Alors que le pays fait face à la fureur des gangs, paralysant la majeure partie des activités, le choléra, ayant connu une recrudescence, continue de faire des victimes un peu partout. Le nombre de personnes atteintes du choléra ne cesse d’augmenter dans diverses régions du pays, notamment à Petit-Goâve, dans la 7e et la 8e sections communales. La population de ces sections communales a lancé un SOS auprès des autorités sanitaires du pays, afin de limiter les dégâts.
Depuis octobre, l’an dernier, Haïti est confrontée à la résurgence de l’épidémie de choléra. Ainsi, les premiers rapports publiés par le titulaire du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le Dr Alex Larsen, avaient, d’une part, indiqué qu’un récent cas de choléra avait été détecté à Savane Pistache/Decayette, et d’autre part, souligné plusieurs lieux où de nombreux cas avaient été suspectés, comme dans les quartiers de Brooklyn et de Cité-Soleil.
En effet, la fin du calvaire de la population haïtienne ne semble pas être pour demain. Les calamités auxquelles le peuple fait face se succèdent, une situation qui le plonge encore plus dans le marasme. Après avoir été chassés de leurs maisons par les bandits de Grand-Ravine, les habitants de Carrefour-Feuilles, menant une vie de nomade, se trouvent désormais dans le collimateur du choléra. L’Organisation Internationale de la Migration (OIM) a tiré la sonnette d’alarme face à cette situation, dans un rapport rendu public, datant du 4 octobre 2023. Dans ce rapport, l’OIM a fait savoir que plusieurs cas de choléra ont été enregistrés dans des camps d’accueil où se trouvent les déplacés internes de Carrefour-Feuilles. «Dans certains sites où les gens sont abrités, des cas de choléra ont été signalés», peut-on lire dans un rapport de l’OIM qui rappelle que les déplacés faisaient déjà face à des besoins fondamentaux tels que les soins médicaux, les lits et l’éclairage.
Depuis l’assaut des bandits armés de Grand-Ravine à Carrefour-Feuilles et à Savane Pistache, des milliers de personnes ont dû abandonner leurs maisons pour échapper à cette terreur. Certains se sont réfugiés chez des proches, d’autres dans des sites d’hébergement où ils vivent dans des conditions inhumaines. En effet, présentement, nombreuses sont les zones frappées par le choléra. Une nouvelle vague de choléra est en train de ravager la nation haïtienne. À Petit-Goâve, plus précisément dans la 7e et la 8e sections communales, les gens sont obligés de lancer un appel de détresse aux responsables du MSPP, tellement la maladie s’est répandue.
Le Centre de Traitement du Choléra (CTC), qui devrait prendre soin des victimes, ne dispose que de deux (2) lits, et les moyens de traitement sont insuffisants pour répondre au nombre de personnes infectées par la maladie. Ce centre, situé à Delatte, reçoit continuellement des malades, tandis qu’il n’y a pas assez de médecins ni des moyens de transport. Il s’agit de plus d’une centaine de cas, parmi lesquels des décès ont été également enregistrés.
Pour rappel, la prudence est de mise. La population haïtienne qui est déjà oubliée par les autorités locales, doit faire preuve de vigilance. En ce sens, il faudrait appliquer constamment les mesures de précaution sanitaires, pour éviter une aggravation de cette épidémie qui d’ailleurs commence à se répandre dans les zones métropolitaines du pays.
Parmi ces mesures: bien faire cuire les aliments, laver les fruits et les légumes avant toute consommation, laver les mains avant l’introduction de quoi que ce soit dans la bouche, entre autres.
Emmanuel Saintus