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L’OEA appel au dialogue entre la République dominicaine et Haïti

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Le secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Luis Almagro, via un communiqué de presse, invite la République Dominicaine et la République d’Haïti à dialoguer au sujet des travaux de construction du canal sur la rivière Massacre, afin de gérer leur différend. Toutefois, il est conscient que les deux pays ont des droits d’usage égaux sur la rivière Dajabón ou Massacre et que ses ressources en eau sont vitales pour les deux nations.

Le Secrétariat Général de l’Organisation des États Américains (OEA) informe qu’il a engagé des consultations avec les autorités d’Haïti et de République Dominicaine au sujet du différend frontalier relatif à la construction d’un canal d’irrigation en Haïti avec une prise d’eau sur la rivière Massacre, également connue sous le nom de rivière Dajabón en République Dominicaine. «Les ressources hydriques de la rivière sont essentielles pour les deux pays, vu les besoins de leurs habitants, particulièrement dans le contexte de sécheresse actuelle. L’utilisation de ces ressources doit se faire conformément au Droit International et aux traités en vigueur entre les deux nations. Nous sommes convaincus que chaque partie est capable de reconnaître la bonne volonté de l’autre pour résoudre ce différend, a dit Almagro. «La situation actuelle ne profite à aucune des deux parties. Il est essentiel que les autorités dominicaines et haïtiennes se rencontrent, le plus rapidement possible, pour mener un dialogue franc, pour lequel le Secrétariat général de l’OEA et son Secrétaire général sont les mieux placés pour collaborer à la recherche d’une solution bénéfique pour les deux pays», a déclaré Luis Almagro, via le communiqué.

Par ailleurs, Luis Almagro est conscient que les deux pays ont le même droit d’utiliser les eaux de la rivière compte tenu des besoins de leurs habitants, surtout dans le contexte actuel de sécheresse, a-t-il dit, avant d’ajouter que cette utilisation doit être assurée, conformément au droit international et aux traités en vigueur entre les deux pays.

Malgré ce conflit haïtiano-dominicain qui persiste depuis des jours, l’OEA s’est dit convaincue que les deux parties ont la capacité de garantir mutuellement leur bonne foi pour résoudre ces problèmes.

Face à cette situation, l’instance offre aux deux pays son soutien, soit directement, soit par l’intermédiaire de tout État associé ou organisation sous-régionale, pour collaborer sur tous les aspects nécessaires à la résolution du différend, peut-on lire dans le communiqué.

Pour l’Organisation des États Américains, le dialogue et la compréhension mutuelle sont impératifs, en évitant toute tension et en œuvrant pour surmonter les désaccords.

Entre-temps, les travaux de construction du canal se poursuivent à Ouanaminthe et le slogan «kanal la p ap kanpe (KPK)» anime la bonne volonté des citoyens haïtiens qui travaillent jour et nuit pour terminer les travaux, malgré les décisions anti-haïtiennes prises par le gouvernement dominicain.

Cerise sur le gâteau, Haïti n’a jamais mis fin aux communications avec la République Dominicaine, a affirmé Ariel Henry, à son retour de New-York, le lundi 25 septembre. «Nous avons des canaux de communication constante avec la République Dominicaine. Je dis bien constante». Des communications si discrètes que la Vice-Présidente, Raquel Peña, semble ne pas le savoir, déclarant que le Gouvernement dominicain était disposé à s’asseoir à la table du dialogue avec les autorités haïtiennes pour rechercher une solution harmonieuse au conflit généré par la construction d’un canal d’irrigation agricole en Haïti avec prise d’eau dans la rivière Massacre…

«La frontière dominicaine ne sera plus jamais la même», dixit Abinader. Le Président Luis Abinader, concernant le conflit entre la République Dominicaine et Haïti, en raison de la construction d’un canal d’irrigation en Haïti avec prise d’eau sur la rivière Massacre, a réitéré, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, que le Gouvernement dominicain ne cherche ni ne veut aucun type de conflit avec Haïti. «Nous n’avons ni cherché ni voulu ce conflit, mais il nous a été présenté et nous avons dû agir […] il n’y avait pas d’autre alternative pour maintenir la sécurité nationale.» Il a souligné que la fermeture de la frontière maritime, aérienne et terrestre était pour certains, une mesure «arbitraire et drastique», mais il l’a défendue et l’a qualifiée de «nécessaire.» Abinader estime qu’Haïti devrait avoir une autre façon d’agir avec les Dominicains, en raison de la solidarité que la République Dominicaine entretient avec le pays voisin et «qui a tant soutenu Haïti.»

Concernant la place à la table de dialogue, il a déclaré que son Gouvernement reste «ouvert au dialogue avec Haïti pour voir comment l’eau est distribuée équitablement » et aborder la question de la construction du canal mais il a réitéré que pour que cela arrive, Haïti doit d’abord suspendre ses travaux.

Abinader a déclaré qu’il réfléchirait à assouplir certaines des mesures contre Haïti (sans préciser lesquelles) dans les prochaines semaines. «Après avoir mis en service d’urgence le canal de La Vigía. Dans deux ou trois semaines, nous verrons la possibilité d’assouplir certaines mesures. Je vais vous dire: désormais, la frontière dominicaine ne sera plus jamais la même. Ce ne sera plus jamais pareil, en fonction de ces événements mais aussi des situations qui vont survenir en Haïti.»

Plus de 61 000 Haïtiens sont retournés en Haïti, volontairement ou rapatriés, après 12 jours de fermeture totale de la frontière entre la République Dominicaine et Haïti, selon les statistiques du Corps Spécialisé de Sécurité des Frontières Terrestres (CESFRONT). Le CESFRONT a indiqué que la frontière reste hermétiquement fermée, comme l’a ordonné le Président Abinader, et que les Haïtiens, loin de faire des efforts pour entrer en territoire dominicain, en sortent chaque jour, rappelant que «personne n’a l’interdiction de sortir du pays».

Une source, au plus haut niveau du CESFRONT, a indiqué que les retours volontaires s’effectuaient à la fois par des démarches formelles et informelles, soulignant que «le plus grand exode a lieu à travers Dajabón».

Noter qu’à ce chiffre s’ajoute 49 540 Haïtiens retournés en Haïti au mois d’août 2023, un total de plus de 100 000 de retour en Haïti.

Emmanuel Saintus

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