des personnes sont sous pression.  “Je suis obligée de ne pas étaler toutes mes marchandises parce que je ne sais pas ce qui peut se passer à n’importe quel moment”, a déclaré une commerçante à l’avenue Christophe.

Par ailleurs, des foules avaient défilé dans les rues de la ville, le jeudi 11 janvier, dans le cadre d’une manifestation anti-gouvernementale.  Ce sont des leaders d’organisation de la société civile et des dirigeants de formations politiques qui ont pris l’initiative de cette mobilisation, visant la démission du premier ministre, M.  Ariel Henry.

Les partisans de Guy Philippe sont à l’avant-garde du mouvement.  Des syndicats de chauffeurs de taxi-motos, en colère à cause de la pénurie de carburant, ont intensifié la mobilisation.  Les manifestants avaient tenté de vandaliser l’aérogare.  En outre, des accrochages ont eu lieu, lors d’une attaque contre la résidence de l’ex-sénateur, M. Sorel Jacinthe.  De plus, des jeunes vêtus d’uniformes du BSAP ont déambulé dans les artères de Jérémie.

Entre temps, Guy Philippe poursuit son pèlerinage à travers le pays depuis qu’il y est de retour. Après ses visites aux Cayes (Sud) et à Miragoâne (Nippes), l’ancien détenu, comme annoncé, était en mission au Cap-Haïtien, le lundi 1er janvier 2024.  Fidèle à son discours, partout où il est, l’ex-chef rebelle d’Haïti et opposant au pouvoir de l’ancien président, Jean Bertrand Aristide, s’en est pris aux autorités gouvernementales qui, selon ses déclarations, n’utilisent pas la Police et l’Armée à bon escient, pour rétablir l’ordre et la paix dans le pays.

Plus d’un mois après avoir foulé le sol haïtien, le 30 novembre 2023, en provenance des États-Unis où il a été écroué pendant six (6) ans pour blanchiment d’argent et trafic de cocaïne, Guy Philippe avait marché sur Gonaïves, le lundi 1er janvier 2023.  « Guy Philippe, peyi a se pou ou, ouvè kò w jan w vle », avaient scandé ses partisans et sympathisants dans la Cité de l’Indépendance qui en avaient profité pour réclamer la tête du premier ministre de facto, Ariel Henry.  Accueilli en sauveur par des centaines de Gonaïviens et Gonaïviennes, l’ancien sénateur élu de la Grand’Anse, était entouré de ses proches ainsi que de ses gardes du corps.  Il montait à bord d’un « Truck Sound » et parcourait plusieurs quartiers des Gonaïves.  À sa sortie de Gatreaux, en passant par Destrous, Laborde, Route des Dattes, jusqu’au Parc Vincent, Descarreaux, Lamartinière et la rue Pétion pour atteindre Raboteau, entre autres, il a drainé derrière lui une foule qui lui a donné carte blanche, en ridiculisant le premier ministre de facto, Ariel Henry.  « Ariel Henry, men Guy Philippe.  Jete w », s’amusait la foule, au rythme de l’animation musicale assurée par le « Truck Sound ».

À Raboteau, Guy Philippe avait rencontré et échangé avec le nommé « Polda », un chef de bande armée, et Jerry Bien-Aimé, également deux (2) anciens membres du Front de Résistance de l’Artibonite qui ont participé au renversement de Jean Bertrand Aristide.

Emmanuel Saintus

Popular articles

Conférence de commémoration du 199ème anniversaire de la dette de l’indépendance d’Haïti:

" Impact de la dette de l'indépendance dans le sous-développement d'Haïti"Le Mouvement Point Final...

Instabilite

De l'instabilité sociopolitique dégradante aux ingérences des puissances impérialistes occidentales en Haïti, le peuple...

Mythe ou vérité ? Le peuple haïtien, pour son propre malheur, choisirait-il des bandits comme leaders?

 Les analystes politiques prennent le vilain plaisir de culpabiliser les victimes en guise de...

Un Conseil Présidentiel de 7 membres, à la tête du pays, est-ce pour bientôt?

C’est une démarche boiteuse au mieux, bizarre certainement, mais il fallait bien entreprendre quelque...

Latest News

Conseil Présidentiel, est-ce notre jour de malchance ?

Tout changement de gouvernement fait naître chez toutes les personnes de bonne volonté, éprises...

Haïti, crise politique 

La propagande opportuniste, à chaque fois, s’est trouvée renforcée, avec des anciens visages pour...

Le Conseil Présidentiel de Transition a un mandat limité au 7 février 2026

Le vendredi 12 avril 2024, le Conseil des Ministres a publié dans le journal...