Souf pou Ayiti, c’était l’évènement du deuxième dimanche du mois de juillet de cette année. Cela
pourrait vous interpeller, que vous soyez croyant ou non-croyant. Si vous n’aviez pas suivi l’évènement
en direct absolu, le debrief a eu lieu durant toute la semaine et les organisateurs n’ont pas lésiné sur les
activités de post-production qui sont essentielles en matière de communication. Certains vous diront,
qu’il ne suffise pas seulement de bien faire, il faut aussi le faire savoir. En passant, félicitations aux
organisateurs qui ont montré l’étendue de leurs talents.
Que vient faire Yo sezi, dans ce contexte. Certainement, c’est quelque chose que les moins de
20 ans ne peuvent pas connaître et aussi c’est un commentaire d’une de mes plus fidèles lectrices: «je
lis vos textes. Parfois c’est un peu sibyllin voire spiralisé». Pas de souci. À vos ordres, chère amie.
Yo sezi, ça vient d’un slogan ou d’une chanson des «bann a pye», durant les années 80,
l’époque des Soul Rasta, 620 ans, fashion mate, etc. Ce slogan a été repris lors de la campagne
électorale de 1990. Les slogans sont comme les dessins, ils vous permettent de comprendre sans
philosopher. Justement, pour animer un dialogue politique, Yo sezi était un slogan à succès qui
cartonnait à tous les coups. Le message en filigrane faisait référence à notre société inégalitaire,
remplie de préjugés de toute sorte où l’on sous-estime les compétences de l’autre. Il arrive parfois
qu’on soit surpris de voir l’arroseur, arrosé.
Quel rapport avec la «mach mondyal: yon souf pou Ayiti»? La société haïtienne évolue. Des
phénomènes émergent, c’est le cadet des soucis des tenants du pouvoir, de les identifier et de se
préparer à leurs conséquences. Habituellement, ce n’est qu’au moment où les effets se produisent,
qu’on se rende compte que le feu couvait depuis très longtemps. Dans les années 1980, on avait sous-
estimé le travail des associations, des ONG et des TKL. C’est au début des années 90 que le régime en
place s’est rendu compte que la conscientisation pour un changement de régime avait été réalisé… Ils
ont eu recours aux méthodes sanguinaires pour enrayer ce phénomène. On constate aujourd’hui que les
politiciens ont banalisé la montée en puissance des mouvements évangéliques en Haïti et parmi les
Haïtiens expatriés. Une petite démonstration de leur puissance a fait paniquer ceux qui n’avaient pas un
regard sur ce phénomène. Évidemment, la panique n’inspire pas de réactions intelligentes. Donc, on a
assisté à une profusion d’insultes, de calomnies et autres expressions disgracieuses de mauvais
perdants. Pourtant, ils (les politiciens traditionnels) auraient pu y prendre de la graine pour améliorer
leurs stratégies. Ont-ils remarqué qu’il y a de moins en moins de musiciens du monde évangélique qui
changent de marché? Pendant que le chômage frappe très fort, les musiciens du HMI, ceux du monde
évangélique, sont en demande pour des gigs, partout et en tout temps… Cela vous dit quelque chose?
En attendant, je pense à Manno et Marco.
Ou genyen lafwa Marco? Je préfère chanter avec Sito Cavé… Chante: se vwa yon pèp sou gran
chimen… Chante: se yon gro limyè pou fè lespwa grandi-i-i… Sou yon Chimen n ap pase ki mennen
bay fizi… Chante, anba Vètyè: Grenadye alaso… Chante ki di goumen pou lavi a vin bèl… Ou avec
Francis Cabrel… C’est eux qui ont fait… après pourquoi ça t’étonne… Bien rouge le sang de
l’Afrique, sur la jolie fleur de coton… (strange fruit) des fruits étranges sont visibles quelque part. Ce
medley doit être indigeste.
Dr Guy Craan MSc.
Chante: https://www.youtube.com/watch?v=YJIICxhJlf4