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Haïti: des sanctions, avec un petit air de jeu de vérité ou action

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Un nouveau requin est pris au filet et: baaw!, comme d’habitude, les réseaux sociaux sont en ébullition.
Telle une mise en scène bien rodée, tout est fait pour susciter les applaudissements des spectateurs,
avec quelquefois du suspens ou des frémissements. En temps voulu, un nouveau donneur de sanctions
apparaît, et le spectacle peut continuer, excusez mon français, (the show must go on). À tout prendre,
on a l’impression d’entendre un de nos illustres comédiens «Boukannen tann bouyi».
Souvenez-vous, à la fin de l’année dernière, il était question que le Conseil de Sécurité des
Nations Unies dresse la liste des corrompus qui financent le terrorisme contre le peuple haïtien. Nous
sommes déjà au milieu de l’année en cours, on fait encore languir les spectateurs.
On est un peu confus pour trouver l’épithète qui convient à ce spectacle. Les sanctions sont-
elles de la poudre de perlimpinpin? Double peine, on croit savoir ce que sont les sanctions et la
perlimpinpin. Vlan! On vient de se faire avoir.
Les sanctions, nouveau gadget des relations internationales, tendent à faire croire qu’il existerait
un Père fouettard auquel on peut faire appel pour punir les mal appris. Ce qu’on ne nous dit pas: les
sanctions ce sont quoi, en réalité?
De base, si vous faites une petite recherche «GOOGLE» sur les sanctions, vous serez étonné de
lire: «Les sanctions internationales sont des décisions politiques et économiques qui font partie des
efforts diplomatiques déployés par des pays, des organisations multilatérales ou régionales contre des
États ou des organisations, soit pour protéger les intérêts de sécurité nationale, soit pour protéger le
droit international et se défendre contre les menaces à la paix et à la sécurité internationales. Ces
décisions consistent, principalement, à imposer temporairement à une cible, des restrictions
économiques, commerciales, diplomatiques, culturelles ou autres (mesures de sanctions) qui sont
levées, lorsque les préoccupations sécuritaires motivantes ne s’appliquent plus ou lorsqu’aucune
nouvelle menace n’est apparue.
Selon le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, seul le Conseil de Sécurité de l’ONU est
mandaté par la communauté internationale pour appliquer des sanctions (article 41) qui doivent être
respectées par tous les États membres de l’ONU (article 2,2). Elles constituent le moyen pacifique le
plus puissant de la communauté internationale, pour prévenir les menaces à la paix et à la sécurité
internationales ou pour les régler. Les sanctions n’incluent pas le recours à la force militaire. Toutefois,
si les sanctions ne conduisent pas au règlement diplomatique d’un conflit, le recours à la force peut être
autorisé par le Conseil de Sécurité séparément, en vertu de l’article 42.
Les sanctions de l’ONU ne doivent pas être confondues avec les sanctions unilatérales imposées
par des pays individuels, dans la poursuite de leurs intérêts stratégiques. Généralement conçues comme
une coercition économique forte, les mesures appliquées, dans le cadre de sanctions unilatérales,
peuvent varier entre des efforts diplomatiques coercitifs, une guerre économique ou des préludes à la
guerre (sic)». Dans ce «Meleis, mele yo», vous avez vu les résultats. Il y a des malfrats que les
sanctions ont rendu muets comme des carpes, surtout ceux, blanchis sous le harnais, qui connaissent
l’importance de la loi du silence dans leur métier. «Lè yo pa bezwen w pou te, ya bezwen w pou
konprès». D’autres perdent, du jour au lendemain, leur insolence et certains chialent comme des chiots,
pour avoir cru que «chen kay Rwa se rwa».
Quelqu’un m’a fait cette remarque: s’adressant à des adultes, vous auriez pu dire tout ce qui
précède en peu de mots. «Les amis d’Haïti, avec leur pudeur de gazelle, sont dans le suggestif. Voyez
leurs contorsions, leur lenteur, leur allure, on dirait presque lascive. Ils sont en mode strip-tease. Le
gouvernement et ses acolytes, ces gens qui ont fait toutes les guerres et qui n’ont rien à perdre, ils
veulent la crudité, des preuves, «Tòg pa konn wont», ils sont en mode Ti Santorini…».
Que dire alors des spectateurs qui paient de leur temps ce spectacle un peu kitch? À vous le
maillet.
Guy Craan MD, MSc.

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